L'endroit où Jayce se trouvait n'était autre que l'ancienne base militaire de Londres, un coin délabré à la limite vétuste, c'était tout à fait compréhensible car autrefois plusieurs guerres avaient éclatés pendant un bon nombre d'année et de façon considérable, cela était monté en flèche sans aucun arrêt possible, encore et toujours des luttes armées, sans aucun scrupule et avec détermination, des civils, hommes comme femmes et parfois des enfants, des militaires décédés ou certain toujours au bord de l'agonie, mourant dans d'atroce souffrance et bien évidemment Jayce avait fait parti des militaires qui bombardaient les métropoles principales, les agglomérations, des villes entières en compagnie de plusieurs autres soldats, tuant, torturant sans aucune once de compassion des victimes inoffensives. Pour lui ceci avait toujours été un loisir, un loisir qu'il appréciait encore maintenant. Quand l'ennuie prenait place dans son quotidien il avait pour habitude de s'occuper, comme prendre un malin plaisir à tuer des jeunes femmes, ils les sélectionnaient selon leur physionomie, de belles blondes ayant un teint pâle et généralement des yeux clairs, les charmant méthodiquement, les prenant sous son aile et finir par les séduire méticuleusement, de façon à ce que chaque jeunes femmes tombent parfaitement dans le panneau. Il leur faisait incroyablement bien l'amour, sauvagement et parfois même brutalement, ne se préoccupant que très peu des cris strident que provoquaient ses coups de reins ardents, temps que son plaisir à lui était assouvis, c'était tout ce qu'il l'importait, sachant d'or et déjà qu'elles mourraient après l'acte. Après ceci, sa deuxième passion dans la vie était les casinos, il aimait jouer et il jouait de façon remarquable et avec ruse, Jayce était une tête, il réfléchis, exposé ses idées, les classer par thème procédant souvent comme ceci, il était astucieux et bien évidemment gagner toujours le jack pot. Cette chance de jeu était quelque chose de familial, son frère était beaucoup plus manipulateur que lui et avec tout les atouts d'un gagnant, remportant des cagnottes énormes et très facilement. A vrai dire ces deux-là étaient identiques et tellement opposés aussi et c'était certainement ce qui faisait qu'ils seraient encore proche le jour où ils viendraient à se rencontrer de nouveau.
Jayce marchait avec droiture, les épaules carrées, le menton relevé, le regard parcourant inlassablement les alentours. Que faisait-il exactement ici ? Il n'en savait strictement rien à vrai dire, c'était simplement un passage de routine, ne sachant que faire de sa journée, il avait ainsi décidé de venir à l'ancienne base, fouiner un peu, il y avait énormément de matériaux qui pourraient être d'une grande utilité. Il s'était mis à la recherche d'une arme blanche, une dague à double tranchant, ceci pourrait peut-être lui servir à tuer plus violemment ses victimes, un sourire malicieux se dessina alors sur ses lèvres, que c'était bon de pouvoir se sentir fort. Il se dirigea vers ce qu'on pourrait appeler le centre, le point de repère de la base, tout était vide, aucun bruit, un silence des plus calme pesait sur cette ville qui était tombée en ruine. Tout était bon à prendre, finalement, il trouva plusieurs munitions de fusil à pompe et ce dernier plus loin, plusieurs poignards parsemés de sang desséchés, plusieurs armes en tout genre et enfin, après plusieurs longues minutes il mit enfin la main sur ce qu'il était venu chercher, une dague, elle se trouvait non loin de lui et d'un pas déterminé il parti en sa direction. Alors qu'il s'apprêtait à la prendre, il ne s'était pas rendu compte qu'une silhouette était à la même hauteur que lui, son regard en direction de l'arme blanche dont Jayce voulait s'approprier. L'inconnu rêvait sûrement un peu trop, Jayce l'avait vu en premier et compter bien repartir avec. Il se tourna rapidement vers l'homme en face de lui et l'attrapa brutalement par le col de sa chemise, le repoussant plus loin puis il accourut vers lui et enchaîna plusieurs poings sans ménagement au niveau de son visage, ce qui l'obligea alors à se pencher sous la puissance des coups, Jayce tenait fermement le jeune homme, toujours par le col et approcha son visage vers le sien, son visage colérique et impassible avait pris place.

