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 Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo

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Leonardo Sacritorian
    Date de Naissance : 31/08/1985

    Emploi/loisirs : Architecte






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Leonardo Sacritorian






Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo _
MessageSujet: Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo   Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo EmptyVen 23 Sep 2011 - 23:39



You are not an open book

I can't do nothing 'bout that

But I'm worried, I'm overdrawn

What am I doing up at the witching hour ?


Chaque être humain a ses croyances, fondées ou infondées, elles sont là et pour les déraciner, il faut s’y prendre avec maestria. Surtout qu’à peine une place se fait-elle, qu’aussitôt elle est prise. Comme si l’être humain se rassurait avec ses balises morales, spirituelles. Leonardo Sacritorian en bon humain qu’il était ne dérogeait pas à la règle. Il croyait ainsi en la bonté humaine, en la solidarité et en l’injustice. Pour ces raisons, il aidait son prochain dès que l’occasion se présentait mais faisait en sorte de ne jamais trop s’attacher pour ne pas souffrir. Ce dernier point avait été suscité par la mort de son épouse, Cecilia Sacritorian, née Gordon. Depuis qu’il l’avait enterrée, quelques courtes années auparavant, il avait cependant dérogé deux fois à sa règle : une première fois avec Loa Holtaïlis, une jeune femme de vingt ans qui n’était vraiment pas banale, la seconde avec Iwan Koslow, son comptable tout aussi jeune... Autant la première dérogation pouvait passer, Loa ayant des capacités paranormales absolument incroyables qui la protégeaient de quasiment tout, autant la seconde était impardonnable. Parce qu’elle concernait une partie du cœur de Leo normalement enfermée à double tour depuis le décès de son épouse. Parce qu’il était quasiment certain d’être tombé amoureux de ce jeune homme distant et impressionnant. Parce qu’il avait l’impression que c’était mal et en souffrait. Parce que sa cervelle ne cessait de se torturer pour trouver une quelconque logique à la situation. Parce qu’il savait que c’était vain, idiot, et sans fondement. Que le jeune homme d’origine polonaise méritait bien mieux qu’un patron veuf stupidement transi d’amour pour lui. Qu’il était aussi possible que son attirance ne soit qu’une technique de son psychisme pour l’aider à guérir davantage encore de son deuil, puisqu’il avait abandonné son côté homosexuel pour Cecilia. Afin de considérer ces hypothèses et d’essayer de mettre ses pensées en ordre, Leonardo s’était exilé une semaine loin de son cabinet d’architectes, s’arrangeant avec son associé, Lester Cooper, pour ne venir travailler que la nuit, en prétextant une photophobie très handicapante. Ne pas voir Iwan durant une semaine lui avait manqué, toutefois, il ne pouvait le nier mais cela lui avait également permis de bien réfléchir à la situation. Il avait vingt-six ans, il était effectivement attiré par un homme plus jeune et il devait arrêter de se comporter comme un enfant et assumer ce qu’il éprouvait ou du moins, faire comme si de rien n’était. Se terrer dans son appartement jusqu’à ce qu’Iwan quitte son cabinet n’était définitivement pas envisageable. Il fallait qu’il se ressaisisse, voire prenne les choses en main. C’était pour cela qu’il se trouvait présentement dans le métro le menant à Hampstead, le quartier de Londres où étaient situés ses bureaux, à une horaire normale pour quiconque travaillait en journée.

Malgré la multitude de vœux qu’il fit, durant le quart d’heure que dura son trajet,  pour que la station n’arrive jamais, la rame finit par s’y arrêter et il en sortit avec résignation, sa silhouette athlétique se frayant difficilement un passage dans la foule à grand renforts d’excuses murmurées et d’audace mesurée. Progressivement il remonta ainsi les différents paliers le conduisant à la surface et se surprit l’envie de rester au fond de ce labyrinthe souterrain où il était quasiment impossible de trouver quelqu’un sans qu’il ne le veuille. A l’abri de cette architecture, de cette bouche de métro, la plus profonde de Londres, il n’aurait plus à se soucier de rien, ni d’Iwan ni de son amour, s’il pouvait oser qualifier son obsession ainsi, il n’aurait qu’à déambuler jusqu’à en perdre la raison ou tomber sur les rails. Ce n’était pas si compliqué et ça lui serait apparu plutôt tentant si la mort de Cecilia ne lui avait pas appris à apprécier la vie. Alors, honteux d’avoir pu penser à quelque chose comme cela, il accéléra son pas et ne tarda pas à atteindre la surface. Il était encore tôt, le soleil n’était pas éclatant dans le ciel ainsi ne fut-il pas ébloui par le brusque changement de luminosité et obliqua-t-il directement en direction de l’immeuble qui était son but, s’éloignant par la même occasion du bâtiment en briques rouges qui servait de station de métro à Hampstead. Les pans de sa veste de costume noir battaient ses flancs en mesure avec ses pas, découvrant son t-shirt blanc à quiconque le croisait, sans que cela ne le dérange outre-mesure. Il aurait tout le temps d’être élégant dans son bureau, à recevoir des clients, avant de retirer sa veste pour rester en t-shirt, diablement plus agréable pour concevoir. N’en déplaise à l’esthétique ou conventions sociales.

