AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  




 
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Alexander Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







Faites place à

Alexander Wenstone






You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} EmptySam 16 Juil 2011 - 21:33

Anaël & Alex & Ana
« There is electricity between us.»

Part One.


Ca aurait pu être une journée comme les autres. Une de ces journées où tout s’enchaîne comme sur du papier à musique, si bien qu’on ne la voit presque pas passer. A vrai dire, ça aurait du être une journée comme les autres mais quelqu’un en avait décidé autrement. Qui, Alexander Wenstone ne le savait pas encore mais qui que ce soit, il allait regretter d’avoir voulu influer sur la vie des jumeaux Wenstone. Alex se le jurait silencieusement tandis que sa sœur, sa chère sœur, la seule qui comptât réellement à ses yeux, était emmenée sur un chariot-brancard pour se faire opérer d’urgence. Elle avait quelques balles à se faire extraire. Des balles qui n’étaient même pas pour elle, à l’origine. Alex n’avait que trop conscience qu’Anastasia s’était déplacée sciemment devant lui pour ne pas qu’il soit atteint. Si sa tête avait été la cible, il serait mort et Ana serait debout mais le tireur avait visé son cœur. La balle avait donc perforé l’abdomen fragile de la jeune femme, sans le traverser, instantanément suivie de deux autres. Etrangement, alors qu’il n’avait plus pensé à Asher, le troisième membre de leur fratrie, depuis des années, Alexander avait immédiatement eu l’image d’eux trois, lorsqu’il avait pris conscience du nombre de coups de feu qui avait été tiré. Une vive inquiétude pour sa sœur l’avait ensuite saisi et il avait amorti tant bien que mal sa chute, en se plaçant de façon à être un bouclier pour elle, au cas où une nouvelle rafale surviendrait, ce qui n’avait pas été le cas. L’ambulance n’avait pas tardé à arriver, certainement appelée par des badauds et il avait suivi les secouristes qui s’occupaient de sa sœur jusqu’à ce que l’un d’eux ne le fasse entrer dans l’ambulance, quelques secondes avant que le brancard portant Anastasia ne soit installé auprès de lui. Le trajet à l’hôpital lui avait semblé bref mais très long également. La peur que la Mort emporte sa jumelle le taraudait, nouait ses entrailles et lui faisait regretter de ne pas avoir su voir les projectiles meurtriers avant elle. C’était lui le stratège, normalement. Lui le photographe, aussi. Celui qui prenait garde à tous les détails. Celui qui n’avait pas su apercevoir le sniper. Les remords bousculaient son angoisse et attisaient une colère à son propre égard qu’il savait prête à se déverser sur le premier individu à sa portée. Avec des gestes rapides, parfaitement calculés, les ambulanciers firent sortir Anastasia. Il les suivit, dans un état second. Son regard brillait un peu trop et ses pupilles anormalement dilatées faisaient presque disparaitre le vert émeraude de ses prunelles. Son entière attention était concentrée sur le chariot-brancard juste devant lui. Il n’entendait pas les voix professionnelles des infirmiers, pas plus qu’il ne voyait les autres malades décorer les Urgences de l’hôpital. Comme toujours, seule Anastasia comptait. Là, un peu plus, même, que d’habitude. Le brancard traversa des portes battantes, quelqu’un l’arrêta avant qu’il n’en fasse de même. Le retour à la réalité fut comme un électrochoc.