- Ne pense pas t'approprier de cette dague au risque d'une mort certaine. Cracha-t-il bestialement, ses iris devenant noir et au fur et à mesure. N'y pense même pas, tu m'as bien compris.


Il le relâcha alors et l'inconnu, sous son poids et en déséquilibre tomba au sol, sous une pluie de cailloux. Son visage était tacheté de sang, sa lèvre était coupée et l'arcade ouverte. Jayce, quant à lui se pencha pour ramasser la dague, la rangea dans un étui qu'il gardait toujours sur lui et le plaça à l'intérieur de son cuir noir. Il regarda avec énervement l'inconnu tout comme lui, ils s'injuriaient mentalement de tous les noms, c'était certain. Qu'allait-il se passer désormais ? Allait-il en finir avec lui ? Le tuer pour être débarrassé, malgré le fait que l'homme était tout comme lui, un vagabond du futur, sinon que viendrait-il faire à l'ancienne base militaire ? Jayce restait planté là, attendant un quelconque retournement de situation, car, c'était presque primordial, le nouveau allait sûrement enchaîné une attaque. C'est ce dont Jayce espérait en tout cas, car bien évidemment il n'allait en aucun cas se laisser marcher sur les pieds, bagarreur jusque dans la moelle, il était d'une puissance absolu pour ces situations comme celle-ci. Il se mit à rire narquoisement, que le jeu commence.

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There’s a look on your face I would like to knock out
See the sin in your grin and the shape of your mouth