La haute et lourde porte en bois encastrée dans le mur, datant de l’époque de sa construction et menant à ses bureaux, fut bientôt devant lui et il tapa le digicode qui y avait été ajouté avant de pénétrer dans la cour sombre de l’immeuble, ses semelles se réhabituant sans mal aux pavés qui moquettaient le sol. La fraîcheur du lieu l’encouragea à taper rapidement le second code qui permettait l’accès à l’intérieur véritable de l’immeuble et il s’empressa de pousser le battant. Le hall simple et élégant était le siège d’un bureau d’accueil desservant plusieurs sociétés, dont son cabinet d’architectes. Une jeune femme y était déjà assise et passait en revue différents papiers en buvant un café, d’un air encore un petit peu endormi. Elle leva néanmoins la tête en entendant ses pas sur le sol en faux marbre et lui rendit le sourire qu’il lui offrit, avant de s’enquérir de sa santé. En quelques mots, il la rassura puis monta dans l’ascenseur qui le mènerait à l’étage qu’il possédait avec Lester Cooper. La cabine aussi nette que d’habitude n’avait pas ces agaçantes musiques de fond qu’affectionnaient certaines personnes et Leonardo ne put que s’en féliciter, une énième fois, tandis que le stress montait en lui proportionnellement à l’ascenseur. Sa tête était envahie de questions qui s’heurtaient les unes les autres avec une disharmonie vertigineuse. Et s’il était déjà, là ? Et s’il avait démissionné pendant mon absence ? Et s’il n’avait même pas remarqué mon absence ? Et si ma langue fourchait ? Et si je lui avais manqué ? Et si je ne parvenais pas à me contrôler ? Et si… L’ouverture des portes de la cabine coupa court à ses pensées et il s’empressa d’en sortir, tendant le bras dans un geste merveilleusement familier pour allumer les lumières. Le bureau de la secrétaire qu’il partageait avec Lester apparut directement à son regard, en dévoilant son plateau toujours impeccablement rangé. Un sourire éclaira un instant le visage du brun à cause de cela avant qu’il n’ouvre l’une des quatre portes qui se proposaient aux regards. L’une donnait sur le bureau de Lester, une seconde sur les toilettes, la troisième sur la salle d’attente et celle qu’il venait d’ouvrir sur son propre bureau. Quand il venait, Iwan travaillait soit dans le bureau de Lester, soit dans le sien. Cela dépendait de s’ils recevaient des clients ou non. Leonardo s’arrangeait souvent pour avoir l’horaire libre afin d’avoir le jeune homme avec lui. Même s’ils ne parlaient pas, Iwan étant plongé dans son travail avec un professionnalisme admirable, il avait ainsi la possibilité de l’observer dès qu’il levait la tête et cela lui plaisait. La société le condamnerait sûrement ou le tournerait en dérision si elle était au courant du fait, il en avait une pleine conscience, alors il faisait en sorte d’être le plus discret possible. Par chance, Lester n’avait pas encore noté le fait et si leur secrétaire l’avait fait, elle s’était bien gardée de le commenter, ce que Leonardo appréciait. Tâtonnant dans l’obscurité, la lumière du hall éclairant quelque peu l’endroit, il arriva près de l’immense fenêtre placée derrière sa table de dessin et ouvrit les volets qui empêchaient la lumière d’entrer. Offert à la luminosité matinale, le bureau devint brusquement plus vivant, plus accueillant, comme un amant en train de s’éveiller, songea l’italien avant de déposer sa veste sur le dossier de son fauteuil de bureau. Il vérifia ensuite les plans qui étaient posés près de sa table de dessin et étaient surmontés d’une courte note faites par sa secrétaire lui indiquant qu’elle avait déplacé ses rendez-vous de la journée pour lui laisser le temps de tout reprendre en main. Plein de gratitude à l’égard de la jeune femme, il se plongea sans tarder dans sa tâche, son attention à ce qui l’entourait diminuant à toute allure. Grâce à cela, le temps fila rapidement pour lui et s’il entendit distraitement sa secrétaire saluer son retour, lorsqu’elle arriva quelques temps après lui, et qu’il la remercia mécaniquement pour son attention avant de réitérer ses propos lorsqu’elle lui apporta une tasse de café, il s’immobilisa net en percevant des bruits de pas qu’il avait l’impression de pouvoir discerner entre mille. Iwan Koslow venait d’arriver. Souriant malgré lui, Leonardo releva la tête de ses plans et observa la porte entr’ouverte de son bureau, bêtement persuadé que la haute silhouette du polonais ne tarderait pas à s’imprimer dans son cadre.


