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 A Necessary Step. Eressëa & Eliott

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Eliott Saint-James
    Date de Naissance : 03/05/1989







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Eliott Saint-James






A Necessary Step.   Eressëa & Eliott _
MessageSujet: A Necessary Step. Eressëa & Eliott   A Necessary Step.   Eressëa & Eliott EmptySam 23 Avr 2011 - 0:45




A Necessary Step.



Le vent soufflait, plutôt fort. Le soleil tapait, très discrètement. Et moi, je buvais un thé à l’intérieur d’un café quelconque, l’un des rares encore ouverts durant cette période troublée, sans réellement me soucier de ce qui m’entourait. Pour la première fois de ma vie, je ressentais le besoin d’être égoïste parce que pour la première fois de ma vie je venais de perdre quelqu’un de cher. Ma meilleure amie, celle avec qui j’avais eu un coup de foudre amical, la seule, l’unique Rose Johnson était décédée la semaine dernière en menant à bien l’une des missions que le Quartier Général lui avait confiées et même ma précieuse Amy Hinlavy, mon incroyable âme-sœur, n’avait pu soulager la peine qui étreignait mon âme toute entière. J’avais la cruelle impression que tout ceci n’était pas réel, que mon amie allait rentrer chaque soir à Buckingham faire son rapport et ensuite dîner avec Amy et moi mais non. Chaque fois, j’essuyais un douloureux retour à la réalité que je supportais de moins en moins même si je commençais à m’y faire. Je vivais d’ailleurs le fait de m’habituer comme étant une sorte de trahison ou d’offense à l’égard de Rose même si, comme me le répétait Amy, je ne faisais que débuter mon deuil, ce qui était tout à fait sain. Me dire que bientôt le souvenir de ma défunte meilleure amie ne serait plus aussi vif qu’il l’était présentement me mortifiait. J'avais terriblement peur de l'oublier malgré toute l'affection que j'avais pour elle depuis que je la connaissais... Je craignais que la mort me dépossède de la légitimité d'éprouver tant d'amitié pour Rose... Sentant une légère crispation naître en moi à la suite du ressassement de cette pensée, je saisis avec une précision parfaite la anse de ma tasse encore brûlante et la portais à mes lèvres en espérant silencieusement me brûler avec le liquide aromatisé qui arriva sur ma langue. Malheureusement ce ne fut pas le cas, sûrement parce que j’avais pris trop de temps à penser à Rose, chose qui constituait la majeure partie de mes occupations depuis que j’avais appris sa mort, et que cela avait permis à ma boisson de refroidir. Un soupir fatigué s’échappa de mes lèvres et j’appuyais ma tête contre le dossier de la banquette derrière moi, mes yeux aveugles orientés vers le plafond tandis que mes mains se posaient bien à plat sur le plateau de bois vernis qui me servait de table. Un second soupir envahit l’air et mes paupières se fermèrent comme pour renforcer mon isolement en m’empêchant d’utiliser la sensibilité à la lumière que ma cécité me permettait étrangement d’avoir. Afin de m’apaiser, j’appelais à moi la voix d’Amy et les mots apaisants qu’elle me murmurait lorsque je sentais mon cœur se briser en me remémorant le fait que Rose était à jamais sorti de nos vies se répercutèrent dans mon esprit comme si elle se trouvait à côté de moi. La qualité parfaite de mes souvenirs auditifs m’avait toujours émerveillé et grâce à elle ainsi que grâce à la délicieuse voix d’Amy, je parvins à légèrement me dérider avant d’avoir une illumination sur ce que je devais faire pour mettre mon chagrin entre parenthèses. Il me suffisait de simplement ouvrir suffisamment mon esprit pour déceler les auras des gens m’entourant : ça m’occuperait et, avec un peu de chance, peut-être y aurait-il un Vagabond qui s’ignorait et qui me donnerait l’occasion de lui ouvrir les yeux sur ce qu’il était et ce qu’il pouvait faire grâce à son don. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je songeais à agrandir notre déjà grande fratrie Vagabonde et mes paupières se rouvrirent sur le monde que la cécité leur avait offert tandis que je me redressais sur la banquette. La mort de Rose calée dans un coin de ma tête, je redevins le véritable Eliott Saint-James, celui qui ne s’apitoyait normalement pas sur son sort et qui faisait tout son possible pour aider son prochain.