Une cigarette coincée entre les lèvres, Aloysius Vasteels, Vagabond de son statut et Connard sans fin de son état, franchit nonchalamment l’ouverture qu’il avait faite à travers le grillage rouillé qui délimitait le périmètre de l’une des anciennes bases militaires de Londres. Une fois à l’intérieur, il commença à marcher sur le macadam qui recouvrait les anciennes routes de la base, tirant à intervalles réguliers sur sa cigarette et conservant son pas assuré, comme s’il était tout à fait normal qu’il soit là-bas. Bientôt, il arriva en vue des anciens entrepôts de stockage et jeta sa cigarette au sol sans s’arrêter d’avancer, son esprit tourné vers ce qu’il venait chercher, autrement dit des armes. Son couteau était performant, certes, mais malheureusement lui était devenu trop habituel pour qu’il puisse continuer à en jouir totalement, il avait ainsi besoin de quelque chose de nouveau pour faire du mal aux autres… Auparavant, il n’était pas quelqu’un de véritablement sadique mais son voyage dans le passé avait changé ça. En 2011, pendant la crise, si vous ne mangiez pas les autres, c’était vous qui vous faisiez manger. Par chance, le jeune homme avait pu très rapidement développer un comportement adapté à la situation et c’était à cause de cela qu’il était ici. Faisant glisser le plus silencieusement possible les lourdes portes de l’entrepôt afin d’y pénétrer, il sortit le briquet qu’il utilisait pour allumer ses cigarettes et enclencha la molette pour éclairer devant lui, les sens aux aguets. A première vue, il n’y avait personne d’autres que lui, ce qui était une chance en soi étant donné que la dernière fois qu’il était venu, il avait remarqué la disparition de quelques caisses d’armes relativement dangereuses. Eteignant la flamme de son briquet, il revint sur ses pas et poussa davantage l’entrée du hangar afin de laisser la lumière décroissante du jour éclairer l’endroit. Cela fait, il s’avança à nouveau et commença sa prospection en avançant de façon assez hasardeuse. Il savait approximativement dans quelles zones se situaient ce qu’il cherchait mais il ne savait pas dans quels états étaient les stocks, vu que d’autres venaient se servir impunément. Après une vingtaine de minutes de recherches, il s’aperçut qu’il n’y avait ici rien pour lui et ressortit en mettant toute sa frustration dans la fermeture des portes. Le bruit qui en ressortit le fit grimacer et augmenta d’autant plus son agacement. Sortant une cigarette de son paquet, il l’alluma d’un mouvement sec et tira dessus fermement avant de reprendre son chemin en direction du centre de la base. Il traversa les rues abandonnées, observa avec détachement les ruines et lorsque sa cigarette fut terminée, se mit à courir pour évacuer sa rage. Malheureusement, ses poumons récemment encrassés par la fumée se rebellèrent et il fut obligé de s’arrêter une dizaine de mètres plus loin, pestant et jurant à tous les diables d’une voix à peine plus haute qu’un murmure. Donnant très puérilement un coup de pied dans le vide, il se remit à avancer, toujours renfrogné, et ne tarda pas à descendre dans le souterrain qui conduisait aux entrailles du centre. Dans cet endroit, étrangement, l’alimentation électrique fonctionnait toujours alors, comme à son inconsciente habitude, Aloysius déclencha le générateur afin d’allumer les lampes de secours puis continua à s’enfoncer silencieusement dans l’endroit. Ses yeux scrutant attentivement les alentours, il ne tarda pas à récupérer deux armes de main, qu’il rangea dans le holster qu’il trouva à proximité, et entendit brusquement du bruit. Se figeant immédiatement, il se baissa à moitié et écouta parfaitement attentif à ce qui l’entourait. Le bruit ne se répéta mais il demeura immobile encore deux minutes afin d’en être certain. Les battements de son cœur s’était ralenti durant ce laps de temps ainsi lorsqu’ils reprirent, il eut la désagréable sensation d’être malentendant. Cependant, il essaya de faire fi de la déplaisante impression et se remit en mouvements. Bientôt, son regard tomba sur une dague à l’aspect aussi superbe que meurtrier. Aussitôt irrésistiblement attiré par elle, il s’avança dans sa direction, le sang battant toujours à ses oreilles et ne s’apercevant pas que l’origine des bruits qu’il avait précédemment entendu se trouvait juste à côté de lui. En revanche, le second individu, lui, n’avait pas manqué de remarquer sa présence et ne se gêna pas une seule seconde pour lui tomber dessus en traître, le repoussant violemment par le col de la chemise avant de lui asséner plusieurs coups de poings à hauteur de visage. Décontenancé par l’attaque qu’il n’avait pas vu venir, Aloysius n’eut pas le temps de se mettre en garde que l’inconnu l’attirait à lui en se saisissant à nouveau de son col pour lui cracher avec une colère froide quelques mots que le jeune homme mit un peu plus de temps que d’accoutumée à saisir à leur juste valeur :

- Ne pense pas t'approprier cette dague au risque d'une mort certaine. N'y pense même pas, tu m'as bien compris.

A peine l’assaillant eut-il fini sa phrase qu’il libéra l’étreinte qu’il exerçait encore sur le blond, lequel, déséquilibré, chuta sur le sol fort peu gracieusement. Retenant par fierté un gémissement de douleur, le Vagabond se redressa lentement puis passa une main légère afin d’avoir une première impression au sujet de l’état dans lequel se trouvait son visage. Le sang dans sa bouche le renseigna sur l’état de ses lèvres alors qu’il décelait une coupure heureusement superficielle au niveau de son arcade sourcilière droite. Près de lui, l’inconnu avait déjà ramassé et rangé la dague qu’il convoitait il y a moins de cinq minutes. Le fusillant du regard, il ne fut pas surpris lorsque son regard lui fut retourné avec la même animosité presqu’animal. Les yeux de son vis-à-vis semblaient noirs tellement leurs pupilles étaient dilatées et Aloysius pensa qu’il devait en être de même pour lui, vu qu’il avait pu voir que le jeune homme possédait des yeux aussi clairs que les siens avant qu’il ne le roue de coups. L’envie de se venger le démangeait mais il savait que c’était une action prévisible alors il se contint, préférant se relever et s’éloigner de quelques pas alors que son cinglé d’adversaire se mettait à rire d’une façon clairement moqueuse. Simulant l’ignorance, il recommença à fureter dans les alentours, sentant le regard du brun peser lourdement sur lui mais continuant à faire comme si de rien n’était. Puis, il fit brusquement volte-face et fonça sans une seule once d’hésitation vers son adversaire, le plaquant grâce à son élan contre un mur. Ainsi en position de force, il le maintint fermement coincé entre lui et la cloison avant de lui asséner un violent coup de boule, aussitôt suivi d’un coup de genoux dans les parties qui fit tomber son opposant au sol. Tenté par l’idée de le finir à l’aide de coups de pied, il lui en décocha deux dans le ventre puis sentit sa jambe être agrippée. Une grimace déforma son visage puis il tomba sur le sol, du moins pour être juste, tomba sur le brun qui lui avait fait une nouvelle fois perdre l’équilibre. Lorsqu’il réalisa qu’il était affalé sur son adversaire, Aloysius se releva aussitôt, de la même façon que s’il était poursuivi par un troupeau de yack en chaleur. Ne quittant pas une seule seconde le brun des yeux, il se recula de quelques pas et lui adressa pour la première fois la parole :