Dernière édition par Leonardo Sacritorian le Ven 31 Aoû 2012 - 21:52, édité 1 fois
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Iwan Koslow
    Date de Naissance : 19/04/1990







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MessageSujet: Re: Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo   Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo EmptyLun 26 Sep 2011 - 18:24

« I noticed your eyes are always glued to me…»

Mes journées étaient rythmées par des habitudes bien spécifiques, que je n’aurais changé pour rien au monde, car cela me plaisait que cela soit ainsi. Je me laissais aller par mon quotidien, par mes journées dont les moments étaient d’hors et déjà inscrits d’avance dans mon esprit. Ainsi je commençais tous les matins par un chocolat chaud. Ou froid, selon mes envies et le temps. Bien des hommes préfèrent le café, je m’étais moi habitué au chocolat, qui se trouvait partout en cette époque. Un aliment normal. Bien entendu, j’aurais dû me douter que débarquer dans le futur n’aurait pas simplement changé le monde au niveau des pays et de leurs frontières à cause des guerres, mais que l’économie aurait avancé, la quantité de nourriture rationnée également. Bien des choses avaient changé, petit à petit. Et c’était perpétuel. Mais il y avait de ces habitudes que l’on ne modifie pas, malgré le temps qui passe. Et le chocolat au petit déjeuner, je ne l’aurais certainement pas échangé contre du café. Non. Le café, bien que du véritable dorénavant et non de l’ersatz de café comme on nous en avait fourni dans ce maudit camp, était tout bonnement un liquide que je ne pouvais avaler au petit déjeuner. Le passé ne vous lâche pas d’une semelle, quelle que soit l’époque à laquelle vous vivez. Moi j’arrivais à ne pas trop y penser par des moyens comme celui-ci, remplacer le café matinal par du chocolat. Plus tard dans la journée ? Pourquoi pas. Mais pas au petit-déjeuner. J’avais conscience que ce phénomène pour quiconque en prit note, pouvait apparaître comme assez bizarre, le café étant plus commun et peut-être plus viril par une quelconque façon. Mais c’était ainsi : chocolat et point barre.

Je pris mon courrier en descendant les deux étages de l’immeuble dans lequel je vivais. L’endroit était simple, mais ordonné et toujours propre. Je n’aurais sans doute supporté de vivre dans un bâtiment complètement délabré, où les junkies traînent à toute heure. Je reconnus les factures qui arrivaient en même temps que l’enveloppe venant tout droit de mes anciens collègues de la police, l’adresse ayant été rédigée à la main et sans timbre, l’un d’eux habitant non loin de là. On faisait encore appel à moi pour annoncer la mort de certaines personnes à leurs familles. C’était d’abord un simple service, rendu de temps à autres, puis c’est devenu une sorte de second travail, après celui de comptabilité que j’exerçais pour un cabinet d’architectes. Annoncer une telle nouvelle faisait, certes, partie du métier de policier, mais pour moi c’était encore plus que ça. Si nous n’assistions pas nous-mêmes la mort de l’un des prisonniers, à Struthof, les gardes se faisaient une joie de nous le dire. Ils nous l’annonçaient avec une certaine fierté, une jubilation même, un sourire sadique trônant sur leur visage. Les humains méritaient bien mieux que cela. Il fallait croire qu’on a beau apprendre de nos erreurs, on apprend aussi de celles des autres ; on sait ce qu’il ne faut pas faire. Et le fait que je m’adapte était sans doute un grand avantage à cette annonce funeste que je prenais très au sérieux et que je devais rapporter à ces familles, puisque selon la personne, d’instinct je prononçais telle ou telle parole. Je savais donc d’ores et déjà de bon matin qu’une personne qui avait de la famille aux alentours de Londres était morte. Et pourtant, même à voir cette enveloppe qui altérait quelque peu le rythme habituel de ma journée, je restais d’une humeur excellente, pour une raison inconnue.

Mes pas me guidèrent tout droit vers le métro tandis que je rangeais les diverses enveloppes dans ma sacoche que je tenais en bandoulière, laquelle comportait plusieurs feuillets rangés méthodiquement, un ordinateur portable ainsi que des clés USB, copies des différents fichiers que je voulais absolument conserver. Un accident est si vite arrivé. J’achetais un journal en chemin, et le lus dans le métro, ne me préoccupant pas des regards que je rencontrais inévitablement chaque jour du fait de ma taille quelque peu au-dessus de la moyenne. J’eus tout juste le temps de finir une seconde double-page que j’arrivais à mon arrêt et le journal à la main, je me faufilais difficilement à travers les personnes en grand nombre se rendant très certainement au travail, à mon exemple. Il fallait jouer des coudes, proférer des excuses par-ci par-là mais finalement, à force de patience, je pus revoir la lumière du jour. Le temps passé pour progresser vers l’air pur m’avait permis de ne pas être aveuglé par le soleil qui se commençait déjà sa haute ascension dans le ciel. Je restais debout sans bouger quelques secondes, à juste profiter du soleil et, en souriant, je me mis en marche.

J’arrivais après quelques minutes devant les bureaux des sociétés qui cohabitaient dans le même bâtiment. Je me dirigeais tout droit vers une lourde porte d’un certain âge dont l’accès avant neuf heures était réservé aux personnes ayant connaissance du digicode. Passée cette heure-là, les caméras de surveillance prenaient le relais au code que l’on désactivait de façon à ce que les clients puissent rentrer. Quelques mètres sur les pavés de la cour et je tapais le second code et pénétrais dans le hall. L’employée derrière son bureau qui dirigeait bien souvent les visiteurs perdus, m’adressa un sourire tout en me saluant, ce à quoi je répondis avec plaisir, lui conseillant de mieux dormir plutôt que de boire trop de café pour tenir tout en me dirigeant vers l’ascenseur. Appuyant sur le bouton de mon étage, je profitais du temps mort pour ranger le journal que j’avais coincé sous mon bras le temps de passer les codes.

