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 We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)

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Anastasia Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







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Anastasia Wenstone






We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) _
MessageSujet: We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)   We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) EmptyJeu 5 Mai 2011 - 21:04


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We are Stars.



Avez-vous déjà essayé d’imaginer le futur de vos villes, de vos vies ? Certainement. Souvent cela permet à la majeure partie d’entre nous d’oublier les malheurs présents, en se disant que le futur arrangera tout. D’autres personnes, qualifiées de pessimistes par leurs pairs, avancent également la possibilité que le futur ne fera qu’empirer les choses. Des livres ont d’ailleurs été écrits à ce sujet, avec les deux points de vue. Des films ont essayé d’imager ces concepts. Des débats stériles naissent et meurent chaque jour à ce sujet, parce que la question obnubile certains d’entre nous autant que celle de la mort. Je pense que ce qui fait que ces questions sont si attirantes est qu’elles n’auront des réponses qu’au dernier instant de notre existence. Mais voyez-vous, moi, j’ai la possibilité de vous dire qui avait raison bien avant d’être présentée au moment critique. Et malheureusement pour vous, les pessimistes avaient raison. Prenons par exemple, Londres en 2015. La ville encore prospère cinq ans plus tôt est désormais délabrée sur de nombreux kilomètres carrés, la population a diminué de son quart et différentes bandes organisées tentent de faire main-basse sur la ville tandis que des gens comme moi, Anastasia Wenstone et mon frère, Alexander Wenstone, faisons simplement de notre mieux pour semer le chaos partout où nous passons. Nous y parvenons plutôt bien d’ailleurs mais c’est normal, nous sommes ce que Dieu a fait de mieux sur Terre. En admettant bien sûr que nous croyions en Dieu, ce qui est ridicule. Nous sommes bien trop confiants et supérieurs au reste de la race humaine pour avoir à sérieusement considérer ce genre de choses. La religion a été conçue dans le but de relier les gens et nous n’avons absolument pas besoin d’être reliés à d’autres êtres, excepté nous-mêmes. En parlant de relier, c’est d’ailleurs ce que le mot « religion » signifie à la base… « Religare » est le mot latin pour dire « relier ». Armé de cette connaissance, il est très amusant de reconsidérer les failles entre peuples qu’ont créées les différentes religions en s’affrontant au cours des siècles. Les religions nous relient de la même façon que les cordes relient les pendus à leur potence, si vous voulez mon avis. La seule religion que je pourrais éventuellement avoir est une religion qui aurait été conçue par mon frère et moi-même et qui aurait été appelée secte par les gens extérieurs s’ils n’avaient pas été trop préoccupés par leur survie pour se soucier de ce genre de choses. Personnellement, la survie n’a jamais été un problème pour nous. Nous sommes riches, puissants et malignement brillants. Malheureusement, malgré tous ces avantages, nous ne sommes pas constamment au plus haut de nos morals. La médiocrité de ceux que l’on devrait considérer comme nos semblables est trop importante pour cela et du fait de cette médiocrité nous avons du instaurer un nouveau rituel entre nous. Un rituel nous permettant de véritablement nous retrouver, comme une sorte d’auto-purification. Un rituel que nous allons d’ailleurs mettre en œuvre une fois encore aujourd’hui, dès que nous serons prêts à partir, ce qui nous donne approximativement une heure avant le départ et le fixe à huit heure quarante-cinq. Personnellement, je suis déjà prête depuis sept heures trente. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, n’est-ce pas ? Et là, ce n’est pas rien de le dire.


OoO

Debout sur le perron du Manoir de notre domaine, mes sacs de voyage griffés Louis Vuitton posés à mes pieds, j’observais la BMW 730 que l’on venait de faire sortir du garage avec un demi-sourire tant j’avais hâte d’être installée dedans et de commencer à rouler. Sa carrosserie noire unie étincelait de propreté sous les lumières du jour naissant et malgré les vitres teintées des portières, je devinais sans mal le cuir beige qui habillait les sièges et que j’avais personnellement choisi. J’avais d’ailleurs longtemps hésité avant de jeter mon dévolu dessus, notamment parce que je voulais choisir quelque chose qui irait parfaitement avec l’ensemble de mes tenues présentes et futures. Le noir était trop sombre, les gris étaient trop purs ou fades et les marrons à vomir. Il ne restait donc plus que le beige mais c’était vraiment la teinte qu’il fallait. Lors de mon choix, je ne compris d’ailleurs pas que l’on puisse oser proposer certaines autres teintes à la vente. Je savais que beaucoup de mes congénères n’avaient pas le même goût exquis que moi mais j’estimais qu’il y avait des choses qui ne se loupaient pas quant on avait un minimum de goût. Mais le premier vendeur, par exemple, en était étrangement dénué. Il avait eu le culot de me proposer un affreux marron qui avait des reflets un peu trop mous à mon avis, si vous voyez ce que je veux dire même si j’en doute cruellement... Des pas résonnèrent soudain sur le marbre du hall derrière moi, à l’endroit où il n’y avait pas de tapis, et je compris que mon très cher frère était en train d’arriver. Je visualisais déjà ses bagages et le sac qui contenait tout son équipement photographique ainsi que le mal qu’aurait notre voiturier à faire entrer tout nos bagages dans le coffre de la voiture avec méthode. Cet homme était un véritable incapable en ce qui concernait l’assistance qu’il nous devait mais Alexander disait que c’est un excellent mécanicien alors nous le gardions… Malheureusement. D’ailleurs, le voilà qui arrivait enfin pour ranger nos affaires. Je résistais difficilement à l’envie de lui cracher à la figure une remarque acerbe dont il avait désormais l’habitude et tournais les talons pour rentrer dans le hall du Manoir. Alexander n’était pas dans mon champ de vision mais grâce au bruit que j’entendis dans l'un des couloirs proches du hall, je ne m’inquiétais pas outre mesure et mes pieds me conduisirent immédiatement devant la glace la plus proche afin de vérifier que ma perfection n’avait pas été altérée par la proximité du voiturier. Par chance pour lui, j’étais toujours aussi irrésistible et après une nouvelle application de gloss sur mes lèvres pulpeuses, j’ouvris une porte menant au couloir près duquel je supposais être mon frère et criais :

- Tu conduis, cette fois, Alex !

Ma phrase informative lancée, je ressortis dehors sans attendre la moindre réponse et montai dans la voiture en faisant bien attention à écraser les pieds du voiturier avec mes talons lorsque je pénétrai dans l’habitacle. A peine étais-je installée que l’homme claquait violemment la portière, profitant de l’absence de mon frère qui n’aurait sûrement pas apprécié le traitement infligé à notre chère voiture, et me faisant amèrement regretter que l’interdiction sur les vitres teintées à l’avant des voitures ait été levée avec les problèmes qui s’étaient abattus sur Londres. J’aurais adoré décerné un finger à cet abruti qui allait apprendre sous peu ce que cela coûtait de s’en prendre à une Wenstone. Je me le jurais tout en insérant les six disques préférés d’Alex et moi-même dans le lecteur CD afin que les plages des six disques coulent les unes après les autres sans discontinuer et achèvent ainsi de créer notre ambiance de rituel. Cela fait, je m’occupais de déconnecter le GPS jadis ultraperformant de la voiture et aujourd’hui décoratif du fait que les satellites n’aient pas été mis à jour depuis plusieurs années, qui occupait le haut du tableau de bord central avant de boucler ma ceinture et de faire les réglages nécessaires à mon siège pour être installée le plus confortablement possible. Alexander ne tarda pas à me rejoindre et un sourire naquit sur mes lèves lorsqu’il prit place dans l’habitacle. Ses cheveux étaient légèrement ébouriffés et une bouffée d’affection pour celui qui était mon petit frère de quelques minutes à peine, me prit. Sans lui laisser le temps de réagir, je me penchai alors vers lui, autant que me le permettait ma ceinture de sécurité, et lui déposai un chaste baiser sur la pommette gauche avant d’achever de le décoiffer de la main droite. Un grognement répondit à mon geste et je me renfonçais dans mon geste en riant avant de déplier le rétroviseur intérieur du passager et de m’accorder un sourire aussi charmant que mesquin avec amusement. Je me sentais euphorique, la perspective de passer quelques jours seulement en compagnie de mon jumeau me faisait du bien et j’avais même oublié ce fichu voiturier qui ne méritait de tout façon pas mon attention.

La voiture démarra grâce aux manipulations d’Alexander et nous nous dirigeâmes vers l’allée principale, qui menait à l’extérieur du domaine familial légué par notre grand-père à notre père puis à nous quelques années auparavant, avant de finir par franchir les imposantes grilles automatisées censées marquer la frontière entre notre monde supérieur et celui du commun des mortels. La musique résonnait dans l’habitacle depuis que mon frère avait pris place dedans et nous ne ressentions pas le besoin de parler pour l’instant. La présence de l’autre à nos côtés était pour le moment suffisante et nos esprits se consacraient chacun à leurs pensées sans le moindre égoïsme. Le mien se demandait où nous allions sans réellement vouloir la réponse et pensait à nos diverses escapades précédentes. Chaque fois nous partions sans but précis et chaque fois, nous atteignions un endroit extraordinaire à la fin des centaines de kilomètres à travers la campagne anglaise que nous parcourrions. A force, nous finirions d’ailleurs par sûrement la connaître par cœur, cette campagne, mais heureusement, il nous restera encore la possibilité de changer d’époque. Pendant ce temps, le soleil se levait doucement sur nous, sur cette voiture aux roues qui tournaient impassiblement sur le chemin défoncé qu’Alex venait d’emprunter et je décidais finalement de briser le silence verbal ambiant du fait de l'aboutissement de ma réflexion. Dans ce but, je baissais légèrement le son de la stéréo et me tournais machinalement vers le profil concentré sur la route de mon frère. Son regard se tourna brièvement vers moi, sûrement attiré par les mouvements que j’avais effectué, et deux sourires en coin naquirent simultanément sur nos visages, nouvelles preuves du lien gémellaire parfait que nous avions :

- Il était vraiment temps que nous nous aérions… Je commençais à avoir énormément de mal à supporter tous ces crétins… Heureusement que tu es là, Alex. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, déclarais-je tranquillement en passant une main dans mon épaisse chevelure, précédemment lissée.

Alors que si j’avais été une fille lambda ce que je venais de dire aurait pu puer la guimauve, l’intonation de ma voix avait parfaitement collé à ce que je voulais dire sans rajouter un quelconque sentimentalisme écœurant et, une énième fois satisfaite de la parfaite maîtrise que j’avais sur moi-même, je quittais des yeux le beau visage de mon frère pour me concentrer sur le pare-brise éclairé par les rayons naissants du soleil anglais, l’euphorie toujours au creux de mes entrailles. Néanmoins, mon esprit loin de se laisser entièrement captiver par le jeu des lumières extérieures, essaya de déterminer ce que j’aurais fait si je m’étais malheureusement trouvée fille unique et la réponse ne tarda pas à s’imposer à mon esprit, si clairement que je me sentis presque obligée de l’énoncer à voix haute :

- Sûrement les tuerais-je tous, si tu n’étais pas là… repris-je ainsi finalement en posant ma tête au creux de ma main gauche dont le coude était appuyé sur la portière. Mes yeux, d’un bleu limpide à cet instant précis, étaient de nouveau posés sur la moitié de visage que je voyais de mon frère et en attendant qu'il réagisse, je retirais mes Louboutin pour plier mes jambes en tailleur sur le fauteuil avant de me repositionner telle que je l’étais lorsque j’avais conclu ma phrase.
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Alexander Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







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We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) _
MessageSujet: Re: We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)   We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) EmptyJeu 7 Juil 2011 - 12:57

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« Nulle amie ne vaut une sœur. »

Croyez-vous en la fin du monde ? Posez délibérément cette question à quelqu’un et la première réponse que vous obtiendrez sera un silence confus, un visage où la surprise règne. Tandis que certains font dans l’interjection type avec « Quoi ? » ou mieux encore « Hein ? », d’autres, bien plus rares, se décident à réaliser un réel effort et réfléchissent donc à votre question plus sérieusement. Là encore, quand il s’agit de donner réponse – puisqu’il est évident qu’une personne comme moi n’irait pas se rabaisser à se répéter, surtout auprès de personnes largement inférieures – on peut remarquer plusieurs types de personnes. Il y a ceux qui vous répondent par oui ou par non en argumentant plus ou moins, et ceux qui balaient la question d’un geste de la main en répétant que, oh, ça ne nous concerne pas et qui vivra verra. Histoire de vous aider à vous repérer, la dernière catégorie concerne bien des imbéciles puisque c’est depuis les agissements du présent que l’on construit le futur. Chose tout à fait logique et sensée mais c’est bien trop demandé à des simples d’esprit.

La fin du monde… Rien que le concept m’amusait clairement. Evidemment que le monde toucherait à sa fin un jour ou l’autre. Seulement, quand ? Entre superstitions de changement de millénaire, calendrier de diverses religions, les humains n’ont pas fini de se poser cette question. Alors qu’il suffisait d’un petit bond dans le futur pour se rendre compte des dégâts causés et donc de la fin imminente de la planète bleue. Cette fin pour tout être humain n’est pas clairement définie puisque les choix faits influençaient constamment la date. Ma sœur et moi-même ne sommes pas plus en mesure de répondre que bien d’autres mais nous avons une petite idée de l’époque. N’importe qui pourrait être effrayé par cette idée, puisqu’elle signifie par définition la fin de toute vie. Mais quelle meilleure mort que celle de milliers d’autres âmes tourmentées, détruites d’une certaine façon par les génies que nous sommes à répandre le mal ? Rien que la pensée est plaisante. Mais l’heure n’est pas encore à songer à ce si sombre futur – et n’allez pas croire que sombre est un mot péjoratif pour nous – mais plutôt à effectuer un voyage dont seuls Anastasia et moi-même, Alexander, en avons le secret, nos habitudes rythmant tout notre rituel. Qui commence tout juste…

***

Levés à une heure qui relevait du domaine du bon matin, nous vaquions chacun à nos occupations. Anastasia avait moins de mal que moi pour à se tirer du lit mais force m’était d’admettre que je commençais tout de même à prendre le rythme. Bien souvent elle me laissait dormir mais il arrivait parfois qu’elle me réveille. Mais pas un de ces réveils où elle sauterait sur mon lit et donc sur ma personne par la même occasion en me chatouillant. Evidemment que non. Ouvrant simplement les volets, je recevais même de temps à autre un coussin, signe de sa part de sa grande affection envers le parfait jumeau que j’étais et serais éternellement. Répondant d’un grognement, c’était néanmoins une bonne méthode pour me pousser à sortir du lit car un tel cas de circonstances était signe que de grandes choses nous attendaient. Anastasia me connaissant sur le bout des doigts, je me levais par mes propres moyens et à l’heure que je souhaitais sans qu’elle n’ait besoin de se soucier de moi. Ce matin n’avait pas fait exception.

Fin prêt aux environs de huit heures, je contemplais le tas de bagages que notre voiturier avait tout intérêt à faire rentrer dans le coffre et sans n’en abîmer aucun sous peine de se voir congédier ; le remercier aurait été trop pour lui. Certes, il possédait quelques talents en mécanique qui s’avéraient forts utiles mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus. Je devais moi-même reconnaître que l’organisation n’était pas son fort mais pour le moment, nous n’avions pas encore eu à le voir face à un problème sans pouvoir le résoudre. Il restait donc sous nos ordres et la paye qu’il recevait à chaque fin de mois était sans nul doute la seule raison qui le poussait à rester, ma sœur ayant la décence de lui faire part de remarques acerbes lui venant à l’esprit lorsqu’elle l’avait dans son champ de vision.

Jetant un regard circulaire à ma chambre, je vérifiais méticuleusement que je n’oubliais rien que ne puisse me servir lors de l’escapade que nous prenions soin d’effectuer avec ma jumelle lorsque le besoin s’en faisait grandement ressentir. Ce moment que nous ne partagions seulement tous les deux nous faisait prendre du recul avec la réalité tout en nous rapprochant encore davantage entre nous. Nous n’avions pas de but précis, roulions sans avoir tellement idée de la direction à prendre. Et là était le but. A force de sillonner la campagne anglaise nous finirions par la connaître par cœur mais nous ne lassions pas de ces quelques jours passés loin de tout, de tous même. Nous en revenions chaque fois plus heureux, certaines choses ayant été mises à plat, des discussions opérées sans la crainte d’être écoutés, car s’il y avait bien une chose que nous, jumeaux Wenstone, avions appris, c’était qu’il ne fallait pas se fier aux apparences et donc que toute personne en notre magnifique demeure se pouvait de nous écouter. Il s’était avéré regrettable de devoir maquiller la mort d’une bonne à tout faire pourtant très douée et accomplie dans son travail mais qui avait eu le malheur d’écouter aux portes… et de se faire prendre sur le fait. Son corps renvoyé dans son village d’origine avec un simple mot exprimant nos sincères – ou non – condoléances et le tour avait été joué. Ainsi donc nous savions que nous pouvions parler en toute sécurité en dehors du Manoir familial, légué de génération en génération, dans l’habitacle de l’une de nos luxueuses voitures. Choisissant le modèle de celles-ci en compagnie d’Anastasia, elle prenait toujours soin de faire part de ses goûts irréfutables au vendeur et je la laissais se pencher sur les divers coloris. Chose que je ne regrettais jamais, il aurait été peu dire que son goût en matière de choix de couleur, que cela soit pour des vêtements, accessoires, ou même pièces de la maison, le résultat était toujours parfait. A l’instar de sa propriétaire, d’ailleurs.

Descendant les escaliers, je tenais dans chaque main mes bagages les plus précieux contenant mes appareils photos, l’homme qui me suivait transportant la suite de mes valises savait qu’il se devait de faire attention. Je ne supportais pas que l’on puisse ne serait-ce qu’érafler un de nos objets, surtout favoris, par maladresse. Les employés de maison ayant déjà assisté à des renvois pour une telle chose – si aberrante, n’est-ce pas ? – se faisaient un devoir de tout faire avec précision. Il fallait donc parfois en presser certains qui avançaient à une lenteur incroyable par peur de faire tomber quelque chose. Chose enfantine pourtant que de porter des bagages sans se prendre quoi que ce soit, meubles, portes ou murs.

Mes pas résonnèrent sur le marbre du hall lorsque mes pieds ne foulèrent plus l’un de nos nombreux tapis destinés à étouffer tout bruit pouvant nuire à quelque occupation que nous pouvions avoir. Arrivant enfin à l’extérieur, j’eus l’heureuse surprise de voir que l’on avait sorti l’une de nos superbes voitures, soit la BMW 730, l’une de nos dernières acquisitions en date. Déposant mes bagages sur le perron, je m’attardais un instant à profiter de la vue que nous disposions. Nos jardins étaient, bien évidemment, entretenus avec soin. Une nuit, lors d’une insomnie et dans un sursaut d’esprit artistique, j’avais conçu un plan rapide des jardins tels que je les imaginais. Le choix des diverses couleurs revenait de droit propre à Ana et en contemplant le paysage, je m’autorisais un sourire narcissique. Nous prouvions une fois encore que nous pouvions exceller dans tout domaine, bien que depuis nos choix nous n’avions pas accordé plus d’attention à la verdure entourant le Manoir.

Tournant les talons, je pénétrais à nouveau dans notre immense demeure pour aller chercher les quelques affaires que je n’autorisais personne d’autre que ma personne voire Anastasia de toucher. Bien que renvoyer des incapables soit une bonne chose, cela ne remplaçait pas un appareil d’une grande valeur et je prenais donc dorénavant davantage garde au soin qui leur était dû. Alors que je remontais en direction de ma chambre, j’entendis des pas résonnant sur le sol, une porte s’ouvrir et la voix absolument irrésistible de ma sœur aînée de quelques minutes seulement crier à mon intention :

- Tu conduis, cette fois, Alex !

Un sourire en coin apparu sur mon visage tandis que j’entendais les talons claquer sur le marbre alors qu’Anastasia s’éloignait. Son précédent arrêt était sans nul doute signe d’une énième contemplation dans un des miroirs accrochés un peu partout. En vérité, il devait bien y en avoir un dans chaque pièce de la maison, excepté peut-être le débarra ou les placards à ustensiles de ménage. Ma sœur ne perdait pourtant rien de sa superbe, quel que soit le moment de la journée. Mais vérifier assez régulièrement faisait partie de son caractère ressemblant au mien.

Quelques minutes plus tard, je calais moi-même le sac contenant mon appareil au-dessus des autres, prêt à pouvoir être sorti dès le premier arrêt. Immortaliser des moments ou bien souvent des personnes telles que ma sœur adorée était quelque chose dont je ne me passerais jamais. La photographie était ma passion et Anastasia mon modèle favori parmi tous, ce qui allait de soi. Une fois le coffre refermé, je laissais mes dernières instructions à nos divers commis, leur rappelant que nous avions la maison sous surveillance au moyen de caméras répandues dans tout le Manoir. Nous n’activions certaines qu’en cas de départ comme celui-ci, nous avions tout de même une certaine intimité. Mais en ce cas-ci, toutes étaient en état de marche et prêtes à prendre sur le fait toute personne qui aurait tendance à vouloir transgresser nos règles. Anastasia et moi-même ne faisions confiance qu’à nous-mêmes et je leur faisais bien ressentir. Je contournais enfin la voiture pour m’installer côté conducteur, face au volant. Je n’eus pas tôt fait de refermer la portière que ma jumelle déposa un baiser sur ma joue gauche et m’ébouriffa au passage mes cheveux que le vent avait déjà pris garde de mettre en pagaille. Grognant en guise de réponse, le rire d’Anastasia emplit la voiture alors que la musique se déclenchait au moment où je démarrais. Du coin de l’œil, je la vis déplier le miroir de courtoisie devant elle tout en manœuvrant la voiture avec précision pour la faire sortir de notre demeure en empruntant l’allée principale. Nous engageant sur la route, je passais les vitesses et conduisais tout en étant à mes pensées. Ces quelques moments de répit que nous prenions me plaisaient tout autant que d’amener le monde à la fin la plus horrible qu’il soit et je songeais aux divers lieux que nous avions déjà pu découvrir auparavant. Tous aussi banals les uns que les autres, le simple fait de les avoir vus en compagnie seulement de ma jumelle me satisfaisait au plus haut point.

La musique retentissant avec moins de volume, je me tournais vers Anastasia que j’avais sue plongée également dans ses pensées auparavant comme le voulait notre tradition. Le silence était chose agréable entre nous, la simple présence de l’autre suffisait à ce que le moment se déroule en toute quiétude. Mais quel que soit le raisonnement qu’elle avait pu avoir, il avait touché à sa fin d’où le son moins fort et aussitôt deux sourires en coin similaires apparurent sur nos faciès.

- Il était vraiment temps que nous nous aérions… Je commençais à avoir énormément de mal à supporter tous ces crétins… Heureusement que tu es là, Alex. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, me fit-elle remarquer tout en passant une main dans sa superbe chevelure.

L’évocation des autres personnes certainement toutes indignes de vivre, excepté quelques chanceux, renforça mon sourire à l’entente du surnom que mon adorable aînée leur attribuait. Celle-ci avait d’ailleurs déclaré ses propos sur un ton qui lui convenait parfaitement. Il ne sombrait pas dans l’horrible guimauve présente bien malheureusement internationalement mais dans une maîtrise assurée puisqu’étant bien loin de l’ironie, au contraire. Ce qui me fit penser qu’elle exprimait tout haut ce que je ressentais également dans mon coin. Il aurait été bien difficile pour moi de me passer de ma sœur dont j’étais proche au point d’en être presque fusionnel.

- Sûrement les tuerais-je tous, si tu n’étais pas là…

La phrase n’était pas anodine. Tout en réfléchissant à une réponse à lui fournir, je l’observais changer de position pour retirer ses chaussures et remonter ses jambes en tailleur pour reposer sa tête sur sa main gauche dont le coude prenait appui sur la portière. Ses prunelles d’un bleu si pur et profond restaient rivées sur le paysage qui défilait au fur et à mesure que nous filions. Je ne me lassais de la contempler, même à la dérobée, la conduite m’empêchant de pouvoir l’observer autant que je puisse le vouloir. Son sérieux pouvait étonner des personnes s’attendant à ce qu’une aussi belle personne soit dépourvue de neurones en bon état de marche. Preuve une fois encore des sombres imbéciles que nous nous devions de côtoyer au quotidien.

- Le problème de ces abrutis est que nous devons les supporter alors qu’ils ne valent même pas cette peine.

En effet, nous ne devrions avoir à nous soucier de tels problèmes que de renvoyer du personnel, vérifier avec attention le travail qu’ils se doivent d’accomplir et bien entendu, tous ceux qui n’étaient pas à notre service mais qui auraient dû l’être plutôt que de toujours s’attarder sur des choses futiles. Et souvent par la suite bâclées. Je lâchais un soupir destiné à ces pauvres gens qui n’avaient pas la possibilité d’avoir un niveau aussi élevé que le nôtre.

- Mais nous arriverons à tous les tuer, Ana, ajoutai-je avec conviction et un sourire malsain tandis que je prenais un virage avec adresse et que je pus remarquer d’un coup d’œil que ma sœur me donnait raison en souriant de la même manière.


Dernière édition par Alexander Wenstone le Lun 22 Avr 2013 - 11:08, édité 2 fois
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Anastasia Wenstone
    Date de Naissance : 03/08/1989







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MessageSujet: Re: We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)   We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) EmptyMer 7 Sep 2011 - 14:57

Toujours assise en tailleur, je fis pivoter mon regard de mon frère vers l’extérieur. J’avais besoin de voir la route défiler pour vérifier que nous nous éloignions bien de ceux qui provoquaient, en partie, notre escapade. Ces idiots, incapables de faire quelque chose de bien sans être soigneusement guidés, au préalable. Ces imbéciles qui n’avaient été créées que pour nous servir mais qui avaient parfois du mal avec cela. C’était pourtant évident pour qui avait un tant soit peu de jugeote. Nous étions supérieurs dans tous les domaines, excepté celui de la servitude et de la modestie, deux choses faites pour les faibles, alors pourquoi lutter contre nous ? Pourquoi s’étonner d’être brimé après des erreurs qui auraient pu, non qui auraient du être évitées ? Je ne le comprenais pas. Heureusement, le message commençait à passer plus facilement alors j’osais espérer ne pas avoir à abattre ou faire abattre la moitié de nos domestiques, lorsque nous rentrerions. Il devenait vraiment difficile de trouver du personnel convenable en 2015 et je n’étais pas vraiment pressée d’organiser des enlèvements dans d’autres époques, pour en trouver. Même si, je devais me l’avouer, exécuter un domestique incompétent avait quelque chose de réconfortant. Près de moi, Alex continuait de conduire avec aisance et le roulis de la voiture était presque berçant tant il était doux. Allié à la musique qui s’écoulait légèrement dans l’habitacle, l’ambiance obtenue était plus relaxante qu’aucune exécution et je laissais ma tête basculer contre l’appui-tête avant de la faire rouler pour observer mon frère. Si nous nous étions trouvés dans un dessin animé, j’aurais à coup sûr pu voir des rouages fonctionner dans sa tête tant il était flagrant qu’il réfléchissait à ce que je venais de dire. Me retournant vers la campagne environnante, j’attendis que sa réflexion aboutisse sans aucune impatience. Je savais pertinemment que je pouvais compter sur lui pour partager avec moi les jolies pensées qui lui traversaient l’esprit. Nous ne nous cachions rien, après tout.

- Le problème de ces abrutis est que nous devons les supporter alors qu’ils ne valent même pas cette peine.

Sans lui accorder un regard, bien qu’il sache que je l’écoutais attentivement et qu’il était au centre de mon attention, je hochai lentement la tête pour confirmer ce qu’il venait de dire. Ces crétins ne valaient pas que nous gaspillions du temps pour eux. Ils auraient normalement du nous servir avec dévotion et perfection sans nous apporter la moindre contrariété. Ce qui n’était pas le cas. C’eut été trop beau, sinon. Mais je ne désespérais pas de faire changer cela. A force de fermeté, nous réussirions bien à dresser ces sauvages. Un soupir faussement compatissant fut poussé par Alex et je ne pus empêcher mes lèvres d’esquisser un sourire qui s’empressa de s’affirmer avec la suite des paroles de mon frère :

- Mais nous arriverons à tous les tuer, Ana.

Le ton convaincu avec lequel il avait proféré ces paroles était délicieux. Aussi apaisant que celui d’une mère parlant à son enfant, estimais-je même si je n’avais jamais eu l’occasion d’expérimenter la chose… Notre mère était toujours là pour Asher, ce fichu Asher mais jamais pour nous… Une boule d’agacement se forma dans mon thorax et mon sourire se fana quelque peu à ces pensées. Je devais arrêter de penser à Asher. Ou à notre mère. Ils n’en valaient pas la peine. Ils étaient encore moins importants que les domestiques incompétents qui nous entouraient. Mon sourire ressuscita, plus vigoureux que jamais, tandis que je songeais que si un jour nous arriverions bien à tous les tuer, ces idiots qui nous entouraient, il y avait de fortes chances pour que ce cher Asher et notre chère maman soient des victimes. Après tout, il aurait été cruel de les séparer, surtout dans la mort.

- Ce jour-là sera l’un des meilleurs jours de ma vie, le premier étant tous ceux que j’aurais passé avec toi, Alex, déclarais-je d’un ton sérieux à mon cadet, un certain pétillement dansant dans le bleu de mes yeux.

Un pétillement que m’inspirait sa présence, celle de mon frère, le seul, près de moi. En effet, qualifier Asher de la sorte aurait été insulter Alexander et c’était peut-être ce que je désirais le moins au monde, avec sa mort ou qu’il soit blessé. Il était l’être le plus important à mes yeux. Le seul qui aurait mérité d’exister. Le seul qui aurait mérité d’être vénéré. Pour moi, il n’y avait pas un seul des Dieux inventés par les Hommes qui aurait pu lui arriver à la cheville. Ils avaient tous un défaut : trop aimant, soumis à un frère aîné plus puissant, idiot, impulsif, immature. Tout ce que ni Alex, ni moi d’ailleurs, n’était, en somme. Tout ce qui faisait de lui un être largement au-dessus de la moyenne humaine. Et j’avais la chance d’être plus ou moins son alter-égo féminin. Pivotant de façon à avoir le dos calé contre la portière, je posai mon regard sur son profil parfait et changeai de sujet :

- Je pense que nous devrions nous montrer davantage intransigeants avec ceux qui font des erreurs. Vois-tu, je déteste chercher du nouveau personnel mais quelques bons exemples aideront ceux qui restent à mieux se comporter, tu ne penses pas ?

Je laissais ma phrase s’imprimer dans l’esprit de mon jumeau avant d’ajouter, quelques secondes plus tard :

- Et peut-être qu’un jour, ils comprendront que nous servir est la meilleure chose possible pour eux.

Pour être tout à fait sincère, je doutais moi-même de la véracité de mes paroles mais j’espérais de tout mon cœur de pierre que mon doute se révèle infondé. Après tout, il paraissait que les miracles existent alors pourquoi pas pour ça, me demandais-je en observant la campagne anglaise à travers le pare-brise impeccable de la BM. En ayant assez de l’album en cours de diffusion, un d’Agnes Obel, une jeune femme à la voix magnifique et douce mais qui m’endormait trop à présent, je fis passer le lecteur sur le second CD et dès les premières notes, un sourire déforma mon visage. La rythmique forte, presque tribale, mélangée à de la musique clairement urbaine présentait le We are young des 3OH !3 avec brio. Windows down. Lançant un regard amusé à mon frère, je fis ce que la musique disait tandis qu’il accélérait pour obéir à la seconde phrase du premier couplet. Les vitres baissées, le moteur de la berline allemande rugissant sur les routes mal entretenues de campagne et le volume de l’autoradio poussé au maximum je me mis à rire tandis que, déjà, les chanteurs arrivaient au refrain. Je n’avais même pas prêté attention aux couplets qui avaient pourtant été déclamés, trop portée par la musique et l’excitation que je ressentais. En public, jamais je ne me serais laissée aller à un tel comportement mais nous nous trouvions en privé alors tout allait bien. La chanson paraissait faite pour le moment présent. Nous étions jeunes, nous étions immortels et nous prenions ce que nous voulions. Après, certes, nous n’avions aucun problème d’alcool ou d’amour, bien que j’eus préféré avoir des problèmes d’alcool, quitte à choisir entre les deux, mais la coïncidence était déjà assez amusante. La chanson arriva à sa fin. Je remis Agnes Obel, les cheveux un peu ébouriffés du fait d’avoir été secoués et un sourire simplement content sur les lèvres. Réinstallée dans mon siège, je remontai les vitres et ouvris le miroir de courtoisie pour me recoiffer :

- - Il va de soit qu’il ne s’est rien passé., dis-je avec un certain humour puisque je savais très bien que jamais mon frère n’irait colporter quoique ce soit sur moi.

A travers le miroir, je pus voir que le vent froid typiquement anglais avait teinté mes joues d’un léger rouge et je passai une main dessus comme pour l’effacer, sans grand succès, avant de me recaler dans mon fauteuil et de réobserver Alex. Le vent avait décoiffé quelques-unes de ses mèches, comme je l’avais fait précédemment et je souris franchement en voyant cela sans néanmoins rajouter quelque chose. J’en avais assez dit pour le moment. C’était à mon taciturne de frère de s’exprimer.


Dernière édition par Anastasia Wenstone le Mer 16 Mai 2012 - 21:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)   We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) EmptyDim 12 Fév 2012 - 17:30

De nous deux, Anastasia avait toujours été la plus bavarde. Mais elle savait tout aussi bien que moi que bien que cela ne m’empêchait pas de ne pas en penser moins et de ne pas être en reste. La discrétion était plutôt mon fort que le sien, mais c’était aussi ce qui nous liait tant. Nous nous complétions à la perfection, tout comme nos avis étaient semblablement les mêmes sur à peu près tout. Asher ne partageait pas notre conception du monde, mais cela n’était pas étonnant. Il faisait partie des faibles. Jadis, nous aurions peut-être pu l’accepter, et le former à penser à notre manière. Mais il restait toujours et encore faible. Cela ne valait même pas la peine d’essayer. Il était un être méprisable et pathétique. Apprendre sa mort serait une grande joie. Qu’il se soit fait torturé au préalable, un véritable délice. Mais patience, ce jour arriverait. Et avec ma tendre jumelle, nous lui ferions payer.

Le volant glissait entre mes doigts, j’étais tout aussi concentré sur la route que sur Anastasia qui après avoir écouté et attendu patiemment que je lui réponde, ne manquerait pas de me faire part de ses pensées, quelles qu’elles puissent être.

- Ce jour-là sera l’un des meilleurs jours de ma vie, le premier étant tous ceux que j’aurais passé avec toi, Alex.

Son ton sérieux me fit sourire, bien que je ne doutais pas de ce qu’elle affirmait soit véridique. Je partageais ses pensées, bien que je notai que la tournure de la phrase d’Ana n’était pas tout à fait correcte. Mais cette pensée fut bien vite chassée par une autre : le jour de la mort d’Asher ferait sans aucun doute partie du top également, plus que n’importe qui d’autre. Même si nos parents, notre mère en particulier, était à classer dans la même catégorie. Les rares fois où ils furent présents dans notre jeunesse, ils consacraient leur temps à Asher ou à d’autres occupations futiles. Ils méritaient donc le même sort que lui, bien que celui qui était biologiquement seulement notre frère remportait la palme en matière de personne que je haïssais le plus. Que nous haïssions le plus. Je souriais en pensant à Anastasia que je voyais du coin de l’œil. Je ne savais pas s’il existait d’autres jumeaux dans le monde s’aimant et se complétant comme nous. J’en doutais sérieusement. Et de toute manière, il est bien évident que nous leur sommes supérieurs, alors pourquoi penser aux autres ?

- Et peut-être qu’un jour, ils comprendront que nous servir est la meilleure chose possible pour eux.

Souriant de plus belle, d’une façon quoique plus malsaine, je hochais la tête aux dires de ma jumelle. Ces imbéciles ne comprenaient déjà pas le privilège qu’ils avaient de travailler pour nous. Comme nous avions, plus ou moins, besoin d’eux, nos domestiques n’étaient pas ceux nous prévoyions d’exécuter en premier. Sauf en cas de faute. Là, il était évident qu’il fallait faire matière d’exemple et qu’une exécution était nécessaire. Il ne faut pas non plus dépasser les bornes. C’était tout de même fou qu’ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils avaient.

La musique calme et la voix douce de la chanteuse emplissaient l’habitacle lorsqu’Anastasia décida de passer au second CD, craignant peut-être de s’endormir. Le sourire de ma sœur trouva vite un jumeau sur mes lèvres lorsque les premières notes de We Are Young résonnèrent. Au regard amusé qu’Ana me jeta lorsqu’elle ouvrit la fenêtre, je me pris au jeu et accélérai brutalement comme demandé. Nous filions à toute allure sur les routes de campagne, et bien qu’obligé de me concentrer sur la route car je ne tenais pas à nous envoyer dans le décor, j’observais Ana qui se déchaînait et s’amusait au moins autant que moi. Le volume était poussé au maximum, et déjà le refrain se faisait entendre, faisant écho au rire de ma jumelle. Elle ne se laissait aller à de tels comportements qu’en ma compagnie, ce qui prouvait une fois de plus sa confiance en moi. Et la réciproque était tout aussi véridique. Les paroles s’enchaînaient, et c’était à peine si j’y prêtais garde. Je les connaissais déjà, et me faisais toujours la même réflexion : cette chanson nous décrivait presqu’à la perfection, si on n’oubliait les problèmes d’amour et d’alcool mentionnés. Et que l’on ajoutait aux paroles un passage sur notre charme et notre beauté, surtout celle d’Ana, à couper le souffle. La musique toucha à sa fin, et le calme revint tout pendant que je décélérais progressivement.

- Il va de soit qu’il ne s’est rien passé.

Une évidence, même, et sans aucune ironie. Anastasia savait pertinemment que tout ceci resterait entre nous, comme de nombreuses autres choses. Je préférais de loin me faire torturer que de la trahir. Si toutefois cela arrivait, ce qui était peu probable. A l’exemple de ma jumelle, je lâchais le volant d’une main pour remettre mes mèches encore plus ébouriffées qu’auparavant en place. Nous étions seuls, la musique tranquille était de retour. Et rien ne pouvait me faire plus plaisir que de partager ces moments avec Anastasia, mon alter ego féminin.

Soudain, ce qui me semblait bien être un enfant, apparut sur la route, à une vingtaine de mètres devant nous. De petite taille, il traversait tranquillement, l’air de rien et surtout pas d’entendre le moteur pourtant rugissant de la berline allemande. C’était une chose assez étonnante étant donné que nous nous trouvions en pleine campagne et que nulle habitation ne se dessinait dans les environs. Qui plus est, il était seul. Mais peut m’importait, à vrai dire. Ce n’était pas mon job que de me préoccuper à qui appartenait ce gosse, ni même si sa perte prochaine allait affecter quelqu’un. Il se trouvait là au moment opportun et allait nous offrir un peu de distraction. Mon pied appuya plus fermement sur la pédale de l’accélérateur. Je savais qu’il n’aurait pas le temps de réagir, et je pus apercevoir son visage infantile qui comprenait tout juste ce qui allait se passer quand il percuta certainement violemment la voiture. Et vola aussitôt à une quinzaine de mètres de là. Je n’eus pas le temps de voir précisément où il atterrit, et ce n’était pas mon problème, à vrai dire. Le savoir en mauvais état me suffisait. De notre côté, c’était à peine si nous avions senti le choc et la voiture ne s’était pas arrêtée pour autant. Mais c’était fort plaisant. J’avais comme la sensation d’être une boule heurtant une quille. La dégommant, et l’envoyant valser au loin. Et cette sensation était loin de me déplaire.

Tournant un peu la tête pour voir la réaction d’Ana, j’eus le plaisir de voir naître un sourire sur ses lèvres pleines. C’était l’un de nos jeux que de renverser les gens sur notre passage. Certes, la voiture aurait sans doute un impact, même léger. Mais cela n’était pas vraiment quelque chose de problématique. Je n’aurais qu’à me plaindre au vendeur, faire croire que notre emploi du temps ne me laissait guère le temps d’inspecter de fond en comble ce que nous achetions, et que non, je n’avais remarqué ce défaut auparavant mais qu’il avait tout intérêt à être réparé et rapidement. Les gens, même en 2015, savaient quelle était notre réputation. Et ils n’avaient même pas idée que nous pouvions, par simple envie, décider qu’ils meurent prochainement. Mais ils étaient certainement conscients que nous avions la possibilité de les faire virer d’un simple coup de téléphone. Pauvres petites choses. On en pleurerait presque.

- Que dirais-tu de lobotomiser une prochaine victime ? Cela pourrait être une expérience intéressante, je pense, lançais-je à Ana, l’idée m’étant venue de façon subite, mais ô combien captivante et charmante à mes yeux. Certes, il est amusant d’exécuter des gens, purement et simplement. Mais comme je sais que tout comme moi, tu aimes expérimenter diverses formes de souffrance…

Je n’avais besoin de continuer, j’en avais assez dit. Partager de telles idées avec Ana était quelque chose à la fois d’amusant et de réfléchi. Je songeais souvent à divers plans amenant à réaliser une idée donnée au préalable. Ma jumelle trouvait toujours moyen de rendre ce genre de choses très divertissantes tout en imaginant elle aussi divers scénarios tous aussi sombres les uns que les autres. J’étais plutôt du genre à l’écouter et à peaufiner, à voir ce qui n’irait pas et avait besoin d’être rectifié, sans oublier d’ajouter mon grain de sel. Comme susmentionné, nous nous complétions à la perfection. Et cela devait certainement déplaire et frustrer les êtres humains qui prenaient conscience de qui nous étions et de ne pouvoir être aussi talentueux que nous.
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MessageSujet: Re: We are Stars - Alex & Ana' (2015 mais 2012 pour leur présent)   We are Stars - Alex & Ana'  (2015 mais 2012 pour leur présent) EmptyMer 22 Fév 2012 - 11:35

Mon regard toujours accroché au doux profil de mon jumeau, dont le physique angélique allait incroyablement à l’encontre de son caractère, je le vis se recoiffer et admirai son aisance à le faire. J’avais toujours besoin d’un miroir pour réarranger mes mèches mais lui les replaçait sans soucis. Sûrement quelque chose de masculin. J’aurais pu le savoir en observant Asher. Dommage que nos relations se soient tant distendues. Ou plutôt, il était regrettable qu’Asher ait été aussi indigne de nous… Une musique plus calme que la précédente jouait dans l’habitacle et je me sentais bien, bercée par la conduite de mon frère et la voix de la chanteuse. Une silhouette surgit soudain devant nos yeux, à travers le pare-brise. Frêle, elle appartenait à un enfant et immédiatement, je sus ce qui allait se passer. Une fois de plus, nous allions prendre une vie, même si c’était en l’occurrence Alex qui conduisait la BMW. Un tendre sourire se peignit sur mon visage tandis que je sentais le choc se rapprocher. Je savais que l’enfant ne pourrait y échapper. Il ne réagissait toujours pas à notre rapide avancée vers lui et sa traversée était rêveuse. Sûrement parce que le coin que nous traversions était peu habité et très tranquille. Dommage, nous venions tout chambouler. J’avais l’impression d’être un requin fondant sur sa proie alors que je n’étais qu’une assistante de la mort sur le point de briser la vie d’une famille, en lui volant son innocence. Et Alex seul savait à quel niveau cela me plaisait. Ayant été délaissée dans ma jeunesse par mes parents, je considérais que l’on m’avait volé l’innocence des enfants choyés. Et ce vol réclamait réparation. Une réparation que nous lui fournissions à chaque fois que des enfants étaient nos victimes. Je n’étais pas sûre que mon frère voie les choses de cette façon et, même si nous partagions tout, je ne désirais pas aborder le sujet avec lui. Evoquer le passé était inutile. Un dernier sursaut d’accélération et le gamin s’apercevait enfin de notre existence. Trop tard, malheureusement. La surprise résignée qu’exprima son visage au moment du choc m’étonna. Je n’eus cependant pas le temps de m’attarder dessus : son corps encore tout chaud de vie venait de se trouver projeté dans la charmante campagne que nous parcourions. Une bonne chose de faite.

Doucement, je me recalai dans mon siège. A l’approche de la mort, je m’étais instinctivement rapprochée du pare-brise pour être aux premières loges. Mon sourire toujours sur les lèvres, je lançai un regard appréciateur au profil serein de mon frère et m’amusai de son calme : personne n’aurait pu croire qu’il venait de causer la mort d’un enfant, il n’y avait même pas une minute. Je supputai que sa tranquillité venait, outre de son goût pour le meurtre, de l’inaltération de la voiture. En effet, si le jeune mort avait sérieusement abîmé la voiture en étant heurté par elle, j’aurais eu à gérer un Alex autrement plus agacé. Mais le risque en avait tout de même valu le coup, comme semblait l’avoir conclu mon jumeau avant moi. Son regard se tourna alors vers moi et la satisfaction lisible dans ses iris ne fit qu’agrandir l’étirement de mes lèvres. Le malheur des uns, fait le bonheur des autres, songeais-je en comparant notre air repu à la tristesse qu’une famille ressentirait d’ici peu de temps.

- Que dirais-tu de lobotomiser une prochaine victime ? Cela pourrait être une expérience intéressante, je pense, me lança brusquement mon frère, offrant à mon cerveau une idée absolument séduisante. Je me demandai comment nous avions fait pour ne pas y songer jusque là. C’était tellement… drôle comme idée. Certes, il est amusant d’exécuter des gens, purement et simplement, reprit le génie qui me servait de frère, Mais comme je sais que tout comme moi, tu aimes expérimenter diverses formes de souffrance…


Pensivement, mes neurones se mettant déjà en marche pour voir la façon dont une telle expérience pourrait être menée, tout en sachant qu’Alex comblerait les lacunes qui se trouveraient dans mes idées, je posai mon menton sur mes poings fermés. Eux-mêmes étaient appuyés sur mes cuisses, ce qui me faisait arquer disgracieusement le dos. Tant pis. La situation le réclamait.

- Il faudra que nous fassions attention à ne pas détruire le centre de la douleur, déclarais-je au bout d’un court instant. Cela gâcherait tout l’intérêt de la chose, autrement. Nous aurons aussi besoin d’un plan en coupe du cerveau, avec une échelle très importante, afin que nous sachions ce que nous touchons.

Je me stoppai une seconde, me redressai et passai une main dans ma lourde chevelure. Aussitôt, plusieurs autres idées affluèrent dans mon esprit :

- Nous devrions installer une salle chirurgicale, dans le Manoir. Et nous trouver plusieurs tenues adaptées. Il est hors de question que je salisse un seul de mes vêtements avec une quelconque matière organique inférieure, assurai-je avec le même ton sentencieux qu’un juge prononçant le verdict final. Une moue dégoûtée passa sur mon visage en imaginant la chose puis je poursuivis : En ce qui concerne les victimes, ça ne devrait pas être compliqué. Je suis sûre, qu’on en aidera la plupart, en touchant à leurs cerveaux.

Ma concentration s’était envolée avec ma dernière phrase mais ce n’était pas plus mal. Entendre mon frère développer son point de vue sur la question allait certainement s’avérer aussi intéressant que divertissant. L’enfant que nous venions de renverser était déjà remisé au fin fond de notre mémoire. La lobotomie primait et nous faisait primer, nous, par extension. Nous qui allions la mettre en œuvre en l’assaisonnant à notre manière. La délicieuse manière Wenstone.
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