- Je sais que je suis outrageusement sexy mais si moi je ne dois pas rêver au sujet de la dague, toi tu n’as pas intérêt à fantasmer sur mon corps de rêve. lâcha-t-il avec dédain en époussetant la poussière qui avait profité des deux assauts pour se déposer sur ses vêtements.

Le jeune brun avait été lourdement planqué contre un mur, d'une telle puissance qu'il en fut légèrement sonné, cela dit il n'avait point été surpris par la contre-attaque du vagabond qui lui faisait face, c'était tout ce qui avait de plus normal, une défense et un retournement de situation et Jayce si était légèrement attendu, l'inconnu l'assena furieusement d'un coup de boule directement suivis d'un coup de genoux dans les parties génitales ce qui obligea alors Jayce à se pencher en avant tout en se laissant glisser contre le sol rocailleux, tomba sur les genoux, sa main tenant fermement son entre-jambe de façon crispée, ce qui était, pour un homme, tout à fait normal de se retrouver dans une telle position, mais rien ne laissait paraître une déformation de douleur sur son visage, il restait stoïque face à la brutalité de chaque coup portés. Vaguement assommer dû aux nombreux coups qu'ils venaient de se prendre, Jayce sentit alors une douleur abdominale et instinctivement il agrippa férocement la jambe de son psychopathe adversaire et se retrouva rapidement au sol, son opposant affalé de tout son long sur lui, mais lorsqu'il réalisa ceci l'antagoniste se releva aussi vite. Jayce était toujours au sol, redressé simplement sur ses coudes, il sentait un liquide chaud lui parcourir le visage, mais ne s'en préoccupait que très peu, tout ce qu'il l'importait c'était l'homme qui l'avait mis à terre, de façon intentionnelle c'était certain.

- Je sais que je suis outrageusement sexy mais si moi je ne dois pas rêver au sujet de la dague, toi tu n’as pas intérêt à fantasmer sur mon corps de rêve.