A peine sorti de l’ascenseur, la secrétaire, Ellie comme elle voulait qu’on l’appelle, devina à mon sourire que ma période d’humeur maussade et distante était au placard pour quelques temps et me demanda comment je me portais. Je répondis gaiement tout en lui renvoyant la question usuelle mais dont la réponse m’importait peut-être plus que les autres jours. Elle m’apprit que Lester Cooper n’était pas encore arrivé mais que Leonardo Sacritorian, lui, était là, les deux « L » étant architectes et associés. Ma mine intriguée la fit sourire tandis qu’elle m’expliqua avec simplicité que ce dernier s’était senti mieux et était de retour. Ayant remarqué la porte à moitié ouverte menant au bureau de l’architecte, je ne poursuivis pas mon interrogatoire. Sa vie privée le regardait, après tout. S’il se montrait toujours aussi sympathique qu’auparavant, sans doute que j’en apprendrais davantage par le concerné directement, qui plus est. Il fallait dire que mon humeur n’ayant pas été au plus haut ces derniers temps, je m’étais montré distant et avais répondu aux questions purement par politesse et sans m’attarder. Donc en termes de bienveillance, peut-être avait-il revu son comportement vis-à-vis de ma personne depuis. Et comme je ne voulais continuer à tergiverser, je m’avançais jusqu’au cadre de la porte et, frappant doucement, j’ouvris complètement la porte. Depuis son cadre, je saluais l’architecte tout en souriant. S’il était étonné de mon soudain revirement, il n’en montra rien et me rendit même le bonjour, un sourire similaire aux lèvres.

- Je passe simplement récupérer les feuilles que j’avais laissé et je vous laisse travailler, déclarais-je tout en réduisant la distance entre le bureau et moi, et me saisissant des notes que j’avais laissé en tas sur un coin, je fis demi-tour et atteignis l’endroit d’où je venais en quelques enjambées.

Le jeune homme, et pourtant déjà veuf aux dires d’une Ellie que j’écoutais parfois distraitement, n’ayant été présent durant plusieurs jours, j’avais occupé son bureau pour travailler sans déranger son associé et puisque le temps durant lequel Leonardo serait absent était incertain, je ne m’étais pas non plus étalé. Le désordre n’étant de toute manière pas un maître mot pour moi, cela ne m’avait posé problème, ainsi que les changements fréquents de bureau. Je m’apprêtais d’ailleurs à aller travailler sur celui de Lester jusqu’à ce qu’il me déloge quand les clients se présenteraient.


Dernière édition par Iwan Koslow le Lun 22 Avr 2013 - 13:38, édité 2 fois
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Leonardo Sacritorian
    Date de Naissance : 31/08/1985

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MessageSujet: Re: Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo   Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo EmptyVen 11 Nov 2011 - 18:12

De loin, Leonardo entendit Ellie et Iwan échanger quelques mots sans néanmoins parvenir à les distinguer mais le ton joyeux qu’avait eu le Polonais dès son arrivée avait quelque peu fissuré la satisfaction qu’il éprouvait à le voir. Visiblement, le jeune homme n’avait pas été le moins du monde affecté par son absence. Se creusant rapidement la mémoire, il sembla même à l’architecte qu’il n’avait jamais été aussi exubérant dans sa joie, jusque là, et la perspective que ce soit du fait de son absence le chagrina d’autant plus qu’il lui semblait que le jeune comptable, sans bien sûr lui témoigner un amour sans bornes, l’aimait plutôt bien, même s’il n’était pas très bavard. Puis, l’hypothèse que ce soit la vision d’Ellie qui procure tant d’entrain à Iwan s’inscrivit en lettres de feu dans son esprit et il dut faire appel à tout son sang-froid pour ne pas prévoir le licenciement rapide de la jeune femme. Qu’elle soit ou non la cause de la joie du Polonais n’était pas de sa faute. Elle n’était même pas au courant de l’affection que lui, Leonardo Sacritorian, lui portait, alors la punir pour être davantage au goût d’Iwan était tout à fait injuste. Et plutôt stupide vu l’efficacité dont faisait preuve la jeune femme. Néanmoins, l’architecte n’eut pas vraiment le loisir de s’attarder davantage sur le cas « Ellie/Iwan » puisque le second membre du concept toqua soudain à sa porte avant de l’ouvrir entièrement, un sourire placé sur ses lèvres tandis qu’il le saluait. Ce sourire fit oublier tout son ressentiment à Leonard qui ne put que répondre mécaniquement, un immense sourire certainement idiot s’épanouissant à son tour sur ses lèvres.

- Je passe simplement récupérer les feuilles que j’avais laissé et je vous laisse travailler, annonça le Polonais tout en s’avançant vers le bureau pour se saisir des notes qu’il avait laissé en tas sur un coin.

