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 You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}

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AuteurMessage
Alexander Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







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Alexander Wenstone






You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} - Page 3 _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} - Page 3 EmptyVen 7 Sep 2012 - 3:40

Happy birthday, Clara!


Spoiler:



La réaction à ce qu’il venait de dire ne se fit pas attendre. A peine eut-il fini de parler qu’Anaël fermait les yeux pour les rouvrir, une seconde après, une colère nouvelle les animant.

Tu… Vous.

Il soupira. Alexander dut se retenir pour ne pas rire moqueusement. Anaël Das Santas était décidément pitoyable. La pitié qu’il avait ressentie pour lui un peu plus tôt revint le taquiner mais il l’éloigna fermement. Il n’était toujours pas devenu un de ces putains de saint à la con. Il n’avait aucune raison de lui montrer la moindre indulgence.

Je ne comprends pas en quoi ça peut vous intéresser, reprit l’infirmier d’un ton plus distant qu’auparavant mais où perçait tout de même une certaine émotion.

Il était bouleversé, c’était évident. Le sourire qu’Alexander retenait lui échappa mais il l’enleva rapidement : il avait trop envie de voir Anaël se donner en spectacle pour le vexer dès le début. En plus d’être divertissant, cela aurait le mérite de compenser sa propre crise d’hystérie.

Vous voulez qu’on se vouvoie. Pourquoi donc ? Parce que vous êtes trop important pour moi ? Trop riche, trop supérieur à l’être insignifiant que je suis ?

Un ricanement ponctua cette déclaration et Alexander se dit qu’Anaël était vraiment trop con. Il voulait du vouvoiement parce que c’était le minimum de la politesse. Ils n’avaient pas participé aux ventes privées de Prada ensemble, pour autant qu’il sache. Cette pensée fut dissipée par la levée du jeune homme et l’apparition d’un froncement de sourcils qui lui durcissait le visage d’une façon saisissante. Alexander regretta de ne pas avoir son appareil-photo sur lui : il aurait eu là une situation parfaite pour une image qu’il aurait appelée Schnauzer nain, en hommage à ces petits chiens qui se pensaient énormes et n’hésitaient pas à attaquer des dobermans.

Parce que vous ne vous accordez de familiarité avec personne ? Ah, si. Pardon, Monseigneur. J’oubliais votre chère sœur. Alors quoi ? Vous ne tutoyez qu’elle ? Elle seule vous tutoie ? Vous n’avez personne d’autre dans votre vie ?

Mais qu’est-ce que ça peut bien te foutre, connard ? avait envie de demander Alexander. Parce qu’il avait rebondi sur « Jo », l’autre se croyait autoriser à faire mille supputations sur ce qu’il aimait et la façon dont il vivait ? On embauchait vraiment n’importe qui, maintenant. Consterné, Alexander se nota d’en parler à ses parents pour qu’ils en parlent ensuite aux membres du conseil d’administration de l’hôpital et qu’une vague de licenciement, visant les employés dingues comme l’était Anaël Das Santas, éclate.

Mon dieu, continuait d’ailleurs celui-ci avant autant d’emphase. Je comprends pourquoi vous êtes au bord du désespoir, plutôt devrais-je dire en plein dedans. Allez vous pendre directement, ça serait mieux pour tout le monde. Pour moi, pour vous et pour les docteurs qui ne réussiront pas à sauver votre sœur.

Son attention ayant été retenue par cette dernière phrase assassine, Alexander remarqua à peine le tiraillement qui sembla brusquement naître au sein de l’infirmier. Tout ce qu’il avait en tête, c’était ces quelques mots qui disaient qu’Anastasia allait mourir. Il se fichait que l’autre lui ait conseillé d’aller se suicider. Il avait déjà été cible d’insultes ou menaces bien pire et tous ceux qui les avaient prononcées avaient fini par le regretter alors cela n’avait vraiment pas d’importance. Mais que l’on dise que sa sœur allait mourir, ça, oui, c’était important. Surtout quand le « on » se trouvait être un connard d’infirmier maniaco-dépressif à tendances sadomasochistes. Car il fallait qu’il soit masochiste pour continuer à l’emmerder après l’accueil qu’il lui avait fait et ses tentatives pour le pousser à bout ; tentatives qui avaient d’ailleurs réussi au vu du comportement actuel de l’infirmier. Mais lui n’allait pas perdre la face une seconde fois. Non, lui savait se contrôler et agir comme il le devait. Lui n’était pas un putain d’infirmier à la con.