Il se retourna vers son interlocuteur, son regard tomba sur une femme au visage aimable qui lui souriait gentiment en lui expliquant que c’était la zone des opérations et qu’il ne pouvait pas y pénétrer. Un sentiment de dégoût le traversa brutalement. Il ne voulait pas de la sympathie de cette femme. Pas plus qu’il ne voulait de ses explications. Il n’avait pas besoin d’elle. Sans décrocher un mot, il la dépassa et regagna le hall le plus proche avant de sortir prendre l’air. Il faisait décidément beaucoup trop chaud dans les couloirs de ce stupide hôpital. Nerveusement, il se passa une main sur le bas du visage, ses doigts pianotant rapidement sur son menton rasé, son regard fixé devant lui, sur un point imaginaire et le bruit des coups de feu retentissant à nouveau dans ses oreilles. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ce son mais cette fois-ci avait remis en question tout le reste. Anastasia avait été blessée. On avait voulu le tuer. Leur autorité était clairement contestée. Ca n’allait vraiment pas pouvoir passer. Etablir ces faits l’aida à reprendre le contrôle sur lui-même. Avisant un banc à proximité, il alla s’asseoir dessus et réfléchit aux personnes assez inconscientes pour avoir commandité une telle chose. Son raisonnement demeura néanmoins vain : l’image d’Anastasia, allongée sur son brancard, le teint beaucoup trop pâle comparé aux fleurs écarlates qui étaient nées sur son poitrail, ne cessait de revenir à son esprit tourmenté. Brusquement, il se releva et rentra dans l’enceinte du bâtiment. Il ne pouvait pas demeurer loin de sa sœur. Il devait également s’enquérir de ce qu’il se passait dans le bloc opératoire et des personnes prévenues. Leurs parents avaient peut-être été joints et si tel était le cas, il fallait qu’il s’occupe de les rassurer. Ils ne devaient surtout pas venir mettre leurs nez dans leurs affaires. Afin de se donner un peu de courage, il inspira profondément puis gagna la réception où un homme d’une cinquantaine d’années finissait de remplir un formulaire. L’envie de faire un esclandre le titilla un instant mais il prit son mal en patience, en se disant qu’on risquait de le faire évacuer et que ses parents seraient, là, bien obligés de venir pour rétablir la situation à la normale. De plus, il ne pouvait décemment pas tuer quelqu’un, le quinquagénaire en l’occurrence, sans sa sœur. Pas plus qu’il ne pouvait brûler ou faire brûler l’hôpital du fait que sa même sœur allait sûrement avoir besoin de l’équipement contenu dedans. Son tour arriva enfin, quelques longues secondes plus tard. Ce fut la même femme qui l’avait empêché de gagner le secteur des opérations qui se trouva face à lui. Elle arborait toujours le même air aimable qu’auparavant et Alexander dut se contenir pour ne pas lui hurler qu’il ne servait à rien d’être gentille, maintenant, et qu’elle l’aurait bien plus été en prenant les balles à la place d’Anastasia. Se contenant, il se força à sourire et demanda des nouvelles de sa sœur en sortant une pièce d’identité pour prouver son lien familial avec elle. Ses gestes étaient brusques, ses membres raides, il avait la sensation de n’être plus qu’une boule de nerfs. Il réussit pourtant à conserver son rictus tout au long de l’entretien durant lequel il fut informé qu’Anastasia survivrait, qu’elle n’aurait aucune lésion cérébrale ou physique, qu’il avait été cherché après qu’elle l’ait empêché de suivre Ana et que leurs parents n’avaient pas été mis au courant. Se forçant à s’excuser d’être parti sans dire un mot, il intima à l’infirmière de ne pas appeler ses parents en expliquant qu’il le ferait lui-même et le regard bienveillant qu’elle lui adressa en retour lui donna la nausée.

Aussi vite qu’il le put, il s’éloigna du comptoir et prit place sur l’un des sièges inconfortables qui meublait la salle d’attente des salles d’opération, en attrapant un magazine au passage, histoire de passer le temps. Malheureusement, avec un père ex-footballeur professionnel et une mère ex-mannequin renommée, le milieu de la Jet-Set dont parlait la plupart des feuilles de choux était plutôt connu du jeune homme et il ne tarda pas à rejeter l’assemblage de feuilles en papier glacé sur une table. Une voix résonna brusquement à ses oreilles et il soupira en fermant les yeux pendant une seconde, avant que le propriétaire de la voix n’apparaisse dans son champ de vision. Seamus Rodney. Comment diable Alex avait-il pu l’oublier ? Seamus était leur chauffeur quand sa sœur et lui n’avaient pas envie de conduire, ce qui avait été le cas, aujourd’hui. Ils avaient, en effet, préféré s’installer côte à côté sur la banquette arrière pour discuter de quelques affaires en cours et Alex avait fini par faire faire quelques photos à sa sœur, comme souvent dans leur vie de tous les jours. Il trouvait sa jumelle tellement parfaite qu’il ne se lassait jamais de l’immortaliser et que, souvent, la pensée de savoir si une fille parviendrait un jour à l’égaler, à ses yeux, lui traversait l’esprit. Sans entrer dans une quelconque dimension incestueuse, Anastasia avait de telles qualités qu’il avait conscience de la difficulté qu’il aurait à trouver quelqu’un pouvant tenir le niveau face à elle. Il en serait presque venu à regretter de ne pas être gay.

-… pauvre mademoiselle Anastasia, qui donc a pu faire une chose pareille, continuait imperturbablement Seamus sans qu’Alexander ne s’intéresse vraiment à ce qu’il disait.

Une pensée en amenant une autre, il venait de réaliser qu’il risquait désormais d’y avoir des cicatrices sur le buste, autrefois aussi parfait que celui des statues grecques, de sa sœur. Un nouveau sursaut de colère se distilla dans ses veines et il interrompit Seamus sans ménagement. L’homme, habitué aux forts caractères de ses employeurs, se tut immédiatement.

- Avez-vous vu ce qu’il s’est passé, Seamus ?

- Non, j’ai seulement entendu les coups de feu. Le temps que je sorte de la voiture, mademoiselle votre sœur était déjà étendue au sol alors je me suis empressé d’appeler les urgences et lorsque l’ambulance est arrivée, j’ai rapidement demandé à l’un des secouristes où ils vous emmenaient, dans le but de vous y retrouver, monsieur Alexander.

Le récit des évènements paraissait logique, cohérent. Alex hocha sèchement la tête. Seamus ne rajouta rien. Il attendait que son jeune employeur réagisse. Cela faisait plusieurs années qu’il était à son service et à celui de sa sœur. A vrai dire il était déjà leur chauffeur alors qu’ils étaient enfants. C’étaient leurs parents qui l’avait embauché et eux ne l’avait pas viré quand ils avaient eu leurs permis de conduire. De ça, Seamus leur était reconnaissant et pour ça, il fermait les yeux sur leurs comportements souvent odieux. Alex se leva souplement, faisant valoir sa haute taille face au gabarit moyen de son employé et son regard émeraude, dont les pupilles avaient retrouvé leurs tailles normales, le transperça.