Une fois qu’il les eut en main, il effectua un demi-tour rapide et revint au chambranle tout aussi rapidement, visiblement sur le départ. Leonardo eut envie de lui dire de rester, qu’il ne le dérangeait pas mais il eut peur d’outrepasser les limites de la bienséance alors il se contenta de se lever du siège sur lequel il était assis et dépassa sa table de dessin dans le but de s’avancer vers son employé :

- J’allais me chercher un café. Celui qu’Ellie m’a gentiment apporté n’est déjà plus. Je vous en prépare un pendant que vous vous installez ? demanda-t-il naturellement en désignant son bureau, parfaitement prêt à accueillir Iwan.

Puis, sans attendre de réponse, il passa la porte, sa silhouette frôlant sans le vouloir celle du Polonais et lui faisant une énième fois réaliser leur différence de taille. Lui qui était habitué à dépasser les autres ou, du moins, à être plutôt dans la normale supérieure à ce niveau, avait l’impression de ne pas avoir fini de grandir dès qu’il se trouvait à proximité de son comptable. Cela l'avait un tout petit peu gêné au début mais il avait fini par adorer cela. En fait, il adorait quasiment tout lorsque cela concernait Iwan Koslow. Sauf quand il s’agissait du possible béguin qu’il aurait pour Ellie. Dans ses pensées, Leonardo alla dans la salle d’attente vide près du bureau de la susnommée et prépara deux cafés à la machine faite pour cela, d’une façon purement automatique. Son esprit était entièrement tourné vers Iwan. Il se demandait si le jeune homme s’était installé à son bureau comme il le lui avait plus ou moins intimé ou s’il était tout de même parti occuper le bureau de Lester, comme il avait semblé vouloir le faire, et espérait qu’il était resté. Si tel n’était pas le cas, il passerait pour un idiot. Et aurait ainsi une nouvelle preuve qu’il n’avait pas la moindre chance avec le Polonais. Récupérant volontairement les tasses brûlantes sans précaution, l’italien fut soulagé de revenir au moment présent grâce à la douleur de la brûlure dans ses paumes et regagna son bureau sans jeter le moindre coup d’œil ni à Ellie, qui téléphonait de toute façon, ni à la porte de Lester qu’il redoutait de trouver entrouverte. Ce n'est que lorsqu'il passa le seuil, alors qu'il ne savait toujours pas ce qu'avait décidé de faire le Polonais, qu'il songea que s'il était bien resté, il devait sûrement se trouver ennuyé par la présence de sa veste sur le dossier du fauteuil : on ne pouvait décemment pas balancer n'importe où la veste du patron. Celle d'un amant, plus déjà... Mais ils ne l'étaient décidément et malheureusement pas.
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Iwan Koslow
    Date de Naissance : 19/04/1990







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MessageSujet: Re: Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo   Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo EmptyVen 11 Nov 2011 - 22:00

Les feuilles en main, mon sac toujours en bandoulière, je n’avais pas tôt fait de récupérer les premières qu’une partie de mes pensées se concentrait déjà sur le travail qui m’attendait. Il fallait dire qu’une fois que j’avais pénétré dans les bâtiments dans lesquels on m’avait embauché pour de la comptabilité que mon cerveau se préparait déjà mentalement en quelque sorte à ce que j’allais entreprendre, ce qu’il y avait d’urgent, ce qui venait en second, et enfin, ce qui pouvait attendre. Les choses classées dans les deux premières catégories étaient incontestablement faites dans la journée, même si cela impliquait des heures supplémentaires, ce qui n’était pas souvent le cas. Je me fixais cet objectif et on ne pouvait m’empêcher de le mener à bien, têtu comme je l’étais.

- J’allais me chercher un café. Celui qu’Ellie m’a gentiment apporté n’est déjà plus. Je vous en prépare un pendant que vous vous installez ?

Quelques secondes à peine s’étaient écoulées le temps que je fasse mon aller-retour dans le bureau de Leonardo et que mon cerveau organise ma journée. Ne m’attendant absolument pas à une telle proposition, je m’arrêtais net. Me tournant vers mon interlocuteur, je pus l’observer me désigner son bureau. J’acquiesçais sans vraiment m’en rendre compte, le café n’étant pas plus mal à l’instant présent. L’italien ne perdit pas son temps et je pus tout juste me décaler suffisamment pour qu’il puisse passer que déjà il me dépassait et prenait la direction de la machine à café. Haussant les épaules tout en pensant « pourquoi pas, après tout ? », je m’avançais pour prendre place sur le bureau que je connaissais parfaitement pour l’occuper les bons trois quarts du temps. Seulement, la veste sur le dossier du fauteuil était un critère que je n’avais pas pris en compte et qui failli me faire faire demi-tour, ne sachant que faire et ne voulant absolument pas déranger celui qui était après tout mon supérieur hiérarchique. Mais il s’était gentiment proposé et je réfléchis que dédaigner sa proposition était également une manière de le froisser. Donc, je resterais.