Et quoi ? Vous faites semblant que ça ne vous fait rien ? Vous faites comme si ça ne vous touchait pas tant que ça ? Comme si elle ne pouvait pas mourir ? Comme si vous alliez forcément la retrouver dans trois heures, en pleine forme ? Vous savez quoi, vous n’êtes qu’un connard.

Bien. On en venait au cœur du problème. Malgré lui, Alexander se sentit soulagé. Das Santas n’avait dit ces horreurs sur sa sœur que pour lui faire payer son comportement. Dommage pour lui, il s’en tapotait joyeusement la glotte.

Un connard qui se croit supérieur aux autres. Un connard qui pense être intouchable. Un connard qui pense qu’avec son fric et sa notoriété, il est au dessus de tout. Mais tu veux savoir ? T’es qu’un simple mortel. Toi, et ta sœur, vous êtes des êtres humains. Comme tous les autres. Vous n’êtes pas supérieur aux autres.

Alexandre se nota dans un coin de la tête qu’il faudrait qu’il demande à Seamus de faire un PowerPoint expliquant à quel point Ana et lui étaient formidablement supérieurs aux autres. Cela éviterait aux aigris jaloux de dire n’importe quoi et leur permettrait d’appréhender la réalité plus facilement ; ou du moins, en les incommodant moins. Il commençait à sérieusement ne plus en pouvoir de l’abruti émotif qui lui faisait face. Pourquoi était-il infirmier, s’il était aussi fleur de peau ? Et, surtout, pourquoi était-il venu l’emmerder, lui ? Il y avait sûrement un tas d’autres gens dans cet hôpital, alors pourquoi lui ? D’abord Ana se faisait tirer dessus, ensuite un boulet le collait. Non, cette journée n’était définitivement pas la leur et Alexander brûlait d’envie de coller deux baffes à son vis-à-vis puis d’aller faire les cent pas dans la future chambre de sa sœur afin de pouvoir être là quand elle se réveillerait.

Votre fric ne vous rend qu’à moitié supérieur à nous. Oui, vous pouvez acheter ce que vous voulez, obtenir ce que vous souhaitez, quand vous le souhaitez. Et alors ? Est-ce que ça vous apporte le bonheur ? Je pense pas que ca rend heureux, une sœur et du fric.

Mais si tu savais comme je m’en fous de ce que tu penses, crétin faillit lâcher Alexander. Il se retint. Cela ne servait à rien de donner du grain à moudre à cet excité. Il trouvait déjà suffisamment de choses à dire sans être encouragé dans son délire.

Ca rend pas immortel, non plus. Ca rend juste vivant. Mais vivant, c’est quoi ? Juste respirer, chier et dépenser son fric ? C’est à ça que tu passes ton temps ? Wow. Merveilleux. Quelle merveilleuse vie.

Parce que toi, t’en as une meilleure, peut-être, à t’occuper de gens qui en ont rien à foutre de ta gueule, à bosser comme un damné pour un salaire de misère et pouvoir vivre dans un appartement minable, à te faire baiser quotidiennement par un connard dans des chiottes de merde pour éloigner Jo de tes pensées, tu penses que tu vaux mieux ? La rage mensongère que manifestait l’infirmier déteignait visiblement sur Alexander et il crispa ses mains sur le divan avec l’envie de l’arracher pour frapper à mort son idiot d’interlocuteur.

Je t’envie tellement. Je t’envie tellement à faire comme si tu ne ressentais rien, comme si ça ne te fait rien tout ça – entre autre le fait que ta sœur soit sur le billard.

Qu’il arrête de parler de sa sœur ou, sinon, il allait vraiment le tuer. C’était l’unique pensée qui traversait l’esprit d’Alexander tandis que l’autre continuait sa logorrhée stupide et il savait qu’elle n’était pas bâtie sur un mensonge. Il pensait sérieusement à assassiner celui qui lui faisait face.

Ne me dis pas que ça te fais rien de plus que ça, ok ? Parce que sinon je vais vraiment m’énerver.

Alexander eut la brusque envie de rire. Rire de cet être qui se permettait de le juger à partir de faits qu’il inventait et qui se dotait d’une importance qu’il n’avait pas. Il était vraiment pathétique. Il ne méritait même pas que quiconque, et encore moins lui, Alexander Wenstone, ne s’attarde sur ce qu’il disait ou pensait. Cela n’en valait pas le moins du monde la peine. Le calme qui envahit brutalement Alexander après qu’il eut pensé cela était saisissant. La rage meurtrière qui l’avait saisi s’était envolée comme un moineau effrayé. Discrètement mais efficacement.

Je sais que tu ressens des choses. Tout le monde ressent des choses. Et je pense que tu n’es pas un connard à tel point que tu ne ressentes rien. Tu essaies de faire croire que tu ne ressens rien, pour servir cette image de connard froid qui pue le fric. Mais je sais très bien ce que tu ressens.

Bla bla bla, pensa Alexander. L’infirmier parlait beaucoup mais ce qu’il disait ne valait toujours rien. C’était presque fascinant de voir que tant de mots voulaient dire si peu.

Tu te sens dévasté. Tu veux juste qu’elle te revienne vivante, que tout redevienne comme avant. Tu t’en veux de ne pas avoir été celui qui s’est fait tirer dessus. Tu veux rattraper ceux qui lui ont fait ça, les torturer jusqu’à leur mort. Tu veux te venger.

Les pensées d’Alexander se gelèrent dans son esprit. Pour la première fois depuis le début de son monologue, Anaël tenait la vérité au creux de ses mains. L’héritier n’était pas sûr que ce fût une bonne chose mais, n’ayant pas réagi, ne s’inquiéta pas : rien en lui n’avait trahi son instant de stupéfaction. Il nierait tout, ou mieux, ignorerait ce débile et quitterait la pièce dès qu’il aurait fini de déballer son sac. Il ne voulait pas partir avant pour éviter un nouveau pic d’hystérie : la fin de la crise était proche, il le sentait, mais encore suffisamment éloignée pour le retenir un certain temps, en cas d’erreur de sa part.

Tu voudrais pleurer et qu’on te laisse tranquille, poursuivait imperturbablement Anaël. Quoique ça, j’en doute. Tu es trop fier pour pleurer. Tu veux juste retrouver ta sœur, et tu n’as rien à branler du reste du monde.

S’il savait ça, pourquoi diable s’acharnait-il à l’emmerder ? Ah oui. Tendances sadomasochistes. Un silence se fit. Alexander se prit à espérer. Une larme roulant hors de l’œil gauche de l’infirmier le rattrapa. La crise n’était pas finie, en dépit de ce qu’elle donnait l’air. Les braises pouvaient à tout moment se rallumer. Il allait devoir faire attention à ne pas souffler dessus. Rageusement, la larme fut essuyée. Férocement, le contact visuel fut rétabli. Hargneusement, Anaël Das Santas recommença à parler :

Je sais tout ça, parce que moi aussi, j’ai été toi.

Navré pour toi que tu n’aies pas pu le rester, commenta mentalement Alexander en attendant pourtant de voir là où il voulait venir.

Un matin, je me suis réveillé dans un lit d’hôpital. J’avais le souvenir d’une agression. Des coups sur mon corps et de l’éclat argenté d’un couteau.

Alexander comprit brusquement. Il répondait à sa question. Il lui disait où était Jo et, étonnamment, il n’était plus sûr de vouloir le savoir. Toutefois, il ne fit rien pour le faire taire.

