AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  




 
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ellan Kyper
    Date de Naissance : 05/03/1988







Faites place à

Ellan Kyper






Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan _
MessageSujet: Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan   Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan EmptyVen 24 Juin 2011 - 21:44

Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan 327646Sanstitre1 Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan 473591superbeannehathaway

Les yeux rivés sur le plafond, allongé dans mon lit, je laissais toutes sortes de pensées envahirent mon esprit bien que nombre d’entre elles concernent une de mes dernières rencontres en la personne si extraordinaire de Sophia. Il n’était pas sans dire que je ne m’attendais pas le moins du monde à faire une telle connaissance. Et surtout à m’y accrocher autant. De nouvelles émotions étaient nées en sa présence sans que je ne puisse expliquer le pourquoi du comment. Elles me semblaient si naturelles... surtout dans la façon impérieuse qu’elles avaient de prendre possession de mon esprit. Il semblait que bien des choses se déroulaient de curieuse façon en sa présence, mon comportement s’en trouvait également altéré sans que je n’en prenne pleinement conscience sur le moment. Ce n’était qu’avec le recul que je me rendais compte qu’il n’était pas dans mes habitudes d’agir ainsi. Mais pour une raison inexplicable, j’avais la sensation que cela n’augurait rien de mauvais, mais au contraire, qu’elle faisait ressortir bien plus encore mes bons côtés. Ou du moins, certains. Je ressentais un étrange sentiment de… manque ? En effet, bien que la jeune femme ait prit depuis peu une place omniprésente dans mon esprit et que nous nous soyons vus l’avant-veille, j’avais la simple envie d’être à ses côtés, discuter avec elle. Se pouvait-il que… je sois tombé amoureux ? Non. Impossible. Ressentir des sentiments d’une telle importance en si peu de temps me semblait être une chose complètement insensée. Et pourtant… Je n’en étais pas incapable, il ne servait à rien d’avoir une telle idée. Je restais humain avant tout. Non, être Vénusien n’impliquait comme seuls changements un air différent sur notre planète d’origine mais également une étonnante adaptation à ce sujet-là de notre organisme. Ainsi que quelques petits « extras » comparé aux Terriens qui faisaient justement que nous étions des extra… terrestres. Mais malgré tout, bien que je réfutais l’idée même de pouvoir éprouver de tels sentiments à l’égard de la jeune femme, une voix ne cessait de me répéter le contraire, que ce n’était même pas plus mal, au fond.

Je me décidais à me lever et poussais les draps avant de poser mes pieds nus sur la moquette. M’approchant de la fenêtre, j’ouvrais les volets puis la fenêtre et me laissais submerger par les bruits qui agitaient la ville sans discontinue. Bien que relativement plus calme lorsque la nuit tombait, Londres restait la capitale de l’Angleterre, ce qui était synonyme d’agitation permanente. Depuis la hauteur à laquelle où je me trouvais, j’avais une vue imprenable sur bien des quartiers de la métropole et sans doute était-ce l’un des avantages premiers qu’offrait mon domicile. Mais l’absence d’ascenseur décourageait la grande majorité des quelques courageux qui avaient visité les lieux. Pour moi ce n’était qu’un atout de plus. Certes lorsqu’il s’était agit de prendre possession des lieux, il avait fallu un certain temps à tout monter mais je n’étais que très satisfait de mon acquisition. Fermant les yeux un court instant, j’inspirais longuement puis refermais doucement la fenêtre avant de traverser mon appartement pour aller me préparer une tasse de café. La douche qui suivit acheva de me réveiller tout comme me permettant de réfléchir, une nouvelle fois, aux événements récents.