Je promenai rapidement mon regard sur la pièce tout en faisant passer par-dessus mon épaule mon sac et le déposai sur le fauteuil. J’en enlevais la veste et brusquement, me disant que réfléchir nuirait à toute solution, j’optais pour la première idée venue et la plaçais sur le dossier de la chaise face à la table de dessin qu’occupait Leonardo quelques secondes auparavant. Après tout, je verrais bien la réaction de celui-ci. Ne voulant m’attarder sur ce si futile détail qui menaçait d’ébranler mes habitudes pour me concentrer pleinement sur mon travail, je m’installais face au bureau et sorti de mon sac mon ordinateur portable dans lequel je compulsais toutes les données, ainsi que mes différentes clés USB et quelques feuillets et j’installais le tout de manière méthodique. Ce fut l’instant que choisit Leonardo pour entrer et se diriger vers son bureau que j’occupais. Me tendant mon café, je le remerciais et souriais chaleureusement en démarrant l’ordinateur. Vérifiant par mesure de précaution que j’avais tout à ma disposition, mon regard s’accrocha à l’enveloppe provenant des bureaux de la police que j’avais laissée dans mon sac. L’idée me traversa de prendre connaissance de la personne qui était décédée récemment et dont je devais avertir la famille, mais elle fut vite repoussée par le fait qu’inévitablement, cela me déconcentrerait. Je me mis en tête de me focaliser sur mon travail et quelques secondes plus tard, l’ordinateur étant prêt, je pus commencer comme je l’avais prévu.

Une bonne heure passa durant laquelle ma concentration ne faiblit pas le moins du monde, nullement ébranlée par les coups de crayon de l’architecte et ce fut à peine si je remarquais la venue de Lester qui ne s’attarda pas de toute manière avec Ellie. Mon regard faisait de fréquents allers-retours de l’écran aux feuilles à ma disposition avec leurs diverses notes et mes doigts pianotaient à toute allure sur le clavier. Je terminais une tâche classée dans la catégorie à faire urgemment et une fois que j’eus enregistré le tout sur l’ordinateur et sur la clé prévue à cet effet, je fis faire des tours à mon cou et me laissais aller contre le dossier du fauteuil. J’observais pendant quelques minutes l’italien plongé dans ses dessins et notations et ne pus m’empêcher de sourire ainsi que de penser qu’il était charmant. Je n’y avais pas pris vraiment garde auparavant et le regrettais, voyant mon « patron » sous un nouveau jour. Il était plus que charmant, à vrai dire. Mais je ne me faisais pas d’illusions : l’italien avait été marié et rien n’indiquait une quelconque part d’attirance pour la gent masculine. Soupirant silencieusement tout en m’intimant intérieurement d’ignorer ces idées, je me levais et me dirigeais vers le bureau d’Ellie pour récupérer les feuilles dont j’avais lancé l’impression depuis mon portable. On n’était jamais trop prudent, après tout ; la secrétaire avait donc une copie de pratiquement tout. Et comme je m’occupais au préalable de tout classer, elle ne se plaignait pas. J’opérais donc quelques allers-retours pour récupérer toutes les feuilles puis les classer et en agrafer la plupart pour enfin les apporter à Ellie à laquelle j’indiquais à quel dossier correspondait quoi. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais au moins, j’avais fait un minimum de mouvements, ce qui me permettrait de recouvrer une concentration totale pour plusieurs heures.

Les minutes s’engrangèrent, les heures passèrent et la pause déjeuner fut au final assez rapidement arrivée. Je pris le soin de tout organiser de nouveau sur le bureau pourtant pas tant désordonné et de vérifier qu’une copie de tout ce que j’avais fait dans la matinée avait été réalisée. Je pus enfin m’étirer d’être resté quasiment sans bouger, puisqu’étant derrière le bureau. C’est lorsque j’ai commencé à suivre une formation pour être comptable que je me suis rendu compte que rester assis aussi longtemps était une chose merveilleuse, mais tellement difficile à endurer lorsque l’on y est absolument pas préparé. Revenant à l’instant présent, je regardais avec un nouvel intérêt Leonardo achever ce qu’il était en train de faire alors qu’il était pertinemment conscient qu’il pouvait s’arrêter, Ellie et Lester étant passés tour à tour nous souhaiter un bon appétit puisque moi-même comme l’italien finissions nos tâches en cours. Enfin, ce dernier releva la tête de ses travaux et posa son crayon et se tourna vers moi. Pris d’une impulsion, je lui demandais :

- Cela vous dit que nous déjeunions ensemble ?

La demande n’était vraiment pas habituelle, surtout venant d’un employé à son patron. Et pourtant, je ne fis rien pour me contredire, signaler une éventuelle blague. Non, j’étais absolument sérieux, tout autant qu’amical. Et j’en profitais même pour sourire. Peut-être que je risquais ma place. Mais à vrai dire, je m’en fichais. J’avais simplement envie de passer un bon moment, et la compagnie de Leonardo Sacritorian était un critère à ce bon moment, à cet instant précis de ma vie.


Dernière édition par Iwan Koslow le Lun 22 Avr 2013 - 13:42, édité 1 fois
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Leonardo Sacritorian
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MessageSujet: Re: Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo   Comme une gifle remettant les idées en place - Iweo EmptySam 12 Nov 2011 - 16:24

Les considérations qu'avait Leonardo au sujet de sa veste s’évanouirent dès qu’il constata qu’Iwan était resté. La présence du jeune homme était tout ce qui comptait. Il aurait pu avoir jeté sa veste par la fenêtre ou l’avoir laissé tomber au sol, ça ne lui serait pas apparu comme étant grave. Il ne s’en serait peut-être même pas aperçu. Mais son regard ne tarda pas à accrocher la veste soigneusement placée sur le dossier de sa chaise de dessin et la satisfaction qu’il en retira s’imprima sur ses traits jusque là un petit peu crispés. Iwan faisait attention à ses affaires. C’était un signe de considération. Certes, le fait que ce soit parce qu’il était son subalterne était peut-être ce qui l’avait motivé mais l’Italien préféra se dire que c’était parce qu’il l’aimait vraiment bien. D’ailleurs, le sourire que le Polonais lui adressa de derrière son ordinateur, lorsqu’il lui tendit sa tasse encore chaude, le conforta dans son opinion et il alla retrouver sa place avec une légèreté nouvelle. Du coin de l’œil, tout en buvant son café, il observa Iwan se mettre au travail et se demanda ce que pouvait bien contenir son sac pour retenir ainsi son attention comme il l’avait fait. Cela n’avait pas duré plus de quelques secondes, à vrai dire, mais ça avait suffit à susciter la curiosité de Leonardo. Il se sentait comme une épouse jalouse qui traquait les moindres faits et gestes de son époux. L’image étant peu flatteuse, il reposa sa tasse sur le petit plan de travail installé près de sa table de dessin, où elle rejoignit la première qu’Ellie lui avait servi. Un instant après, il recommençait à travailler sur le plan qu’il regardait précédemment, apaisé de savoir l’objet de son affection si proche de lui et hors de portée de quelques vils séducteurs ou séductrices. Avec un professionnalisme surprenant, il dessina, calcula, gomma et recommença ainsi ce qu’il faisait jusqu’à arriver à un résultat satisfaisant, sans s’autoriser un regard vers Iwan du fait que, il le savait, ça ébranlerait sa concentration. Laisser ses yeux glisser en direction du jeune homme serait sa récompense.

Environ une quarantaine de minutes après qu’il se soit mis au travail, il entendit Lester arriver et discuter brièvement avec Ellie qui l’assura bien de sa présence, ainsi que de celle d’Iwan. Pour la première fois de sa vie, Leonardo pria alors pour que son collègue ne passe pas dans son bureau. Par chance, sa prière fut exaucée : son associé avait pas mal de travail et, étant arrivé en retard pour une raison mystérieuse, il était désireux de mettre à profit son temps. Suite au soulagement qu'éprouva Leonardo, le son des doigts d’Iwan tapant sur le clavier de son ordinateur parut soudain emplir toute la pièce et l’Italien se laissa bercer par lui, ses yeux se fermant d’eux-mêmes, comme s’il était sur le point de s’endormir, alors que sa chaise de dessin, sans être inconfortable, n’était pas des plus recommandées pour une sieste. Son imagination s’étira insidieusement autour de lui et avant qu’il ait pu se rendre compte de ce qu’il se passait, il se trouvait installé dans son salon et ce qu’il entendait, c’était toujours Iwan en train de travailler sauf qu’il se trouvait sur la table de sa salle à manger et qu’il lui avait promis de s’occuper de lui après qu’il eut bouclé son travail. Sa rêverie lui parut si concrète qu’elle le prit dans son filet durant un bon quart d’heure et que ce n’est que lorsque le bruit du clavier cessa qu’il revint dans le moment présent, un petit peu sonné. Ses yeux encore plein des images que son esprit avait inventées, il tourna lentement la tête vers son comptable et surprit exactement le moment où il se décontractait, visiblement satisfait d’avoir fini ce qu’il venait de faire. Cela lui fit comme un électrochoc et il s’empressa de reprendre son crayon pour simuler la concentration, son esprit parvenant à retomber dans la concentration sans trop de difficulté jusqu’à ce qu’un poids ne se fasse sentir sur lui. Un poids qu’il supputait appartenir au regard d’Iwan posé sur lui. Quelque peu troublé, il traça des traits incorrects et la correction qu’il en fit aussitôt lui permit de passer outre : l’affection idiote qu’il portait au Polonais n’avait pas à influer sur son travail. On le payait pour ce qu’il faisait. Il n’avait pas le droit de ne pas respecter le marché. L’attention qu'Iwan lui portait jusque là disparue heureusement peu de temps après, emportée par le court aller-retour que le jeune homme fit jusqu’au bureau d’Ellie. Un aller-retour qui ne dura pas plus qu’il ne l’aurait du et qui fit revoir à Leonardo son opinion sur un possible flirt entre les deux jeunes gens. Peut-être qu’en plus de se comporter comme une épouse jalouse, il en avait la paranoïa ? Estimant que c’était sûrement le cas, il se força à se mettre une bonne fois pour toute dans son travail et ne dérogea cette fois pas à cela puisqu’il savait qu’il ne pouvait pas se permettre de prendre davantage de retard. Bien qu’il ait travaillé durant ses jours d’absence, il n’avait pas pu être aussi efficace qu’il l’était sur son lieu de travail du fait qu’Iwan Koslow avait occupé son esprit une bonne partie du temps. Et c’était encore le cas, présentement, mais comme il l’avait ressenti auparavant, le fait qu’il sache où se trouvait précisément le Polonais l’aidait quelque peu à se recentrer sur sa tâche. Cela lui permettait de ne pas psychoter.