- Merci d’avoir appelé les secours.

La surprise fit ouvrir la bouche à Seamus avant qu’il ne se mette à balbutier quelques mots :

- Je… Enfin, monsieur… C’est normal… Mademoiselle Anastasia venait d’être blessée… Pauvre mad…

Une étincelle s’alluma dans les yeux du plus jeune. Seamus avait-il besoin de répéter ça ? Ne réalisait-il pas qu’Alex avait l’impression que c’était son propre corps qui était blessé ? Que c’était sa faute si Anastasia était en train de se faire opérer ? Qu’il regrettait son inaction plus que tout au monde ? Visiblement non, alors, impulsivement, Alex attrapa son interlocuteur au collet et serra fermement le tissu entre ses doigts. Toute la colère qui avait plusieurs fois menacé d’éclater se rassembla dans ses veines et son regard se durcit instantanément, sous son effet. Coincé dans son emprise, Seamus se raidit et jeta un regard incertain autour d’eux. Tout le monde les regardait. Ils se donnaient littéralement en spectacle. Suivant le regard de son employé, Alex relâcha progressivement le col qu’il tenait encore et défia du regard tous ceux qui les observaient, le menton haut. Son attention finit par tomber sur le visage troublé de la femme à laquelle il s’était déjà trouvé deux fois confrontés et il sentit ses intestins se liquéfier brusquement lorsque, descendant vers le haut du comptoir d’accueil, il vit une photo d’Ana et lui-même. La photo avait été prise deux ans auparavant pour un magazine sur les riches héritiers. Ils y apparaissaient aussi beaux et heureux que pouvaient l’être des gens de leur classe et là, il venait de briser l’image idyllique que sous-entendait la photo du magazine. Il venait de se laisser submerger par un trop plein d’émotion. Au lieu de le refroidir, le constat raviva sa colère et il eut un mouvement d’humeur vers la femme et le magazine :

- Oui, voyez-vous, nous sommes humains, nous aussi. Nous aussi nous ressentons des choses négatives donc je suis désolé si j’ai brisé par inadvertance quelques-uns de vos fantasmes mais il est temps de redescendre sur Terre et de vivre vos propres vies au lieu de vivre celles des autres, par procuration
, cracha-t-il en tournant sur lui-même afin d’englober tout le monde dans sa critique. Plus que jamais, il se sentait déchiré par l’absence d’Anastasia. C’était la première fois que l’un d’entre eux était blessé aussi gravement et il se jura que ce serait bien la dernière fois.

Seamus avait les yeux fixé sur le sol, comme gêné par le comportement de son employeur qu’il ne comprenait pas, et Alex laissa échapper un rire bref en voyant cela, avant de quitter la salle d’attente pour gagner l’une des salles de consultations à proximité. Il avait besoin de casser quelque chose mais le faire en public était le meilleur moyen pour que la Presse à Scandales soit au courant et il n’avait vraiment pas besoin de ça, en ce moment. Habituellement, ça ne le dérangeait pas plus que ça, à vrai dire ça l’amusait même, mais là, il lui manquait Anastasia. Il espéra alors que son coup de colère ne sortirait pas de l’hôpital avant de se dire qu’il n’avait rien fait de magistral et que, de toute façon, Seamus devait déjà en train d’acheter leurs silences en même temps que leurs noms. Un peu rassuré à ce sujet, la partie raisonnable, qui était brièvement revenue en lui, s’évanouit instantanément, et il ferma précautionneusement la porte de la pièce dans laquelle il venait d’entrer puis arracha le rouleau attaché au divan d’examen du dit-divan. Quelques secondes plus tard, il tapait dessus avec le dit-rouleau. Il savait ainsi qu’il ne casserait rien, hormis le rouleau, et que sa colère pourrait tout de même se décharger. De toute manière, il n’y avait autour de lui rien d’autre sur quoi taper hormis des étagères et l’idée ne le tentait guère. Tout en continuant de frapper comme un forcené, il marmonnait des mots à l’encontre de tous les idiots qui l’entouraient, de sa propre bêtise qui n’avait pas pu empêcher Anastasia de jouer les héroïnes, de l’opération d’Anastasia qui semblait prendre des siècles et de l’envie de pleurer à laquelle il ne cèderait pas. Pleurer était bon pour les faibles, voilà ce qu’il répétait sans cesser de frapper le divan innocent.


Dernière édition par Alexander Wenstone le Mer 16 Mai 2012 - 21:10, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous






Faites place à

Invité



Invité



You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} EmptyDim 17 Juil 2011 - 6:13

Anaël passa une main fatiguée sur son front et se laissa tomber sur un fauteuil de la salle d'attente en poussant un soupir profond. Ce n'était que le début de l'après-midi mais il était déjà épuisé. Il regarda un instant autour de lui, mais son cœur se serra de voir tous ces gens malades, pleurant, angoissés, qui attendaient leurs proches, ou qui attendaient un médecin. Une petite fille était assise toute seule dans son coin et il fut révolté de voir que personne ne faisait attention à elle. Une infirmière n'était pas chargée de ce genre de boulot ?