En réalisant que je me laissais véritablement aller et que je devenais un poids pour la communauté à laquelle j’étais pourtant si fier d’appartenir, la honte me saisit et mes joues rougirent instantanément, sans que je ne puisse rien faire pour atténuer le phénomène. Amy avait raison, je devais aller de l’avant, accepter de faire mon deuil, ne pas stagner. A l’instant où je pensais ces phrases, elles me semblaient parfaitement réalisables mais quelque chose me soufflait que c’était uniquement parce que j’étais présentement dans mon état « normal » et que ça risquait de ne pas durer. La peur que cette voix insidieuse ait raison me tordit les tripes et je bus une nouvelle gorgée de mon thé désormais tout à fait froid tout en me libérant rapidement de chacune des amarres qui me retenait à la réalité voyante pour basculer presqu’exclusivement dans la réalité aveugle, l’univers indescriptible présent dans ma rétine restant avec moi car faisant intrinsèquement parti de moi. Une perception aigüe des êtres vivants présents dans le café me frappa de plein fouet et je dénombrai un nombre d’individus modestes, pas plus d’une dizaine, personnel compris, avant de m’intéresser à la texture de leur aura. Je ne savais pas si ce que je voyais était leur âme ou autre chose, je savais seulement que cela m’indiquait leur état mental ainsi que le fond de leur être, d’une manière à la fois confuse et claire qui m’empêchait de mettre des mots sur ce qui me frappait. Lorsque j’en avais parlé aux quelques autres Vagabonds qui partageaient mon talent, même si eux ne basculaient pas dans un « monde aveugle » étant donné qu’ils étaient tous voyants, ils avaient tous été d’accord avec moi et lorsque lors de cette discussion j’avais déclenché mon don pour avoir une vue globale sur ce qu’ils faisaient, j’avais perçu qu’ils essayaient d’exprimer la sensation à travers des gestes mais toutes leurs tentatives restèrent vaines. La frustration qui en découlait était assez forte pour nous qui avions un accès presqu’infini aux tréfonds des êtres humains mais comme aucun n’arrivait à briser cette frontière, nous avions fini par nous y faire. Tout en pensant à cela, mon esprit continuait de tranquillement scanner les lieux pour voir si un être un peu plus qu’humain s’y trouvait, même si je ne méprisais pas ceux qui étaient simplement humains, étant donné que j’avais pour eux une grande affection à la limite du paternalisme et qui me poussait à vouloir les protéger à tout prix. Pour l’instant, six des dix personnes présentes étaient purement humaines et emplis de sentiments relativement positifs qui m’apaisaient. Je passais ainsi à la septième avec une certaine sérénité mais quelque chose me gêna immédiatement. Un peu comme si sous un drap soyeux parfaitement étendu sur le sol, il y avait une grosseur suspecte. Une grosseur qui mettait mal à l’aise parce que non identifiable pour l’instant.

Me coupant du monde aveugle, je déglutis, finis ma tasse de thé et la repoussais avec sa soucoupe avant de revenir dans mon univers parallèle personnel en me fixant intensément sur la septième personne. Il me semblait que c’était une femme, plutôt jeune, assise seule un peu à l’écart des autres, comme moi-même l’étais et qui était dans un état d’esprit plutôt neutre ou alors peut-être était-ce cette grosseur associée à sa nature qui m’empêchait de récolter de véritablement informations sur son état mental ? Je n’en avais pas la moindre idée mais je devais impérativement éclaircir la situation. Mû par un puissant sentiment de détermination, j’attrapais ma canne en aluminium posée sur la banquette à côté de moi et sortis de ma place avec autant d’habileté qu’il m’était possible d’en avoir avant d’avancer précautionneusement en direction de l’inconnue problématique. Dans ma tête, au fur et à mesure que mes pas me guidaient vers la jeune femme, je formulais des phrases que je pourrais lui dire pour lui demander ce qu’elle était sans la braquer en les repoussant les unes après les autres, insatisfait de mes trouvailles. Bientôt, je me trouvai face à l’inconnue et, sans plus réfléchir, j’ouvris la bouche avec mon aimable assurance coutumière :


- Bonjour, Mademoiselle. Je m’appelle Eliott Saint-James et j’ai la très étrange impression que je peux vous aider…

M’autorisant à prendre quelques instants de recul vis-à-vis de ce que je venais de dire, je considérais que je ne m’en étais pas trop mal sorti pour une presqu’improvisation mais me hâtai de reprendre la parole pour étoffer ma précédente déclaration :

- Ceci n’est pas une technique de drague absurde, rassurez-vous, j’ai passé l’âge de cela, alors s’il vous plaît, ne m’envoyez pas bouler, demandais-je avec un léger sourire qui laissait normalement transparaître ma franchise.