Alors les dessins et calculs s’enchaînèrent, les corrections, les nouvelles idées aussi et tout était noté sur des morceaux de papier soigneusement choisis et rangés pour qu’au final, le plan sur lequel il devait finir de travailler se trouve achevé peu de temps après que Lester et Ellie prennent leurs pauses-déjeuner. A quelques infimes mètres de lui, Iwan rangeait ses affaires et le peu qu’il avait pu déranger pendant son travail qu’il venait également d’achever. Et Leonardo se demandait ce qu’il allait se passer, maintenant. Allaient-ils déjeuner ensemble ? Si oui, comment cela adviendrait-il ? Devait-il le lui proposer, lui, vu qu’il était le patron ? Hm. Sûrement. Il reposa donc le crayon qu’il serrait encore entre ses doigts et leva la tête en direction d’Iwan qui le regardait. Un temps d’arrêt survint. Temps qui ne fit que s’étirer lorsque le Polonais ouvrit la bouche :

- Cela vous dit que nous déjeunions ensemble ?|

Il devait avoir mal entendu, mal compris. Iwan ne pouvait venir de lui proposer de déjeuner avec lui. Ce n’était pas possible. C’était tout à fait incroyable. Insensé. Pourtant le sourire qui arriva de suite après sur les lèvres du jeune homme assura bien à l’Italien que sa proposition était réelle. Et il ne put que sourire poliment en retour, ses yeux baissés sur le sol, un petit peu sonné par la proposition qui venait de lui être faite. Pour reprendre contenance, il noua ses mains et étira ses bras devant lui, tirant jusqu’à sentir ses omoplates prêtes à lâcher et son diaphragme comprimé par ses côtes. Il savait qu’il était relativement impoli de laisser le silence s’installer après une question, surtout après ce genre de question qu’un employé posait rarement à son supérieur mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Cela lui permettait de remettre de l’ordre dans ses idées. Au bout de quelques secondes supplémentaires de mutisme, il releva son regard sur le visage du Polonais et un large sourire éclaira son visage tandis qu’il hochait la tête doucement :

- Cela me dit bien, oui, monsieur Koslow.

Il marqua une courte pause puis reprit :

- Excusez-moi de vous avoir fait attendre mais, comme vous devez le savoir, il faut toujours quelques instants pour revenir à la réalité après s’être concentré tant de temps.

Dès qu’il eut fini de parler, il regretta de l’avoir fait. A ses propres oreilles, il avait sonné pédant alors il n’osait imaginer à celles de on interlocuteur. Désireux de rapidement passer à autre chose, il se leva subitement et attrapa sa veste.

- Vous avez une préférence ? Sinon, je connais un japonais pas très loin qui est plutôt convenable.acheva-t-il en désignant du pouce la direction où se trouvait le dit-restaurant, dans un geste parfaitement inutile vu l’endroit où ils se trouvaient.

Un bref hochement de tête provenant du Polonais signifia son accord pour le Japonais et ils quittèrent le bureau en silence, Leonardo se demandant s’il s’était déjà trouvé dans une situation aussi embarrassante. Il avait mille choses à dire au jeune homme mais avait également conscience qu’elles n’étaient pas tout à fait adaptées à leur niveau relationnel. Pas plus que les choses qu’il avait envie de lui faire. La situation empira lorsqu’ils montèrent dans la cabine de l’ascenseur et où, au moment il voulut appuyer machinalement sur le bouton du rez-de-chaussée, ses doigts rencontrèrent ceux d’Iwan. Sans rien dire, il retira immédiatement sa main et laissa le comptable faire la démarche. Après tout, c’était son truc, les chiffres. Se fustigeant d’avoir pensé cela alors même qu’il savait que c’était pour se calmer et s’empêcher de céder à ses pulsions, l’Italien en arriva à regretter d’avoir accepté la proposition. Pour faire passer la situation comme tout à fait normale, il chercha quelque chose à dire et prononça la première chose qui lui passa par la tête :

- J’ai remarqué que vous aviez l’air de bonne humeur en arrivant ce matin. Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda-t-il avec une pointe de curiosité dans la voix. Quelques secondes passèrent où seul le silence lui répondit et il ne put s’empêcher de reprendre, en même temps que les portes de la cabine s’ouvraient sur le hall : Pardonnez mon indiscrétion, vous n’êtes évidemment pas obligés de répondre, mais cela m’a intrigué puisque vous vous êtes toujours montrés assez taciturne jusque là.

Il pria pour que le « taciturne » ne passe pas pour un défaut et estima dangereux de rajouter quelque chose pour le signifier. Il en avait trop dit. Il lui fallait plutôt laisser à Iwan le temps de répondre et/ou de fuir, dorénavant.
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