- Maryn ? demanda-t-il à une jeune femme qui se tenait derrière le bureau d'accueil, un sourire aux lèvres. Qui est-ce, la petite fille qui reste seule là-bas ?
- Elle s'appelle Olympe, sa mère est morte d'un cancer du sein détecté trop tard et son père a un cancer des poumons. Elle est pas gâtée, et très courageuse. Sa grand-mère n'était pas là aujourd'hui mais d'habitude c'est elle qui s'occupe d'elle... Et son père a fait une crise ce matin et elle est venue avec l'ambulance...

Il s'approcha de la petite fille et s'accroupit devant elle, son sourire éclatant accroché à ses lèvres. Elle était toute mignonne, avec ses cheveux roux coupés au carré, ses yeux d'un bleu éclatant et ses tâches de rousseur qui éclataient sur ses pommettes.

- Bonjour Olympe. Comment vas-tu ?
- Il est où mon papa ?
- Je ne sais pas. Tu l'aimes beaucoup, hein ?
- Elles viennent d'où tes cicatrices ? fit-elle après avoir hoché la tête, en touchant du bout des doigts la marque qui courait sur son front.
- Je me suis battu contre des méchants.
- T'es un super héros ? Comme Superman ?

Anaël rit. Une fillette avait perdu sa mère et perdrait sûrement son père, mais croyait aux supers héros... Il s'émerveillait toujours de voir ces enfants qui gardait leur innocence et leur foi en tout. Ils parlèrent un moment puis le jeune homme l'emmena au service de pédiatrie pour, qu'à défaut de ne plus voir les cris, les pleurs et la maladie, elle puisse jouer avec des enfants de son âge.

Quand il redescendit aux Urgences, quelques heures plus tard, après avoir joué un moment avec des enfants, il vit un homme disparaître dans une salle de consultation, l'air furieux, claquant la porte derrière lui.

- Alexander Wenstone, sa sœur s'est faite tirer dessus, elle est en salle d'opération. Ils sont très proches, et ça le bouleverse. Mais il a pas l'air du genre à se laisser aller. Ni a être gentil. Il a agressé un de leurs employés, à l'instant. Tu veux essayer de le calmer, avant qu'il pète un cable ?


Il hocha la tête et partit vers la salle où le jeune homme avait disparu. A travers la porte, des bruits de coups résonnaient. Il l'ouvrit et se faufila à l'intérieur, refermant la porte derrière lui. Il était en train de donner des coups à la table d'auscultation à l'aide du rouleau de papier. Anaël s'assit sur une chaise, face à l'autre afin qu'il l'aperçoive. Et attendit, observant ses traits, ses réactions. Son visage était crispé, les jointures de ses mains blanchissaient alors qu'il tenait le rouleau avec force pour déverser son inquiétude, sa tristesse et sa colère.
Revenir en haut Aller en bas
Alexander Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







Faites place à

Alexander Wenstone






You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} EmptyLun 15 Aoû 2011 - 18:35

La violence existait depuis l’origine du monde. La mort, les coups, les blessures, tout cela était présent en l’être humain dès sa naissance. Les maux, les bleus et les hurlements délimitaient nos vies et nos quotidiens. C’était un cri qui annonçait le nouveau-né. Un cri déchirant, venant des entrailles du bébé mais qui assurait qu’il était vivant. C’était une brûlure qui nous apprenait que le feu était douloureux. Une fessée, une gifle ou peut-être simplement une menace qui nous punissait si nous outrepassions les règles établies. La peur de la punition, de la souffrance nous forgeait. Le désir de l’exécuter, de la transmettre nous animait. Et au milieu de tout cela, les conventions sociales nous restreignaient. L’être humain ne pouvait vivre sa violence sans limites. Cela l’aurait conduit au chaos et pire que de souffrir, ce qu’il redoutait c’était de n’avoir personne pour le contempler. Personne pour le soutenir, le contredire. Personne pour le définir en tant qu’individu. Le chaos était, ainsi, une hypothèse tout à fait inacceptable pour l’être humain. Les conventions sociales étaient donc apparues comme une évidence. Les plus forts se réjouissaient de pouvoir les ignorer. Les plus faibles d’être en partie protégés. Tous les remerciaient inconsciemment de les aider à exister et à se placer les uns en fonctions des autres. Dominant/dominé en toute légalité.