Ma phrase finie, je ne tentais pas de faire le moindre geste pour m’asseoir afin d’éviter à la jeune femme de se sentir obligée de quoique ce soit. Autour de nous, les gens continuaient tranquillement leurs vies et le vent n’avait pas faibli à l’extérieur du bâtiment. Londres gémissait toujours et il était de mon devoir de faire en sorte de l’apaiser en m’occupant de ses occupants meurtris, ce que je soupçonnais désormais être l’inconnue à qui je venais d’adresser la parole.


Dernière édition par Eliott Saint-James le Mar 19 Juil 2011 - 17:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A Necessary Step. Eressëa & Eliott   A Necessary Step.   Eressëa & Eliott EmptyMer 4 Mai 2011 - 18:59

A mystery fleet

J'étais assise là. Sur ce tabouret désagréablement instable et je regardais la couleur crème de mon cappuccino. Remuant le breuvage avec une petite cuillère blanche et lourde. Sur ma tasse, d'une couleur blanc cassé était dessinée une simple fleur bleue aux contours noirs. Elle était chaude. Un peu trop même. Je ne pouvais boire ma boisson sans m'y bruler les lèvres ou la langue alors je soufflais, plusieurs fois sur la fumée légère et presque imperceptible qui s'en dégageait. Depuis mon arrivée à Londres, je passais la plus part de mes fins d'après-midi dans ce PUB a regardé les nouveaux visages et je pouvais même commencer à reconnaitre les habitués. À leur façon de marcher, de s'asseoir à leur table favorite, de déplier leur journal et de croiser les jambes en parcourant les lignes des nouvelles de la ville. Je reconnaissais leurs habitudes dans le ton de leurs voix lorsqu'ils s'adressaient au possesseur du café et à sa bonne-femme qui servait les clients. Femme qui était assez ronde et âgée d'ailleurs. Je dirais dans la cinquantaine tout comme son mari. Elle portait chaque jour ou presque, un tablier différent mais toujours sobre. Tantôt blanc à fleurs rouges, tantôt rouge à fleurs blanches. Parfois même unis d'autres fois avec de belles fleurs sans doute brodées de sa main. Sa chevelure blonde claire, presque blanche et épaisse était très souvent relevée dans un chignon qui ne durait que quelques minutes. Après, de courtes mèches rebelles retombaient sur son visage et elle ne cessait de souffler dessus pour les dégager. Elle était rapide dans sa manière de se déplacer, de servir et même de s'exprimer. Certains des consommateurs demandaient parfois à ce qu'elle répète ses dires. Cependant, on pouvait voir en elle une agréable sympathie et une amabilité très rare. Sans cesse souriante, malgré les problèmes actuels de la ville, elle affichait cette bonne humeur. Peut être fausse me direz vous.
Son mari lui était grand et mince. Le haut de son crâne se dégarnissait quelque peu. Il avait les cheveux noirs, noir ébène. Tout comme les miens en ce moment pour une petite précision. Il portait une paire de lunettes aux branches grises anthracites et était chaque jour vêtit d'un léger gilet rouge bordeaux au-dessus d'une chemise à carreaux qu'il changeait tous les deux ou trois jours surement. Il ne parlait que très peu cet homme, restant derrière le comptoir de son bar, observant les clients et leurs adressant de temps à autre un sourire affable ou amical. À la différence de sa femme, lorsqu'il se déplaçait, il avait une démarche tranquille aux pas clopinant. Il tenait souvent entre ses doigts un lacet blanc qu'il tortillait presque nerveusement l'on dirait. Lorsqu'il préparait les cafés ou autres boissons, il le glissait dans sa poche de pantalon et le reprenait dès qu'il eut terminé son travail.
Voilà donc ce que je faisais de mon temps ici, j'observais les moindres gestes des gens avec une admiration incertaine pour cette race, la race humaine. Cela me manquait. Mener une vie d'humain. Ressentir les choses et en pleurer ou en rire, s'en réjouir ou en avoir peur. Lorsque je buvais mon café moi, je n'affichais rien d'autre que sur mon visage, une impassibilité glaciale tandis que les mortels eux exprimaient un certain contentement d'être assis là, entourés de leurs voisins ou de leurs amis, à boire un café et à parler entre eux. Je ne pouvais guère ressentir de telles choses aujourd'hui. L'amitié ou l'amour. Du moins si je le pouvais, cela ne m'était jamais encore arrivé depuis mon retour sur terre. Je clignai plusieurs fois des yeux, sortant de mes pensées profondes et je saisis avec délicatesse le manche de ma tasse pour l'approcher de ma bouche. Une petite gorgée de cappuccino pénétra dans la cavité du bas de mon visage et j'affichais une légère grimace avant de laisser couler le liquide dans ma gorge. Mes lèvres s'entrouvrirent une fois ma bouche vide de tout fluide et je soufflai légèrement sur ma boisson pour la refroidir. Je bus quelques gorgées de plus et déposai ma tasse sur la soucoupe. Mes mains vinrent se glisser dans mes cheveux et je retirai un élastique autour de mon poignet pour relever ma chevelure dans une queue de cheval. Laissant quelques mèches retombées. Auparavant l'on disait que j'étais belle ainsi. Coiffé de cette façon, cela me donnait un air innocent mais aujourd'hui, je n'aurais même plus l'audace de me regarder dans un miroir, car je savais pertinemment que cet air innocent n'existait plus. Si mes parents voyaient en ce jour les traits durs et froids de mon visage, ils ne me reconnaîtraient surement pas. Je leur serais étrangère et pourtant je suis la même. Le même corps, le même prénom. La même âme je ne saurais vous l'assurer mais, je me contentais de penser que j'avais changé, comme tout le monde un jour on change et nos choix ne sont pas toujours les plus correctes seulement il faut savoir les assumer et mes choix, mes décisions, jusqu'ici j'ai su les endosser et les accepter.
Mes actes devraient-ils vraiment être punis ou pourrais-je un jour être comprise par une tiers personne ? J'aimerais énormément parfois. Avoir quelqu'un à qui me confier. Une personne qui puisse m'aider et me comprendre. Seulement je n'en ai pas et la solitude me rend mauvaise. Mes jours s'assombrissent et je porte un peu plus à chaque heures une admiration au mal, mais aussi un effectif dégout. Je nage entre deux flots, ne sachant pas vraiment quel chemin prendre. De toute façon, ce chemin je l'emprunterais seule. J'inspirai profondément et je décidai de me relever pour partir et retourner visiter la ville lorsqu'une voix se fit entendre à mon oreille. Je me retournai légèrement, m'obligeant donc à rester assise et aperçu un jeune homme.