Tout en écoutant le jeune homme, il s'était rapidement relevé, frottant avec une certaine nervosité ses vêtements où la poussière était venue se poser durant le conflit qui s'était désormais arrêté. Il était nerveux et tellement énervé par l'attitude qu'il lui portait. Pour qui se prenait-il ? Il n'avait réellement pas conscience de la façon dont il se comportait, en plus de vouloir lui voler sa dague il était tout aussi présomptueux que hâbleur. L'homme face à lui était d'une telle prétention que Jayce se mit à rire sarcastiquement et moqueusement. Il observa attentivement son adversaire, ses yeux étaient d'un noir de jais mais redevenait petit à petit d'un bleu perçant, ce qui enlevait les doutes que Jayce avait sur son statut de vagabond, pour chaque vagabond du futur, dans un moment de pur rage, de fureur, leurs yeux devenaient généralement d'un noir profond, provoquant et prouvant ainsi une colère extrême. Son regard finit par se poser automatiquement vers son anneau, identique à la sienne, de la même couleur à la même structure. Ils étaient sans doute et c'était même certain, de nature bagarreuse, voulant à tout prix gagner la partie qu'ils avaient commencée, des hommes possédant une incroyable beauté et la carrure d'athlètes qui étaient en effet violents et sans aucun scrupule pour ce qui était d'épargner leur victime.
Jayce croisa machinalement ses bras, dessinant ainsi sa musculature de façon à ce qu'on ne peuvent pas échapper son regard de l'ensemble de ses muscles imposants prouvant aussi sa force et une certaine supériorité qui prenait inévitablement place face à la situation. Il finit par détourner son regard du jeune homme pour le poser sur la ruine qu'était la base, longeant inlassablement cette dernière. Il était bien heureux d'avoir pu se défouler, de ce fait il avait évacuer quelque peu sa rage de savoir que Seth essayait de le retrouver pour il ne savait qu'elle raison. C'était amusant cette situation, Jayce n'avait pas répondu à la remarque de son interlocuteur, trop prétentieux à son goût, mais compter bien le faire, tout de même, ceci n'était pas dans les habitudes du brun de ne pas répliquer. Il lui fallait juste du temps, de quoi trouver ses mots, il avait toujours fonctionné comme ceci, parfois même il ne répondait que plusieurs longues minutes plus tard, c'était assez intriguant et agaçant de devoir attendre une réaction de la part de Jayce et c'était ce qu'il l'amusait le plus. Prenant réellement du temps à observer chaque partie de l'individu, chaque trait de son visage, examinant sa posture et sa façon de patienter, il restait immobile, ses bras longeant son corps, décontractés, détendus. Une façon de se tenir qui était approximativement semblable à celle de Jayce, peut-être que finalement ces deux-là pourraient réellement bien s'entendre, après une légère passade de poings, une certaine façon de se souhaiter la bienvenu. Assez hilarant, même très comique.
Plusieurs temps après cette altercation, Jayce se décida enfin à prendre la parole, ses yeux étaient redevenus azur, d'une extrême beauté et qui valait tous les charmes du monde. Il s'était aussi immobilisé à son tour, s'était calmé. Sa voix s'était aussi changé, moins rauque, moins guttural et était redevenu cassante, rigoureuse et délicieusement masculine, montrant toute sa puissance et de sa prépondérance suprême.

- Un peu trop prétentieux à mon goût, mais plutôt bien dans l'ensemble, nous sommes d'une certaine façon et crois-moi là-dessus, exactement pareil. De ta posture à ton arrogance, en passant par tes gestes et ta puissance de frappe et surtout de ton statut de vagabond, nous sommes alors de la même lignée, toi et moi et nous pourrions accomplir beaucoup de choses ensemble, si tu es bien évidemment du côté obscur de ta nature. Je ne voudrais aucunement avoir le regret de te tuer pour de bon.


Un sourire sardonique à la pointe du satirique s'était posé sur ses lèvres au fur et à mesure de son monologue tout en regardant la réaction de l'inconnu qui s'était au fil du temps légèrement décomposé en un rictus, certainement sur le coup de la surprise ou peut-être autre chose, Jayce ne lisait malheureusement pas dans les pensées, mais était très doué pour deviner les attitudes des personnes. N'attendant pas particulièrement une réponse à son discours, si on pouvait appeler cela comme ceci. Il recula ainsi de quelques pas pour finir par lui tourner le dos arpentant une nouvelle fois la base en reprenant le chemin qui avait été fait quelques heures plutôt.

Près de lui, l’inconnu essuyait également la saleté qui s’était déposée sur lui à l’aide de gestes vif, lesquels trahissaient une certaine nervosité qui plut à Aloysius même si le rire ironique qui résonna peu de temps après dans la pièce lui fit perdre sa satisfaction. Son interlocuteur allait-il bien ? La bagarre qu’ils venaient de finir lui avait-elle fait perdre ses derniers neurones ? Trouvant que cela serait bien dommage, le blond sentit les battements de son cœur ralentir dans sa poitrine tandis qu’il se calmait. Son adversaire n’allait plus rien tenté vu la façon dont il l’observait avec attention. Son regard détaillait son visage et Aloysius supposa que ses pupilles en cours d’éclaircissement en étaient la cause, puis le brun fit descendre son regard jusqu’à la main gauche de Vasteels avant de se fixer sur l’annulaire portant la bague de Vagabondage alors même que le blond faisait de même, amusé de voir qu’ils étaient tous les deux l’archétype même du beau gosse assuré et bagarreur. Son vis-à-vis croisa les bras sur son torse, mettant par la même occasion sa musculature en valeur sans toutefois intimider Aloysius qui faisait confiance à sa souplesse, puis lâcha le blond du regard pour concentrer son attention sur les ruines alentours comme si plus rien d’autre n’existait. Un instant décontenancé par cette attitude, Aloysius finit tout de même par comprendre que le brun était en pleine réflexion. Vu le temps que cela prenait, il se demanda un instant si son interlocuteur était limité intellectuellement parlant mais décida que non, parce qu’il était bien connu que les attardés étaient beaucoup plus fort physiquement parlant et que l’éventuelle supériorité de l’inconnu ne serait due qu’à la pratique régulière et visiblement intense de sport. De plus, s’il avait été « débile », il n’aurait pas pu lui adresser la parole d’une façon aussi claire qu’il l’avait fait précédemment. Finalement, le regard redevenu bleu, le brun se reposa sur lui pour se remettre à l’examiner silencieusement, agaçant dans le même temps le blond qui n’était pas connu pour sa patience infinie. Serrant les poings tout en croisant sans y penser ses bras sur son torse, de la même façon que l’anonyme l’avait fait, Aloysius décida mentalement que si dans trente secondes l’autre n’avait pas ouvert la bouche, il partirait après lui avoir administré un coup en traître. A une seconde de l’échéance, le brun éleva la voix, une voix qui donna envie de rire à son auditeur, tant elle paraissait sûre d’elle :

- Un peu trop prétentieux à mon goût, mais plutôt bien dans l'ensemble, nous sommes d'une certaine façon, et crois-moi là-dessus, exactement pareil. De ta posture à ton arrogance, en passant par tes gestes et ta puissance de frappe et surtout de ton statut de vagabond, nous sommes alors de la même lignée, toi et moi et nous pourrions accomplir beaucoup de choses ensemble, si tu es bien évidemment du côté obscur de ta nature. Je ne voudrais aucunement avoir le regret de te tuer pour de bon.

Le sourire moqueur qui ponctua la déclaration fit soupirer discrètement le blond. Oui, ils étaient semblables sur les points qui venaient d’être énoncés, oui, ensemble, ils pourraient faire des choses amusantes mais n’était-ce pas déplacé de le juger prétentieux alors qu’il l’était lui-même ? Dans sa liste de similitudes, il l’avait oublié ce détail, le grand génie. Un rictus naquit sur ses lèvres devant la situation à laquelle il se trouvait confronté – conforter ou non l’inconnu dans son opinion ? - et le blond observa son interlocuteur s’éloigner de lui avant de carrément lui tourner le dos pour revenir sur les pas qui l’avaient mené ici. Un peu déconcerté par ce soudain manque d’attention, Aloysius emboîta mécaniquement le pas au brun avant de se presser pour arriver à sa hauteur :

- Et comment s’appelle mon futur collaborateur ? demanda-t-il en sortant une cigarette de son paquet pour ensuite tendre ce dernier vers son alter-égo avant d’allumer rapidement la sienne et de tirer une latte en observant attentivement par où s’enfuyait la fumée. Moi, c’est Vasteels, en tout cas, reprit-il avec la même décontraction et en rangeant son paquet dans sa poche, effleurant par la même occasion son couteau fétiche. A sa liste de similitudes, le brun avait également oublié l'amour qu'ils semblaient tous les deux avoir pour les armes blanches.