Depuis leur tendre enfance, Anastasia et Alexander Wenstone avaient eu l’habitude d’être les tyrans, ceux à qui on obéissait sans poser de questions, simplement parce qu’ils détenaient l’autorité grâce à l’argent et à la notoriété de leurs parents. Malheureusement, aujourd’hui la situation leur avait échappé. Anastasia avait été blessée. Comme remède à la violence qui avait attaqué sa sœur, Alexander n’avait trouvé qu’une autre forme de violence. Une forme plus brute, plus primaire mais qui avait au moins le mérite de ne faire de mal à personne ou presque. Sûrement que le régisseur de l’hôpital ne serait pas satisfait de découvrir l’état du rouleau lorsqu’il en aurait fini avec mais sûrement serait-il aussi heureux que ce ne soit pas un être humain, avec les charges des soins à assumer et celles des procès à débloquer. Alors, Alexander continuait à taper sur le divan de consultation comme si chaque coup avait le pouvoir de toucher le sniper fautif et les larmes, qui faisaient briller ses yeux lorsqu’il était entré dans la pièce, reculaient progressivement pour disparaître à l’intérieur de ses canaux lacrymaux. Il avait mal aux mains à force de les maintenir crispées sur le rouleau abimé mais il ne pouvait se résoudre à le laisser tomber. C’était sa bouée de sauvetage dans la mer d’inquiétude au milieu de laquelle il avait été précipité si violemment. Les mâchoires plus serrées que jamais, il commençait pourtant à sentir ses muscles s’engourdir au fur et à mesure que la colère pompait ses forces et même l’adrénaline ne put rien pour lui lorsque, quelques instants plus tard, il laissa retomber ses bras le long de son corps et que le rouleau heurta le sol dans un sol mat. De la rage continuait pourtant à bouillonner en lui, du fait qu’il se forçait à revoir les circonstances de la fusillade avec l’espoir de pouvoir réanimer ses dernières forces, mais rien ne se passa. Aucune énergie nouvelle, malsaine, ne vint traverser son circuit nerveux et le sang qui battait encore à ses oreilles finit par se taire, révélant à l’ouïe du jeune homme une respiration proche. Si proche que son propriétaire devait se trouver dans la pièce. Des mèches de cheveux trempés de transpiration collées sur son visage, Alexander releva son regard empli de lassitude et ne put manquer le jeune homme assis sur une chaise, à moins de deux mètres de lui. Un sourire sinistre étira alors ses lèvres tandis qu’il imaginait tout ce que l’homme, un infirmier au vu de sa tenue, allait pouvoir raconter à ses collègues sur son comportement. Il le décrirait assurément comme un fou, un pauvre malade ayant peut-être des tendances incestueuses en plus de violentes. Ses paupières se fermèrent d’elles-mêmes. Il ne fit rien pour les rouvrir. Il ne voulait plus que se laisser tomber au sol et s’endormir pour se réveiller dans une réalité où sa vie n’aurait pas pris ce tournant oppressant. Il ne se reconnaissait plus. Il se sentait abattu, comme si lui aussi, il avait trois balles dans son thorax mais une voix hurlait au fond de lui qu’il devait se reprendre, rentrer chez lui, se reposer et redevenir celui qu’il était habituellement, pour Anastasia. Il ne devait pas se laisser sombrer malgré ou pour son attachement profond, indéniable, à sa sœur jumelle. Il ne devait pas penser que peut-être allait-elle mourir et qu’il allait se retrouver seul. Il devait réagir comme un adulte, comme l’adulte fort, assuré et sadique qu’il était. Malheureusement, la voix qui assénait toutes ces choses n’avait plus assez de force pour continuer à le secouer et son chuchotis finit par se faire emporter par les battements de cœur de l’héritier Wenstone. Héritier qui n’avait pas bougé, debout au milieu de la salle, le rouleau détérioré quelque peu déroulé à ses pieds et les yeux fermés aussi hermétiquement que possible. Les derniers pourcentages superflus d’adrénaline finissaient de disparaître de son organisme. Sa colère se réduisait à un brasier sur le point de s’éteindre. Il retrouvait le calme qui le caractérisait dans la plupart des situations. Pour un peu, il se serait dit qu’il avait simplement halluciné tout ce qui avait précédé. L’atmosphère caractéristique des hôpitaux, mélange de silence pesant et de moiteur, lui parvenait néanmoins trop clairement pour qu’il se laisse duper.

Ses paupières s’ouvrirent subitement, comme un prédateur sentant une proie, et ses prunelles émeraude tombèrent sur l’homme qu’elles avaient déjà vu. Il n’avait pas bougé. Toujours assis, le regard fixé sur lui, il paraissait pouvoir attendre des décennies. Alexander eut alors la certitude que ce à quoi l’inconnu avait assisté dans cette pièce ne serait pas répété à l’ensemble du personnel. Rassuré, il se redressa instinctivement et dévisagea plus attentivement son vis-à-vis de l’œil du photographe, celui de l’esthète. Sa silhouette, d’abord, fut détaillée. L’inconnu devait approcher le mètre quatre-vingts et n’était pas un obsédé de la musculation, au vu des muscles de ses bras développés d’une façon plutôt commune. Ses épaules larges lui conféraient une prestance qu’Alex se savait ne pas avoir, étant plus fin, mais rien de menaçant n’en émanait. Ce n’était pas un adepte de la violence, le jeune homme aurait pu le jurer. Lorsqu’il s’intéressa plus à son visage, il eut la confirmation de son sentiment. Ses yeux clairs dégageaient une franchise presqu’incommodante tant elle était inhabituelle. L’inconnu devait avoir l’une des âmes les plus pures de l’humanité, si l’on en croyait le célèbre proverbe associé. « Les yeux sont le miroir de l’âme. » Personnellement, Alexander n’y croyait pas. Ses yeux ainsi que ceux d’Anastasia seraient aussi sombres que de l’encre sinon. Et ce n’était pas le cas. Non, définitivement pas. Ses propres yeux étaient verts, d’un vert presque aqueux qui, certes, laissait transparaître ses émotions plus que de raison mais n’informait en aucune façon sur l’état dégradé de son âme. Il donnait simplement des indications sur l’état dans lequel il se trouvait. Sûrement que présentement, son regard témoignait de son sentiment d’insécurité autant que son désir de se calmer.