- Bonjour, Mademoiselle. Je m’appelle Eliott Saint-James et j’ai la très étrange impression que je peux vous aider…
J'étais soudainement intrigué. Pourquoi venait-il à moi de cette façon et pourquoi me proposait-il son aide ? Était-il au courant ? Était-il quelqu'un que je connaissais dans ma vie d'humaine ? Je m'en serais souvenue il me semble. Il ne me regardait pas exactement et lorsque j'abaissai de façon discrète mon regard vers sa canne, je compris qu'il avait perdu la vue. Je fronçai les sourcils d'un air interrogateur, me demandant encore si c'était bien à moi qu'il s'adressait et je déposai une main sur le comptoir. Il reprit :

- Ceci n’est pas une technique de drague absurde, rassurez-vous, j’ai passé l’âge de cela, alors s’il vous plaît, ne m’envoyez pas bouler.

A ces mots je laissais paraître sur mon visage, un sourire amusé. J'avais une étrange envie de le dévisager. D'observer chaque détail de son visage. D'écouter attentivement le timbre de sa voix, mais je n'en avais pas le temps, il l'aurait surement remarqué. On dit que les gens ayant perdu la vue ont un sixième sens ou un sens très développé alors je ne voulais pas paraitre ridicule à le détailler ainsi. Après quelques secondes de silence et de réflexion je lui répondis :

- Je vous crois, ne vous en faites pas. Mais, pourquoi pensez vous que j'ai besoin d'aide ? De votre aide ? Je ne crois pas vous connaitre, repris-je de la façon la plus aimable possible.