Je fus soudainement interrompu dans mes réflexions par un bruit que j’identifiais comme étant bien plus proche qu’à l’accoutumée de mon appartement. En effet, étant dépourvu autant de voisin de palier que d’occupants sur plusieurs étages, je m’étais rapidement habitué à ma tranquillité. Bien qu’assez sociable de nature, un peu de calme lorsque je rentrais chez moi n’était que bienvenu après une journée passée à parler une langue à laquelle je me faisais bien qu’elle ne soit maternelle. Ramenant mes pensées à l’instant présent, je me demandais s’il se pouvait que quelqu’un se décide à monter jusqu’à mon étage. C’était peu certain. En quelques mois, je n’avais assisté qu’à une visite à deux étages en-dessous de mon lieu de résidence. Et j’avais entendu dire que la personne, bien que relativement jeune, avait été découragée du nombre important d’étages à gravir quotidiennement en l’absence d’ascenseur. Je trouvais donc étonnant que quelqu’un juge intéressant de chercher résidence aussi haut. Car aux bruits, j’étais désormais convaincu que quelqu’un se trouvait à proximité. J’achevais ma douche rapidement et enfilais un jean ainsi qu’un simple tee-shirt par-dessus mes sous-vêtements et me dirigeais d’un pas empressé vers l’entrée. Aussitôt que j’eus ouvert la porte, je pus me rendre compte qu’effectivement, je n’étais pas seul dans les environs. Mais à défaut de ce que j’imaginais, ce n’était pas pour une visite mais pour emménager qu’une personne se trouvait là. Ce qui me stupéfia sur place. Les cartons s’empilaient les uns sur les autres et encombraient de façon considérable les quelques mètres carrés qui séparaient nos deux portes de l’escalier. Je n’eus pas tôt fait un pas qu’un déménageur apportait un nouveau carton et le déposa sur un autre tout en me saluant. Je lui rendis le bonjour, encore assez abasourdi. Je ne m’attendais pas le moins du monde à devoir partager mon étage avec quelqu’un d’autre et surtout sans visite réalisée au préalable, ce qui m’aurait plus ou moins préparé psychologiquement. Mais l’étonnement se remplaça par la curiosité. La porte faisant face à la mienne était ouverte et je pouvais ainsi remarquer depuis l’endroit où je me trouvais que le propriétaire dégageait l’entrée au fur et à mesure en plaçant les cartons dans les différentes pièces. Ce que je trouvais très aimable puisqu’un chemin m’était clairement dégagé si je voulais sortir. Attention qui valait déjà ma sympathie à mon futur voisin. Ou devrais-je plutôt dire voisine, au vu de la personne qui sortit de l’appartement pour faire un énième aller-retour. La jeune femme possédait un visage doux, encadré par de longues mèches brunes qui descendaient en une cascade de boucles. De taille moyenne, sa beauté me sauta aux yeux comme il était normal que je le remarque. Malgré tout, je me rendis compte que cela ne m’atteignait pas plus que cela. Seule Sophia me restait en tête. Et c’en était plus que troublant. L’inconnue me paraissait en tout cas charmante et je me demandais si elle était accompagnée. Je réalisais tout juste que je n’étais plus le seul habitant sur plusieurs mètres de hauteur mais l’idée qu’il se pouvait qu’un couple emménage en face venait de me traverser l’esprit.

L’inconnue n’avait pas remarqué ma présence. Sûrement était-elle plongée dans ses réflexions. Mais quand elle revint plusieurs secondes plus tard, elle dû lever les yeux pour entamer une nouvelle pile de cartons et son regard croisa le mien. Aussitôt un sourire s’étira sur mes lèvres et tout décidé à faire connaissance avec celle que j’allais certainement croiser assez régulièrement, je tendis la main tout en avançant de quelques pas de façon à n’être qu’à un mètre de la jeune femme.

- Bonjour et bienvenue ! Je m’appelle Ellan, Ellan Kyper. Et même si votre présence m’étonne du fait que nous vivons relativement haut, je suis ravi de ne plus être seul.

Et je le pensais sincèrement tout comme le suggéraient mon air et mon sourire. Il était temps que je fasse connaissance avec des gens ici. Et quoi de mieux que de commencer par celle qui allait vivre en face de chez moi ?


Dernière édition par Ellan Kyper le Mer 10 Aoû 2011 - 16:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous






Faites place à

Invité



Invité



Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan _
MessageSujet: Re: Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan   Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan EmptyMer 10 Aoû 2011 - 15:56

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Le jour où j'emménage dans un appartement, toute seule. Comme une grande fille. Comme une adulte. Et dire que je n'étais pas excitée à cette perspective serait un énorme mensonge. L'appartement se trouvait dans un bâtiment simple mais chaleureux, selon ce que mes parents m'en avaient dit. Il se trouvait également dans les derniers étages, sans ascenseur pour y parvenir et si cette idée en avait sans doute effrayé plus d'un, elle m'enchantait particulièrement. S'isoler en haut d'un immeuble n'était peut être pas le mieux pour développer une vie sociale, mais j'avais besoin de mon calme quotidien, réintégration dans la société ou non. Et puis, j'avais un chien désormais. Mes parents s'étaient occupés de tout aussi, lorsque j'arrivais en bas de l'immeuble après avoir marché durant une bonne demi-heure avec Saya, mes cartons m'attendaient déjà à l'étage, ou du moins une grande majorité. Je m'arrêtai un instant pour observer le cadre où se trouvait désormais mon logement : une petite cour où jouaient des enfants étaient située à droite, tandis qu'à gauche se trouvait une épicerie ouverte tous les jours, dans le cas où certains habitants manqueraient de quelque chose. Le quartier était paisible, du moins d'après ce qu'on m'en avait dit. Mais en observant les briques claires et en écoutant les rires des jeunes enfants, j'avais la sensation que ma nouvelle vie ici serait tranquille et sans incidents. Dit autrement : parfaite.

Je poussai la grande porte en bois et pénétrai dans le hall, désert en ce milieu d'après midi. C'était un miracle d'avoir trouvé un logement où les animaux étaient acceptés... Surtout ceux aussi gros que Saya. Un jappement joyeux me répondit alors que je détachai sa laisse. Elle fila immédiatement vers les escaliers et disparut vers les étages. Un sourire éclaira mon visage avant que je ne me mette à courir pour la suivre. Je montais les marches quatre à quatre, manquant à plusieurs reprises de chuter. À courir comme cela, comme une enfant courant dans les escaliers pour échapper à quelqu'un, je me sentais vivante. Insouciante. Et c'était une sensation remarquable. J'arrivai à mon étage, légèrement essoufflée. Saya s'était paisiblement assise et me fixait avec ses grands yeux, l'air de dire « Et bien, tu as été longue ! »
- C'est facile, quand on a quatre pattes ! soufflai-je en la caressant gentiment derrière les oreilles.
J'observai le palier, encombré par mes affaires. Je remarquait que la porte en face de la mienne ne portait pas le titre VACANT. Aurais-je donc un voisin, à cette hauteur ? Intéressant. Je glissai la clé dans la serrure et ouvris la porte en essayant de faire le moins de bruit possible. La tornade canine fonça aussitôt à l'intérieur et je la suivis de près. Je restai figée quelques instants. L'appartement était immense, et extrêmement lumineux. Meublé de façon sobre, dans des tons clairs, il n'attendait plus que moi. Je souris et déboutonnai ma veste avant de la jeter sur le canapé. Je remontai les manches de ma chemise, ne sachant pas vraiment par où commencer. Peut-être devrais-je dégager un passage pour l'autre habitant ? J'aviserai ensuite par la suite. Je me mis donc à la première partie du déménagement, à savoir faire passer les cartons du palier au salon...

* * *

Cela faisait déjà un moment que j'entassais mes affaires au centre de la pièce principale. Des déménageurs avaient apporté celles qui manquaient encore, à savoir mes toiles, et je n'avais pas la moindre idée sur la façon d'organiser tout le bazar que j'étais en train de mettre. Je poussai un soupir résigné. L'organisation n'était pas vraiment devenue ma meilleure amie du jour au lendemain... Je ressortis pour faire un énième aller-retour et m'arrêtai devant une énième pile de cartons, perplexe. Avais-je vraiment peint autant de tableaux que cela ? Si oui, il serait urgent que je fasse du tri dedans. Je relevai les yeux, prête à reprendre ma besogne, et me figeai aussi tôt. Un homme m'observait à quelques pas de là. Derrière lui, la porte de l'appartement en face était ouverte. Mon voisin... Un sourire franc se dessina aussitôt sur son visage et il s'approcha de moi, la main tendue.
- Bonjour et bienvenue ! Je m’appelle Ellan, Ellan Kyper. Et même si votre présence m’étonne du fait que nous vivons relativement haut, je suis ravi de ne plus être seul.
Je restai un instant silencieuse, interdite par l'aura qui se dégageait de lui. Elle était... indescriptible. Elle ne ressemblait à aucune autre et pourtant, il émanait de lui une bonté tout ce qu'il y avait de plus humaine... sans l'être véritable. Je pris soudain conscience que mon silence pouvait être mal interprété. J'ouvris donc la bouche avec l'intention de répondre quand Saya me bouscula précipitamment pour aller se jeter sur le dénommé Ellan, tout en aboyant joyeusement. Je le vis reculer de quelques pas, sans aucun doute surpris par cet accueil. Et je réalisai qu'il allait percuter le...
- Attention au poisson !
Trop tard. Un pas de trop en arrière, et le bocal du poisson rouge m'ayant été offert par une jeune enfant autiste dont je m'occupais bénévolement se renversa immédiatement sur lui. Je bondis à l'intérieur de mon nouveau chez moi et remplit un bol d'eau avant de ressortir. Je n'aimais pas vraiment les poissons rouges. Pour être honnête, je trouvais cela complètement stupide. Mais j'attachais une grande importance sentimentale à celui-ci, puisqu'il s'agissait de la première preuve d'affection dont Lia avait fait preuve. Je l’attrapai entre deux doigts avant de le laisser glisser dans le récipient, que je posai sur un carton stable. Puis j'intimai à la chienne qui continuait à sauter sur mon voisin de se calmer.
- Saya, assis !
Elle obéit docilement, sans pour autant cesser d'observer le jeune homme. Je notai qu'il avait les cheveux clair, et un visage amical totalement charmant. Je notai également que son tee-shirt ainsi que son jean étaient complètement trempés. Je me tordis les mains, gênée.
- Euh... Je m'appelle Nawel, Nawel Clarkson. Veuillez excuser Saya, elle est très... joyeuse, et hyperactive à cause du déménagement.
Je m'arrêtai un instant pour l'observer. Il avait une expression légèrement pincée et incrédule, comme si il n'avait pas encore vraiment assimilé la douche qu'il venait de prendre. Malgré moi, un sourire s'esquissa sur mes lèvres tant la scène était comique. Je repris en tentant de cacher le rire qui me gagnait.
- Ah et, désolée pour... enfin, pour l'eau. J'aurais du rentrer le bocal plus tôt, mais je n'y ai pas vraiment pensé... Il faut dire que je n'aime pas vraiment les poissons...
Je disais n'importe quoi. Je devais passer pour la pire des cruches en ce moment même, mais je n'en pouvais plus. J'éclatai alors de rire sous l'oeil médusé d'Ellan Kyper.
- Désolée, mais vous avez une expression vraiment... magnifique. Vous devez déjà regretter de m'avoir pour voisine non ? balbutiai-je avec peine entre deux éclats de rire.

Ma réaction pouvait paraître immature, et elle l'était sans doute. Mais, lorsque l'on a été privé d'une enfance normale, il faut bien rattraper le temps perdu non ? Et après tout, en chacun d'entre nous réside un grand enfant.
Revenir en haut Aller en bas
Ellan Kyper
    Date de Naissance : 05/03/1988







Faites place à

Ellan Kyper






Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan _
MessageSujet: Re: Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan   Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan EmptyLun 15 Aoû 2011 - 13:01

Vivre au 13ème étage pouvait en effrayer plus d’un lorsque l’on mentionne l’absence d’ascenseur. La première raison qui vous vient à l’esprit est, dans l’ordinaire, le nombre important de marches qu’il y a donc à monter. Et en général, que cela amuse ou donne une raison de plus de trouver folle une telle idée, le 13 peut amener à penser à sa signification, soit le synonyme de chance comme son antonyme, selon les croyances et les dires. Alors que d’autres y avaient vu une foule de désagréments, je ne voyais quasiment que des avantages à une telle hauteur et le premier était sans doute le nombre peu important de voisins à proximité – bien que cela risquait de plus être le cas –, l’éternelle flemmardise humaine prenant part de beaucoup d’humains. De plus, il me permettait de me défouler un peu également, de laisser mon esprit vaquer à toutes pensées, mes jambes répétant inlassablement les mêmes mouvements. Et puis, étant Vénusien, toutes les rumeurs ou quoi que l’on puisse qualifier cela concernant le nombre 13 m’étaient inconnues jusqu’à alors et même maintenant que j’en étais informé je n’y prenais pas vraiment garde. Autant se forger de soi-même sa propre idée. Même si ici cela n’avait pas une réelle importance.

Pourquoi donc une jeune femme s’était installée aussi haut quand tout le monde n’y voyait que des inconvénients ? La vue ? C’était une possibilité. Après tout, on pouvait embrasser une bonne partie de la ville depuis nos fenêtres bien que d’autres bâtiments tous aussi hauts empêchent de distinguer véritablement la ville dans son ensemble. Le quartier possédait aussi ses qualités comme sa réelle quiétude, aussi étonnant que cela puisse paraître. Evidemment, les bruits de la ville étaient tout de même percevables, mais n’étant pas en plein centre de Londres, la capitale et sa foule de passages, personnes et objets en tous genres capables d’émettre un son plus ou moins fort, pouvaient tout de même nous paraître, le temps de quelques heures au moins, comme étrangers.

Lassé d’élaborer plusieurs scénarios tout en sachant que le plus simple serait de questionner la personne qui occuperait désormais le même palier que moi, je m’étais décidé à sortir à sa rencontre, bien que l’idée me fût venue à l’esprit tout aussi naturellement que les questions. Il se passa quelques secondes de silence suite à ma phrase que l’on pourrait qualifier d’introduction, ou plutôt de courtoisie et je me demandais si, contrairement à ce qu’elle dégageait, la femme n’était pas plutôt en train de regretter d’avoir un voisin venu pendant son emménagement même. Je commençais à me rasséréner en la voyant enfin ouvrir la bouche, une expression assez sympathique sur le visage lorsqu’elle fut interrompue dans son élan par un chien comme sorti de nulle part et qui me fonçait dessus. Mon premier réflexe fut de reculer aussitôt de quelques pas, assez abasourdi par la tournure que prenaient les choses. Mais apparemment, je n’étais pas au bout de mes surprises car la nouvelle venue hurlait :

- Attention au poisson !

Quelques secondes trop tard malheureusement. Car au moment-même où elle criait, je reculais à nouveau et percutais un objet dur, en verre, un bocal… duquel le contenu se déversa sur moi avant même que je n’ai le temps de réagir. A quelques secondes près, j’aurais pu l’éviter, du fait de la vitesse à laquelle je pouvais me déplacer. Mais cela aurait mis à nu alors mon secret, et bien que certaines personnes le sachent, comme Sophia ou Jill, il me fallait le cacher autant que possible. Il peut paraître étonnant que j’établisse un tel raisonnement alors que tout esprit assez logique remet cela à plus tard, à froid, lorsque l’événement s’est passé et que l’on y cherche tout de même un bon point de vue. Mais il fallait croire que sur ce point, je pouvais m’avérer différent du commun des mortels. Je n’avais pas vu partir ma voisine et m’aperçut qu’elle était allée chercher un bol d’eau seulement lors de son retour, mon esprit étant accaparé par les pensées susmentionnées et par le chien, que rien n’arrêtait, qui s’était jeté sur moi et sautait autour de moi, parfois sur moi d’ailleurs, certainement sans mauvaise pensée, plutôt à cause d’un certain énervement autant qu’à une envie de jouer. Sans vraiment m’en rendre compte, je bougeais également tout en tentant plus ou moins de le calmer. La jeune femme avait remis dans son élément le poisson que j’avais oublié alors même que l’eau qui trempait mes vêtements et me les collait au corps se faisait sentir, et le bocal improvisé fut posé de nouveau, sur un carton qui semblait relativement plat et assez en hauteur tout en étant à ma vue cette fois, ce qui m’éviterait certainement un nouvel accident.

- Saya, assis !

La chienne, puisque le nom indiquait que finalement c’en était une et non comme on le pense en général de prime abord forcément un chien, obéit aussitôt. Ce qui m’enlevait, en quelque sorte, une épine du pied. Je n’avais pas tellement l’habitude des animaux à vrai dire, et la dénommée Saya me déconcertait donc bien que certainement attachante. D’instinct je m’étais reculé. Mais quand elle avait commencé à me sauter dessus, je n’avais su comment réagir, seulement d’essayer de l’éloigner tout en la calmant au moyen de mes mains. Apparemment, le pouvoir des mots de sa maîtresse était diablement plus efficace. Une chienne très bien dressée, au vu de sa réaction immédiate. Et maintenant que j’y pensais, je venais d’avoir certainement une des raisons pour lesquelles la brunette se soit installée ici : les animaux, même assez volumineux – et c’était peu de le dire en voyant Saya qui ne faisait pas partie de la catégorie des petits canins – étaient acceptés tant qu’ils ne perturbaient pas outrageusement le voisinage.

- Euh… Je m’appelle Nawel, Nawel Clarkson. Veuillez excuser Saya, elle est très… joyeuse, et hyperactive à cause du déménagement.

Que Nawel évoque à nouveau son animal de compagnie me rappela la seconde douche que je venais de recevoir en moins de dix minutes chrono. Et j’en restais encore assez pantois. J’aurais pu croire à un rêve mais l’eau me faisait bien sentir mon tee-shirt trempé et mon jean déjà serré, me prévoyait que le retirer allait être un peu plus dur que de l’enfiler maintenant qu’il était trempé.

- Ah et, désolée pour... enfin, pour l'eau. J'aurais du rentrer le bocal plus tôt, mais je n'y ai pas vraiment pensé... Il faut dire que je n'aime pas vraiment les poissons...

J’avais déjà noté le sourire survenu sur les lèvres de mon interlocutrice, certainement dû à l’expression incrédule que je devais arborer plus tôt et celle-ci se transforma par une interloquée alors que la question la plus conséquente me venait à l’esprit : Pourquoi avoir un poisson si on ne les apprécie pas ? C’était contradictoire et totalement illogique. Et je ne sais quel autre sentiment je devais laisser percevoir sur mon faciès mais Nawel, qui avait pré-amorcé un sourire plus tôt, éclatait littéralement de rire devant mes yeux stupéfiés.

- Désolée, mais vous avez une expression vraiment... magnifique. Vous devez déjà regretter de m'avoir pour voisine non ?

J’étais encore troublé qu’elle arrive à articuler de telles pensées entre deux éclats de rire, la phrase se formant progressivement. Elle était telle… une enfant. Enfin, cela dépassait même cela. C’était plus qu’une enfant. Une jeune femme devait sourire à la vie, être d’une bonne humeur assez constante. L’expression « croquer la vie à pleines dents » me vint également à l’esprit et je l’y associais, sans savoir que je n’étais pas vraiment loin d’avoir raison. Mais elle n’était pas méchante, loin de là. Son rire était pur et sincère, pas moqueur pour un sou. Et peut-être m’influença-t-elle quelque peu à ce moment, mais je la rejoignais dans son fou rire, sous les yeux empreints de joie de Saya qui, la langue pendante, nous regardait alternativement l’un et l’autre. Déjà elle se relevait et sautait autour de nous. Et tandis qu’elle s’approchait de moi, je me calmais et avec un sourire lui caressait la tête comme j’avais déjà eu l’occasion de le voir, un peu tremblant au début mais prenant de l’assurance au bout de quelques secondes en voyant qu’elle restait aussi calme que suite à l’ordre de s’asseoir. M’accroupissant, j’en fis de même sur son dos pendant que Nawel semblait enfin revenir dans un état normal. Mon regard se tourna vers elle et avec un sourire, je lui déclarais :

- Non, je ne regrette pas de vous avoir pour voisine. Et si vous le permettez, j’irais jusqu’à vous demander de bien vouloir me tutoyer, je ne suis pas encore un grand-père, ni même père tout court !

C’était à son tour d’être quelque peu surprise mais déjà elle redevenait la jeune femme au visage souriant et amical que j’avais aperçu un peu plus tôt. Je ne me croyais pas le moins du monde devin ou quoi que ce soit approchant, mais même sans savoir prédire l’avenir, j’étais conscient que notre sorte de cohabitation allait être fructueuse et certainement pleine de vie.

- Je suis donc enchantée, Nawel, de faire ta connaissance, ainsi que celle de Saya et, fis-je alors que je les regardais l’un après l’autre puis que je désignais du menton le poisson repêché de justesse, du petit inconnu qui m’a valu une seconde douche, une bonne surprise agrémentée du fait que je sois pleinement réveillé dorénavant. Il n’y a donc aucun mal et tu es toute excusée !

Un autre voisin l’aurait peut-être très mal pris, mais j’étais ainsi, n’ayant pas la rancune facile, surtout dans un tel cas de circonstances. Certes, tous trois risquaient fort de troubler ma quiétude acquise depuis quelques semaines – bien que le poisson en lui-même ne risquait pas vraiment de me déranger. Mais qui avait dit que cela était forcément une mauvaise chose et non le contraire ?
Revenir en haut Aller en bas






Faites place à

Contenu sponsorisé






Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan _
MessageSujet: Re: Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan   Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Le chemin des uns peut croiser parfois le chemin des autres || Nawellan

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Naboo :: RP-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forumactif.com