Afin d’échapper à ses pensées, Alexander bougea légèrement son regard et ses pupilles tombèrent sur une imperfection qui semblait traverser le sourcil gauche de l’inconnu. Une imperfection en grande partie dissimulée par une mèche de cheveux aussi noire que le plumage d’un corbeau mais que le Vagabond identifia comme étant une cicatrice. Il en avait côtoyé suffisamment dans sa vie pour en reconnaître une d’un seul coup d’œil et son nerf optique, habitué à tout identifier pour donner à l’ensemble la perfection qui se devait, était rodé à l’exercice. Peut-être que l’inconnu n’était pas si pacifique que cela, en fin de compte… Peut-être, alors, qu’il allait effectivement être tenté de colporter des informations sur ce qui s’était passé dans la pièce… Son examen terminé, Alexander planta ses mains dans ses poches en même temps que son regard dans celui de son vis-à-vis et sa voix ne trembla pas quand il parla :

- J’espère que vous avez apprécié le spectacle. La séance est finie et c’était une représentation unique. Mesurez donc votre chance lorsque vous raconterez la scène à vos collègues. Et pensez, auparavant, à vérifier que vous disposez d’assez d’argent pour affronter le procès que nous vous collerons aussitôt que cela nous parviendra.

L’emploi de la première personne du pluriel, habitude due à la présence constante d’Anastasia à ses côtés, le frappa de plein fouet, d’autant plus qu’il avait jeté un regard amusé sur le côté pour croiser celui de sa sœur, aussitôt après. Alors que sa sœur se trouvait toujours aux mains des médecins. Le retour sur Terre le fit crisper ses poings dans ses poches et il serra de nouveau ses mâchoires en songeant que s’il n’avait pas laissé Anastasia s’amuser à choisir sa tenue, aujourd’hui, il n’aurait pas pu profiter des poches amples qu’offrait un pantalon de costume. Et, qu’ainsi, sa colère aurait été encore plus apparente à l’inconnu. Poussant un cri tenant presque du rugissement, il se baissa brusquement et récupéra le rouleau de papier qu’il recommença à frapper frénétiquement sur le divan d’examen. Il était tenté de s’en prendre à l’infirmier également mais il savait que les ennuis qu’il encourrait en faisant cela risquaient également de compromettre les soins conférés à Anastasia, ce qu’il ne voulait pas. Un nouveau borborygme lui échappa et il frappa plus fort que précédemment. Grâce aux vibrations qui se répercutaient du rouleau en carton dans ses avant-bras, il sentait le cylindre sur le point de se rompre et la rage qui avait ressuscité en lui s’anima d’autant plus. A défaut de pouvoir détruire, décomposer ou déstructurer un être humain, il allait pouvoir annihiler un objet. Lorsqu’il aurait fini, le rouleau de papier n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il était. Son regard dérapa soudainement sur l’inconnu et il le dévisagea avec dureté tout en lançant férocement sa matraque improvisée contre le mur, près de lui, avec le désir inavoué de toucher, de blesser le jeune homme au regard trop aimable pour son bien. Désir condamné à mourir sans avoir été réalisé.

- En fait, haleta-t-il, les yeux étincelant de colère, il semblerait que la représentation se soit quelque peu allongée mais n’ayez crainte, la menace reste intacte.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous






Faites place à

Invité



Invité



You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} EmptyMar 30 Aoû 2011 - 15:38

Anaël était resté silencieusement assis sur sa chaise, observant le jeune homme défoncer le lit de consultation. Ce dernier se tourne vers lui et le scruta, et Anaël le laissa faire son examen, sans ciller. Leurs regards se croisèrent plusieurs fois, et il vit ses yeux vides. Le jeune homme - Alexander, s'il en croyait l'infirmière - avait fixé un masque sur son visage, ne laissant transparaître aucune émotion, ou essayant, du moins, de ne pas en montrer. Mais Anaël savait qu'il était inquiet, qu'il se sentait menacé, comme s'il avait perdu une partie de lui, ou qu'il allait probablement la perdre. Il savait ce que ça faisait, et il le voyait dans ses yeux : il avait peur. Il avait la frousse. Et il cachait sa peur, et tous ses sentiments derrière sa violence. Parce que c'est le meilleur moyen de se défouler que de taper sur tout ce qui nous tombe sous la main.