Il avait un air différent que celui des humains. Je ne saurais l'expliquer, mais il dégageait autre chose, quelque chose de mystérieux. Bien sûr, je ne dis rien et je le regardais, intrigué et perplexe. Autour de lui et moi, les gens allaient et venaient dans le café. Ne se doutant absolument pas qu'une damnée était avec eux, mais ce jeune homme, ce garçon qui venait de me parler, ce que personne n'avait fait depuis mon retour à la surface n'était pas comme les autres. J'y mettrais une nouvelle fois, mon âme en jeu.
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Eliott Saint-James
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MessageSujet: Re: A Necessary Step. Eressëa & Eliott   A Necessary Step.   Eressëa & Eliott EmptyMer 18 Mai 2011 - 14:57

Quelques instants de silence accueillirent mes paroles, ce que je considérais comme étant normal. Il n’était pas banal qu’un inconnu, aveugle de surcroît, vous aborde de la façon donc je venais de le faire avec la jeune femme. Je devais presque me considérer heureux qu’elle continue à garder son attention fixée sur moi au lieu de simplement m’ignorer. Néanmoins, la grosseur dans son aura ne cessait de me perturber et je me demandais réellement ce qui pouvait bien avoir pu la provoquer. Si c’était une nature différente, ce devait être quelque chose de relativement mauvais, voire malsain, et je m’interrogeais sur ma capacité à gérer cela. Aurais-je la force nécessaire à cela ? Sans posséder la réponse, j’espérais en tout cas qu’elle soit positive. Le drap composant l’aura de l’inconnue parut soudain se soulever vaguement, laissant apparaître un peu d’amusement et je faillis laisser la surprise m’envahir en constatant ça. La seule chose qui me permit de ne pas me laisser aller fut que cet aperçu de l’état d’esprit de la jeune femme avait été aussi bref que clair. En tout cas, j’avais désormais la certitude que quoique cette grosseur fût, celle à qui elle était reliée n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant. La voix aimable qui me répondit, une seconde après le court dévoilement, me conforta dans ma nouvelle conviction :

- Je vous crois, ne vous en faites pas. Mais, pourquoi pensez vous que j'ai besoin d'aide ? De votre aide ? Je ne crois pas vous connaitre.

Le doute planait dans ses mots en dose égale à la curiosité et je tirais habilement la chaise devant moi pour prendre place face à mon interlocutrice, après lui en avoir demandé la permission, avant de réfléchir à la façon dont j’allais pouvoir répondre à sa question. Évidemment, le mensonge était exclu d’office, notamment parce que je ne cautionnais pas cette pratique et était en plus incapable de la mettre en pratique. Mon visage m’aurait immédiatement trahi, ce qui n’était pas le meilleur moyen d’entamer une relation cordiale, j'en étais convaincu. Appuyant la canne qui servait habituellement à me guider contre la table, je posais mes mains jointes par le bout de mes doigts sur la table et finis par décider qu’annoncer d’entrée ce que j’étais faciliterait grandement les choses. J’étais de toute façon certain que l’inconnue n’était pas humaine alors lui exposer qu’il y avait des êtres inhumains qui se baladaient tranquillement en liberté n’était pas vraiment dangereux pour notre anonymat. D’une certaine façon, grâce à ce point de vue, la jeune femme et moi-même étions des intrus parmi les humains, malgré nos apparences humanoïdes. En creusant la question, nous nous serions certes éventuellement aperçus que mon interlocutrice était plus « inhumaine » que moi, au moins à cause de sa grosseur, mais le résultat de base restait le même : lui dévoiler que je n’étais pas un individu purement humain n’aurait normalement aucune conséquence néfaste. J’avais baissé légèrement la tête vers la table en réfléchissant et lorsque je fus parfaitement sûr de ce que j’allais faire, je la relevais et mon regard aux pupilles folles ainsi que plus opaque que les yeux des voyants ne fut plus caché par mes cils. Un sourire aussi franc que le premier que j’avais décerné à la jeune femme se dessina instantanément sur mes lèvres et j’aplatis mes mains l’une contre l’autre, paumes collées avant de répondre calmement :