Quand on est venu me voir, j’ai demandé où était Jo. Et on m’a dit que Jo était mort. Jo était mort, et on me l’a dit d’une voix douce et un regard plein de compassion. Tu voulais savoir où était Jo. Et bien tu sais. Jo est dans un cimetière de New York. Et je l’aimais. Je l’aime. Je…

Le monologue était fini. Le rideau s’était baissé et la silhouette de l’acteur se dessinait derrière, repliée sur elle-même, dignement tournée vers l’arrière pour cacher à ses spectateurs ses larmes. Mais les spectateurs les devinaient, coulant doucement dans l’attente que le barrage qui les retenait se brise entièrement. Et Alexander s’identifia à Anaël Das Santas. Il s’imagina avoir perdu Anastasia. Il visualisa leurs maisons vidées de sa présence. Il entrevit les visages désolés, les paroles réconfortantes. Son cœur lui donna l’impression d’exploser en un millier de fragiles morceaux. Ses yeux verts prirent un reflet aqueux et il ferma les paupières en déglutissant. Il. Ne. Devait. Pas. Craquer.

Je te présente mes plus sincères condoléances pour Jo, commença-t-il à dire sans rouvrir les yeux.

Il devait penser à autre chose. Eloigner l’éventuelle mort d’Anastasia de son esprit. Il devait placer Anaël au centre de son attention, peu importe la façon, peu importe que lui souffre pour de vrai. Ses yeux se rouvrirent.

Mais qu’il soit mort ne te donne pas l’autorisation de dire tout ce que tu as dit… Que mon comportement ne te plaise pas est une chose mais que tu réagisses ainsi en est une autre. C’était totalement disproportionné et hors de contexte. Pour le vouvoiement, c’était une simple question de politesse mais on dirait que c’est le genre de choses qui ne t’intéresse plus depuis que Jo est mort. Eh bien, soit. Tutoyons-nous puisque c’est l’unique moyen pour toi de ne pas te sentir inférieur à ceux avec qui tu communiques. Tu dis que je suis un connard, je te réponds que tu es un con. Alors, content ? Tu trouves que la situation a avancé, grâce à ça ? Moi, non. Mais bon, ce n’est que mon avis donc tu dois t’en ficher puisque j’ai cru comprendre, vu le nombre de fois où tu t’es permis de nous juger ma sœur et moi, que seul ton avis comptait étant donné tu n’es supposément pas un connard.

Sa voix avait un peu plus de chaleur que d’accoutumée mais cela ne la rendait ni plus aimable, ni plus accessible. Tout le mépris qu’il ressentait pour son interlocuteur empêchait ce changement.

Maintenant, si ça ne te dérange pas, Cosette, je vais quitter cette putain de salle pour ne plus avoir à te supporter parce que j’ai clairement autre chose à faire que me prendre la tête avec un imbécile dans ton genre, annonça-t-il en se dirigeant vers la porte. Et si ça ne te plaît pas, c’est pareil parce que je suis effectivement un connard et que seule la gueule de ma sœur et la mienne m’intéressent. Et oui, cela me rend heureux et oui que tu penses le contraire m’indiffère au plus haut point. En espérant ne jamais te revoir, salua-t-il tandis que sa main abaissait la poignée de porte et l’ouvrait.

Il se ravisa brusquement, fouilla dans la poche de son pantalon et en sortit un paquet de mouchoirs qu’il lança à l’infirmier.

- Parce que j’ai l’impression que ça va pas tarder à vraiment déborder, expliqua-t-il en désignant ses propres yeux puis ceux de son interlocuteur. Et que, même si je suis un connard, je reste globalement humain.

Ce n’était pas tout à fait la vérité mais le fait était là : il n’avait pas aimé se dire qu’il allait laisser cet abruti pleurer dans son coin sans mouchoir. La seule perspective de l’imaginer devoir se moucher ou s’essuyer sur son uniforme de travail l’avait révulsé, aussi avait-il choisi de prendre les choses en mains sans imaginer une seule seconde qu’Anaël puisse déjà avoir des mouchoirs ou dans ses poches, ou dans les placards de la pièce. C’était dire à quel point il le pensait faible et inutile ; en dépit de ses qualités physiques et du fait, qu'au fond de lui, quelque chose avait résonné à sa douleur.
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