Lui n'était pas un adepte de la violence, il l'abhorrait. Mais, à sa sortie de l'hopital, alors qu'il se sentait si vide, si seul, alors qu'il avait si peur et se sentait si menacé, enfermé chez lui, il avait tout cassé. Il était installé dans le canapé du salon. Il y avait des photos d'eux deux partout, partout. Il revoyait inlassablement le visage de Jonathan, où qu'il pose le regard. Et la haine envers ces personnes qui les avaient agressés, la haine envers lui-même qui avait supplié Jo d'aller au cinéma, parce qu'il avait tellement envie de voir ce film, la haine envers les policiers qui n'avaient pas retrouvé les agresseurs, la haine envers toutes ces personnes qui étaient venu lui donner leurs condoléances en souriant tristement sans savoir ce que ça faisait de perdre l'être qu'on aimait le plus, la haine envers tout ces gens qui disaient qu'il fallait aller de l'avant, qu'il était jeune, et qu'il avait la vie devant lui, toute cette haine là, il l'avait balancé sur les cadres photos. Il les avait attrapé un à un, et les avait balancés sur le sol, marchant dessus et donnant des coup de béquille pour briser le verre comme lui était brisé. Alors il s'était attaqué aux étagères. Parce qu'elles lui rappelaient le jour où ils les avaient montées, ensemble. Il avait pris tous les livres pour les balancer sur le sol avant de faire tomber les étagères. Et ça lui avait fait du bien. De déverser toute cette rage. Mais ça n'avait rien résolu. Ni la tristesse, ni la peur, ni le vide, ni le manque. Tout ça était encore là, alors il avait dit qu'il ne ferait plus jamais ça, et c'est ce qu'il avait fait. Il aidait les autres, à la place. Et ça le faisait se sentir bien, quand il arrivait à les aider, ça éloignait le spectre de la rage qui venait encore s'emparer de lui, parfois, quand les souvenirs se faisaient trop forts. Et quand ce fantôme revenait, il retournait aider les autres. A l'hopital, ou ailleurs. Nuit et jour, pour ne pas tomber, pour ne pas faillir.

- J’espère que vous avez apprécié le spectacle. La séance est finie et c’était une représentation unique. Mesurez donc votre chance lorsque vous raconterez la scène à vos collègues. Et pensez, auparavant, à vérifier que vous disposez d’assez d’argent pour affronter le procès que nous vous collerons aussitôt que cela nous parviendra.

Les mots avaient claqués dans la pièce silencieuse, et Anaël avait vu le visage et tout le corps d'Alexander se tendre, avant qu'il ne reprenne le rouleau puis son combat contre la table d'auscultation. Il se répéta les mots du jeune homme, savoir ce qui avait déclenché la nouvelle crise. «Nous», le nous, c'était lui et sa soeur. Mais sa soeur était sur le billard, et il était tout seul. Et Anaël comprit ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme. Il se disait qu'il n'y aurait probablement plus jamais de «nous». Plus que lui seul, peut-être. Et ça lui foutait la frousse, parce qu'ils avaient toujours été deux.

Alexander se retourna vers lui. Ses yeux brillaient de colère et ses mains se crispaient contre le papier. Anaël avait l'impression de pouvoir sentir sa colère de là où il était, tant elle était forte. Le rouleau de papier fut violemment jeté contre le mur derrière Anaël et ce dernier sursauta, alors que la voix froide de l'autre résonna à nouveau dans la salle.

- En fait, haleta-t-il, les yeux étincelant de colère, il semblerait que la représentation se soit quelque peu allongée mais n’ayez crainte, la menace reste intacte.

- Vous savez, je ne dirai rien à personne. Qu'est-ce que j'aurais à leur dire ? Qu'un petit garçon est effrayé parce que sa sœur va peut-être mourir ? Et qu'il était tellement effrayé de se retrouver seul comme un con qu'il se met en colère parce qu'il ne supporte pas ces sentiments et cette peur qui hurlent en lui ? Mais vous savez, c'est ce qu'on voit tous les jours. Tous les jours, des gens meurent, ici. Et tous les jours, on voit des petits garçons effrayés. Ici, tout le monde est un petit garçon effrayé. On ne voit que ça. Des petits enfants abandonnés alors qu'ils ont 80 ans et que leur femme bien aimée vient de mourir. Alors qu'est-ce que ça m'apporterait de leur dire ? Mes collègues s'en foutent, et je m'en fous. Je suis juste là pour... Je ne sais pas pour quoi, exactement. Pour ce que vous voulez. Pour parler, si vous ne voulez pas parler mais entendre quelqu'un. Pour vous regarder battre ce foutu lit, si vous voulez continuer à déverser votre rage dessus. Pour vous écouter, si vous voulez parler. Ou juste pour rester dans le silence, en attendant que votre sœur se réveille. C'est tout. Et quand vous irez mieux, ou du moins, mieux dans la mesure où l'on peut l'être quand on est à deux doigts de perdre quelqu'un, je sortirai de cette chambre, et j'irai voir d'autres patients. Parce que vous n'êtes pas seul, et que j'ai autre chose à faire que de raconter la crise d'un gosse effrayé. Ok ?
Revenir en haut Aller en bas
Alexander Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







Faites place à

Alexander Wenstone






You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} EmptyJeu 15 Sep 2011 - 12:42

- Vous savez, je ne dirai rien à personne, commença l’infirmier avec un calme qui apparut comme du dédain aux yeux d’Alexander et le braqua aussitôt. Qu'est-ce que j'aurais à leur dire ? Qu'un petit garçon est effrayé parce que sa sœur va peut-être mourir ? Et qu'il était tellement effrayé de se retrouver seul comme un con qu'il se met en colère parce qu'il ne supporte pas ces sentiments et cette peur qui hurlent en lui ?