- En effet, nous ne nous connaissons pas. Du moins, il me semble que si j’avais un jour connu une personne à l’aura telle que la vôtre, je m’en serais souvenu, m’amusais-je en souriant un peu plus largement. Je désirais sincèrement la mettre à l'aise, sachant pertinemment que mes propos risquaient de lui paraître un peu confus. J'avais en effet assez de mal à exprimer clairement ma pensée. Voyez-vous, je suis aveugle et mes perceptions d’autrui sont donc différentes des vôtres mais il s’avère qu’en plus, je ne suis pas humain à cent pour cent. Un peu comme vous, il me semble, même si différemment. Je suis capable de voyager à travers le temps et de percevoir les auras, états d’esprit des gens autour de moi… C'est pour ça que je vous ai dit que je me souviendrai sûrement de vous si je vous avais déjà croisé. Grâce à votre aura.Je laissai passer quelques instants pour permettre à l’inconnue de pleinement saisir ce que je venais de dire puis repris avec autant de calme qu’au début : Et pour répondre à votre question sur ce qui me fait croire que vous avez besoin de mon aide : votre aura n’est absolument pas claire. Je suppose que c’est en partie du à votre nature mais j’ai aussi la certitude qu’il y a quelque chose de plus. Que malgré votre nature, vous pourriez être plus sereine d’esprit et que vous ne l’êtes pas… Après, il y a des chances que je me trompe, que la nouveauté de votre genre me perturbe mais, sincèrement, je ne le pense pas, mademoiselle… ? terminais-je en insistant sur l’interrogation après « mademoiselle » pour implicitement demander à la jeune femme son nom.

Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne me faisais plus vraiment de souci sur la réaction qu’elle allait avoir. J’avais fait ce qu’il m’avait semblé juste, ce qui impliquait pour moi que quoiqu’il advienne, je n’aurais pas à le regretter et il me semblait que j'étais parvenu à rester relativement clair dans mes propos. Il ne me restait plus qu’à attendre une réaction, qu’elle vienne de l’aura de l’inconnue ou de son verbe. Qu'il s'agisse d'une question, d'un doute ou d'autre chose, j'étais de toute façon prêt à y répondre.


Dernière édition par Eliott Saint-James le Mar 19 Juil 2011 - 17:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A Necessary Step. Eressëa & Eliott   A Necessary Step.   Eressëa & Eliott EmptyMer 6 Juil 2011 - 17:13

Ma rencontre tira une chaise à mes côtés pour s'asseoir. J'observai avec le plus de discrétion possible ses gestes, son attitude, sa façon d'être, de bouger. Mes pensées furent des plus ironiques, car j'avais une soudaine envie de crier : " Mon dieu que les humains me fascinent." J'aurais cité à travers cette phrase, nombreux mensonges et presque insultes. Primo, aborder Dieu, alors que je me range sous le bras de Lucifer, quelle ineptie ! C'est comme insulter un riche bourgeois de pauvre paysan démuni. Secundo, les humains ne me fascinent pas ! Non, il me donne un profond sentiment de nostalgie. Tertio, était-il vraiment humain cet homme ? Je le regardai, perdue dans mes songes. Il avait une chevelure noire ébène. Des yeux d'un bleu pâle et perçant mais une certaine opacité révélait parfaitement qu'il était aveugle. Mais il y avait plus important que ses cheveux ou ses yeux. Ou encore sa façon d'effectuer un mouvement ou de dialoguer. Pourquoi était-il venu se présenter à moi ce jeune homme ? Il ne me semblait pas l'avoir déjà côtoyé auparavant. Ni depuis mon retour sur terre, ni dans ma vie humaine. Eliott Saint-James, un nom qui m'est totalement inconnu, un visage qui me parait étranger. Après avoir tiré son siège, il prit place à mes côtés et s'installa sans un mot d'abord puis suite à quelques secondes seulement de silence, il s'engagea à répondre à ma question :

- En effet, nous ne nous connaissons pas. Du moins, il me semble que si j’avais un jour connu une personne à l’aura telle que la vôtre, je m’en serais souvenu, dit-il en affichant un grand sourire amusé. Voyez-vous, je suis aveugle et mes perceptions d’autrui sont donc différentes des vôtres mais il s’avère qu’en plus, je ne suis pas humain à cent pour cent. Un peu comme vous, il me semble, même si différemment. Je suis capable de voyager à travers le temps et de percevoir les auras, états d’esprit des gens autour de moi… C'est pour ça que je vous ai dit que je me souviendrai sûrement de vous si je vous avais déjà croisé. Grâce à votre aura.

Il y eu un court blanc, j'écoutai attentivement son discours. Les traits de mon visage devaient surement se durcirent au fur et à mesure qu'il conversait. Dans le mil ! Si j'avais de nouveau vendu mon âme, je l'aurais cette fois-ci emporté. Je savais bien qu'i n'étais pas comme le commun des mortels. Je me doutais parfaitement qu'il avait en lui, quelque chose de particulier, d'inhumain.

Il reprit : Et pour répondre à votre question sur ce qui me fait croire que vous avez besoin de mon aide : votre aura n’est absolument pas claire. Je suppose que c’est en partie du à votre nature mais j’ai aussi la certitude qu’il y a quelque chose de plus. Que malgré votre nature, vous pourriez être plus sereine d’esprit et que vous ne l’êtes pas… Après, il y a des chances que je me trompe, que la nouveauté de votre genre me que la nouveauté de votre genre me perturbe mais, sincèrement, je ne le pense pas, mademoiselle… ? Termina le jeune homme.

Ma nature ? Ma sérénité ? Bon sang... Ses propos s'enchaînaient et me figeaient de plus en plus. Plongé dans une abstraite réflexion, je fixai un point invisible derrière la table du bar, concentré. Lorsqu'il eût terminé, plus précisément pour moi quand 'il eût abordé mon idiosyncrasie, je relevai soudainement mon regard vers lui, stupéfaite et méfiante. Perplexe du discours du jeune homme, je tentai d'y rester impassible et de ne laisser paraître sur mon visage une indifférence mais c'était difficile. Il savait à peu près tout de moi. Sur ce que je ressentais au fait d'être une damné. Mais il attendait une réponse et je n'avais pas le choix, je devais lui en apporter une. Enfin, dois-je lui répondre ou puis-je le tuer ? Non, il y avait bien trop de monde autour de nous et ça ne me ressemblerait pas. Je n'ai pas tué depuis mon retour sur terre et je refuse d'ôter à nouveau une vie !

" Mademoiselle ? " Il attendait que je lui renseigne mon nom. Si je lui mentais, il le devinerait surement. Je ne pris donc pas la peine de chercher un faux prénom. Je finis par lui dire comment je m'appelais.

- Eressëa, Eressëa Williams. Répondis-je simplement, d'un ton froid en le fixant du regard, les sourcils froncés affichant sur mon visage toujours cette préoccupation.

Je restai sur mes gardes, méfiante. Je ressentai comme une envie d'accepter sa demande pour m'aider mais aussi une étrange tentation de le tuer parce qu'il en savait beaucoup sur moi. De plus, je déteste que les gens qui m'entourent devine mon mal être. Même humaine, je faisais toujours en sorte de ne rien laisser paraître, de sourire quoi qu'il arrive. Oh bien sûr moi, je ne souris plus, j'agresse. Je reste froide avec ceux qui m'approchent, hautaine presque. Seulement, devais-je agir de cette façon avec lui ou pouvais-je enfin m'ouvrir à quelqu'un ? Je ne savais plus ou donner de la tête, des tas de questions sans réponses se bousculaient dans ma tête.
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Eliott Saint-James
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MessageSujet: Re: A Necessary Step. Eressëa & Eliott   A Necessary Step.   Eressëa & Eliott EmptyMer 17 Aoû 2011 - 23:37

Mes paumes toujours posées parfaitement à plat sur le plateau de la table, j’étais aux aguets quant à une possible et attendue réaction de la jeune femme tout en continuant de sourire paisiblement. La dualité de mon état s’expliquait par le fait que je me sentais satisfait d’avoir pu m’exprimer sans trop de difficulté mais que ma sensibilité exacerbée aux auras me renvoyait toujours le mystère de celle de mon interlocutrice. Celle-ci paraissait d’ailleurs assez perplexe vis-à-vis de ce que je venais de dire comme le laissa entrapercevoir le drap en se soulevant de nouveau légèrement. C’était plutôt compréhensible étant donné la teneur presque fantastique de mes propos et si je n’avais pas eu une foi inébranlable en mes perceptions surnaturelles, je me serais sûrement senti idiot et un rougissement intempestif aurait envahi mes joues pour signaler le doute qui s’en serait pris à mon esprit. Dieu merci, mon teint demeurait dans le cas présent normal et mon sourire perdurait sur mes lèvres pleines et cela sans, je l’espérais, me donner l’air idiot. Me focalisant à nouveau sur mon atypique interlocutrice, je la sentis en train de tergiverser, sans néanmoins avoir accès à ce que cachait son drap, et me demandai ce qui la faisait tant hésiter avant d’opter pour le choix de réaction. En effet, réagir face à une intrusion telle que celle que je venais de faire était plutôt délicat du fait que ce n’était pas habituel et je me promis de m’en excuser dès qu’elle m’aurait répondu ; ce qui ne tarda pas :

- Eressëa, Eressëa Williams.

La tonalité distante qu’elle adopta me conforta dans l’idée que la façon dont je l’avais abordé tenait plus de l’intrusion qu’autre chose et je rougis quelque peu, en perdant mon sourire. Ma venue n’avait été suscitée que par une envie, presque un besoin, de l’aider et j’avais oublié de considérer l’hypothèse qu’elle ne le voulait peut-être pas. La semi-hypocrisie de ma pensée me frappa de plein fouet : outre mon désir de lui prêter secours, j’étais également venu, attiré par la nouveauté de son aura. Mon rougissement s’intensifia, devenant ainsi apparent et je rapprochai mes mains pour les poser l’une sur l’autre. Il fallait que je me calme. Il n’y avait pas mort d’homme. La dénommée Eressëa était froide mais elle ne m’avait pas encore jeté la tasse qu’elle avait devant elle ou simplement ignoré et j’avais tout de même l’intention de voir si je pouvais l’aider d’une façon ou d’une autre. Par réflexe, je tentai de me projeter sur son aura pour avoir une idée de son état d’esprit mais je me heurtai au drap, fermement plaqué en travers de ma route. Concentré sur le phénomène, j’en oubliai ma gêne et me redressa instinctivement, attentif. Mes yeux paraissaient vouloir sortir de leurs orbites, attirés par un aimant placé sous le drap qui cachait l’aura d’Eressëa, mais je ne m’en rendais pas compte. J’étais trop captivé par les ondulations qui parcourraient le dit- drap et qui m’étaient aussi insondables que le reste de l’esprit de la jeune femme. La porte du café claqua à cause du vent qui secouait encore la ville à l’extérieur et je revins à moi. Je ne savais pas si j’étais resté longtemps dans cette sorte de transe mais il était indéniable que je me sentais étrange. Comme vidé de toute substance tout en étant plus conscient de moi-même que jamais auparavant. Je ne me sentais pas vivant, non, c’était différent. Presqu’irréel. L’aura caché de ma vis-à-vis était décidément peu commun.

- Je… Je ne sais pas exactement ce que vous avez subi, pas plus que je ne sais comment je peux vous aider mais… Si l’aide d’un presqu’inconnu aveugle vous paraît acceptable, sachez que ma volonté n’a pas vacillé d’un pouce, mademoiselle Williams… annonçais-je avec une pointe d’innocence enfantine dans la voix.

La tension qui tenait mon dos depuis que je m’étais redressé, quelques instants auparavant, me libéra de son étreinte au fil de mes mots et je me retrouvais contre mon dossier, serein mais plus déterminé que jamais, depuis la mort de Rose, lorsque je prononçais le dernier. Machinalement, je baissai mes yeux inutiles sur la table devant moi et poursuivis tout aussi calmement :

- Parce que je suis absolument certain de pouvoir vous aider, désormais.

Inexplicablement réconforté au sujet de la justesse de mon intrusion, je ne ressentais plus le besoin de m’excuser à son propos et une petite voix au fond de moi se demanda si je n’allais pas le regretter. Il était vrai que même si Eressëa ne s’était pour le moment pas montrée à mon égard, cela pouvait toujours changer. J’étais le premier au courant qu’une seconde suffisait à tout changer. En une seconde, on pouvait aussi bien tomber amoureux que mourir courageusement. Amy m’avait fait découvrir le premier phénomène. Rose s’était chargée d’expérimenter le second. Quant à ce que cela impliquerait pour Eressëa, cela demeurait encore une énigme. Mon esprit s’arrêtant plus que nécessaire sur le prénom de ma vis-à-vis, je me rendis brusquement compte qu’en répondant à ma question implicite, la jeune femme avait par la même occasion confirmé tout ce que j’avais dit précédemment. Et, qu’ainsi, je venais simplement de bêtement me répéter. Rougissant une seconde fois, je me penchai légèrement en avant, mains croisées devant moi et murmurai :

- Si je ne me trompe pas, je viens de me comporter comme un idiot en ne comprenant pas que vous aviez déjà accepté ma proposition, c’est bien cela ?
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