Plus la tirade de l’homme avançait, plus le Vagabond sentait son corps se crisper, prêt à se jeter sur celui qui le poussait à bout pour le faire taire. Définitivement. Il n’avait pas le droit de lui parler ainsi. C’était un infirmier, il était censé être compatissant, compréhensif pas donneur de leçons ou casseur de moral. Se maîtrisant tant bien que mal, il écarta de son front les quelques mèches collées par la sueur qui s'y trouvait et écouta le reste du monologue :

- Mais vous savez, c'est ce qu'on voit tous les jours. Tous les jours, des gens meurent, ici. Et tous les jours, on voit des petits garçons effrayés. Ici, tout le monde est un petit garçon effrayé. On ne voit que ça. Des petits enfants abandonnés alors qu'ils ont 80 ans et que leur femme bien aimée vient de mourir. Alors qu'est-ce que ça m'apporterait de leur dire ? Mes collègues s'en foutent, et je m'en fous.

Alexander leva les yeux au ciel en entendant cela. Évidemment que ses collègues se fichaient qu’un vieillard perde sa femme, ils étaient vieux donc il était normal qu’ils meurent… Mais Anastasia était jeune, riche et belle. Elle, ce n’était pas normal que sa vie soit menacée. Et, surtout, étant donné qu’elle comme lui étaient plutôt célèbres, du fait de leurs parents, il était impossible que tout le monde se fiche de leur présence ici. N’en déplaise à l’idiot qui continuait son soliloque :

- Je suis juste là pour... Je ne sais pas pour quoi, exactement. Pour ce que vous voulez. Pour parler, si vous ne voulez pas parler mais entendre quelqu'un. Pour vous regarder battre ce foutu lit, si vous voulez continuer à déverser votre rage dessus. Pour vous écouter, si vous voulez parler. Ou juste pour rester dans le silence, en attendant que votre sœur se réveille. C'est tout. Et quand vous irez mieux, ou du moins, mieux dans la mesure où l'on peut l'être quand on est à deux doigts de perdre quelqu'un, je sortirai de cette chambre, et j'irai voir d'autres patients. Parce que vous n'êtes pas seul, et que j'ai autre chose à faire que de raconter la crise d'un gosse effrayé. Ok ?

Le discours était terminé et Alexander en était plutôt soulagé. Il ne savait pas combien de temps encore il aurait pu supporter la voix déversant son flot d’imbécilités. Il n’était pas pas un gosse effrayé. Il était un adulte énervé. C’était radicalement différent. L’égo revenait en lui, balayant ses doutes et ses angoisses qui avaient pourtant été bien présents un instant auparavant, et lui faisant inconsciemment redresser les épaules, remettre droite sa colonne vertébrale pour devenir plus grand, plus imposant. Il ne devait surtout plus se laisser aller devant l'homme qui était en face de lui. C'eut été lui faire trop d'honneur. Les yeux d'Alexander brillaient toujours mais le feu qui y brûlait précédemment s’était calmé pour ne laisser voir que des braises qui pourraient cependant reprendre avec un nouveau mot de l’infirmier. Doucement, sans se presser, il recula alors jusqu’aux plan de travail derrière lui, face à l’inconnu, et s’appuya dessus, les mains posées du bout des doigts sur l’inox. Durant quelques secondes, il resta le regard fixé sur cet homme à la langue bien pendue, le visage impassible dans sa contemplation, puis l’envie de parler le prit et il l’assouvit :

- Très bien, monsieur l’infirmier. J’ai bien entendu tout ce que vous avez dit. Donc, afin d’éviter de vous faire perdre davantage votre temps, puisque tant de gens ont besoin de votre divine présence, je vais vous dire ce dont j’ai besoin : j’ai besoin d’être seul. Je ne veux pas attendre des nouvelles de ma sœur avec vous. Votre compagnie m’est vraiment intolérable. Envoyez-moi quelqu’un si vous pensez que je risque de me frapper avec le rouleau jusqu’à ce que mort s’ensuive mais vous, partez Un sourire s'était fugacement formé sur ses lèvres, tandis qu'il envisageait la possibilité de se suicider en s'auto-battant mais le sérieux ne tarda pas à reprendre le dessus sur lui.Ou sinon, nous nous battrons et même si je ne suis pas sûr de gagner, je suis certain que cela ne vous fera pas que du bien, lâcha-t-il avec la distance qu’il prenait pour s’adresser à ses employés, ses yeux verts brillant d’assurance maintenant qu’il était revenu sur un terrain qu’il connaissait et qu’il maîtrisait.
Revenir en haut Aller en bas






Faites place à

Contenu sponsorisé






You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} _
MessageSujet: Re: You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}   You knock me over   ~ Alaël + Ana {1/4} Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

You knock me over ~ Alaël + Ana {1/4}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Naboo :: RP-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit