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 Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River

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Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River _
MessageSujet: Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River   Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River EmptySam 30 Avr 2011 - 0:55





Il avait oublié à quel point il adorait ce moment. L'instant crucial où la compréhension traversait le regard de ses victimes. Il se moquait de leur peur, de la flamme de courage qui brillait parfois au fond de leurs prunelles, de la pitié même. Non. Il ne vibrait que pour cette poignée de secondes où ils se comprenaient, où sa proie s'abandonnait à son destin. Cela ne durait jamais bien longtemps, l'instinct de survie ou la peur reprenant toujours le dessus, mais il s'en délectait. D'ailleurs, il lui arrivait parfois de se repasser ces moments précieux en mémoire, pour le simple plaisir de constater qu'à cet instant précis, tous étaient égaux. Quel que soit le sexe, l'âge ou bien le passé de son jouet, la lueur était toujours la même.

Cette fois-là, ce fut la peur qui remplaça la compréhension. La gamine ne devait pas avoir plus de quinze ans aussi l'excusa-t-il. On ne pense pas à mourir, à cet âge, surtout pas entre les mains d'un psychopathe. Si l'odeur du sang ne l'avait pas rendu aussi fou, il aurait peut-être eu pitié d'elle et abrégé ses souffrances. Mais elle saignait tellement... Délicatement, presque tendrement, il vint poser ses lèvres contre la plaie qui marquait sa tempe. La saveur métallique emplie ses narines, son palais, joua un moment au fond de sa gorge. Un grondement sourd s'éleva de sa poitrine, à mi-chemin entre celui d'une bête sauvage et le râle de jouissance. Effrayée, la fille cessa de se débattre, se raidie considérablement. River délaissa la blessure pour l'observer, surpris d'une telle réaction. Elle était livide et avait fermé les yeux, comme résignée à son sort, et il se prit à sourire. Elle était mignonne, abandonnée de la sorte. Fragile, presque attendrissante. D'une main, il vint effleurer sa nuque et apprécia de la sentir frémir. Une caresse plus prononcée et le menton gracile s'abattit sur sa poitrine, les vertèbres brisés ne supportant plus le poids de sa tête. Devenue poupée de chiffon, elle s'effondra dans les bras tendus de son assassin qui, durant un court instant d'oubli, la serra contre lui.

Il l'avait repéré alors qu'elle sortait d'un pub. Une de ses amies avait proposé de la raccompagner mais elle avait protesté en riant, faisant mine de s'offusquer d'être traitée comme une enfant fragile. Ô comme il avait souri ! Son insouciance l'avait perdue, faisant rugir le monstre au fond de la poitrine de River. Il aimait tellement ça, le monstre. L'innocence, la confiance... Ce sentiment d'invincibilité et de pureté humaine. Il adorait détruire les illusions de ses pairs, voir la flamme d'enfance se briser et sentir la déception tordre leurs entrailles.
Il l'avait suivi sur quelques mètres puis, réalisant qu'elle ne résidait pas bien loin du pub, s'était décidé à l'aborder. De manière naturelle, ne cherchant même pas à camoufler le fait qu'il l'ait repéré depuis un moment. Il n'avait pas menti, pas triché. Du moins, pas sur les intentions qu'il aurait eu s'il n'avait pas été un tueur, s'il avait été humain. Et elle l'avait suivie, la petite imbécile ! Comme un chien docile, elle avait emboîté ses pas. A un moment, il avait même cru qu'elle allait glisser sa petite main dans la sienne mais elle avait suspendu son geste, son bras étrangement immobilisé dans l'air. Heureusement, d'ailleurs. Il n'était pas certain qu'il aurait pu tenir si elle l'avait touché, pas certain que son épiderme ne l'aurait pas rendu fou plus vite que prévu.

A Hyde Park, elle avait paru hésiter un peu et il avait souri en songeant que ce n'était certainement pas l'endroit auquel elle s'était attendue. Un simple regard, une oeillade autoritaire, et elle avait repris sa route sans poser de question, un sourire enfantin accroché aux lèvres. Et désormais, elle gisait dans ses bras, la joue posée contre son coeur qui battait la chamade à cause de l'adrénaline qui incendiait son sang. Il avait pris son temps mais le moment lui paraissait toujours trop court et il avait aussitôt envie de recommencer. Sauf qu'il n'y avait personne dans le parc, à cette heure-là. Aucune pauvre âme égarée qu'il aurait pu soulager du poids de l'existence... Relâchant son étreinte, il laissa le cadavre de la fille s'écraser à ses pieds. Il allait devoir l'enterrer mais il n'en avait pas encore le courage. La tâche était toujours fastidieuse et elle faisait invariablement retomber l'excitation, laissant un goût amer de déception au souvenir du meurtre. Il allait finir par prendre un acolyte, s'il devait poursuivre sur cette voie malgré ses prétendues bonnes résolutions. Un gosse masqué qu'il aurait recueilli, comme il l'avait vu dans l'un de ces comics qu'affectionnaient tant les gens de cette époque. Ses propres élucubrations mentales le firent sourire. Ce qu'il pouvait être ridicule, parfois... Le gamin s'empresserait d'aller le dénoncer ou chercherait à marcher sur ses plate-bandes et il serait obligé de le tuer. Salement, bien sûr, pour donner l'exemple. On ne le flouait pas; il était le Maître.

Retenant un soupir las, River se pencha et saisit l'un des poignets de la fille. La traînant négligemment derrière lui, il entreprit de trouver un endroit où la terre serait suffisamment meuble pour qu'il n'ait pas trop de mal à se donner.









Dernière édition par River Gray le Lun 4 Juil 2011 - 14:07, édité 2 fois
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Aloysius Vasteels
    Date de Naissance : 06/01/1992







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Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River _
MessageSujet: Re: Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River   Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River EmptyMer 18 Mai 2011 - 16:05

It's the perfect place to start a complicated relationship



Aloysius Vasteels avait l’habitude de ne pas être considéré comme quelqu’un de commun. Pour tout dire, il était accoutumé à inspirer de la crainte et du respect à ceux qu’il croisait. Sa phrase fétiche illustrait d’ailleurs parfaitement cet état d’esprit « Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent ». La plupart du temps, il avait le bonheur d’être satisfait dans ce désir tyrannique mais il s’avérait que parfois, des gens s’opposaient à lui. Certes, dans ces cas-là, il s’arrangeait pour les tuer sans ciller, en prenant toutefois le temps de bien les faire souffrir pour qu’ils regrettent leur manque de considération, mais son égo en prenait chaque fois un coup. Il savait ce qui poussait ces idiots à remettre en cause son autorité et ne supportait plus de vivre avec. Du fait de la période troublée dans laquelle il était né, à cause de l’école de la rue qu’il avait fréquenté et parce qu’il s’était occupé de ses sept protégés, son éducation comportait bien des failles. Pour commencer, il n’appréciait pas la musique. Elle le gênait en l’empêchant d’avoir pleinement conscience des bruits autour de lui et en le distrayant. Ensuite, il n’aimait pas lire et regarder des films, pour les mêmes raisons, ce qui réduisait grandement sa possibilité de se cultiver. Ses seules sources culturelles résidaient dans ce qu’il entendait dans les conversations et ce qu’il lisait dans les journaux. Les informations lui étaient indispensables pour rester toujours approximativement au courant de ce qu’il se passait dans les diverses époques mais c’était réellement l’unique chose qu’il s’autorisait à avoir comme passe-temps « intellectuel ». Jouant avec son couteau tout en méditant ces pensées, il se dit qu’il devait absolument trouver une solution pour pallier à ce problème de culture. Il savait qu’il n’était pas plus débile que la moyenne, ses capacités stratégiques et son aptitude à se souvenir de la plupart des choses qui lui avaient été dites en témoignaient d’ailleurs, mais cela ne suffisait plus. Pour être un vrai leader incontesté et incontestable, il devait en plus avoir les connaissances liées à une bonne éducation. Il regretta durant une seconde son refus obstiné de recevoir les précepteurs que ses parents payaient pour lui mais se dit qu’il n’aurait sûrement pas été le même, en ayant préféré l’école traditionnelle à l’école de la vie. La lame de son couteau prit un reflet lorsque ses doigts habiles le lancèrent une nouvelle fois en l’air avant de le rattraper tout aussi aisément et l’éclat lumineux extirpa le blond de ses pensées du fait qu’il ne pouvait pour l’instant pas régler le problème qui l’occupait.

Dehors, la nuit tombait alors il se leva du lit dans lequel il avait passé la journée, comme à son habitude, et fila se préparer pour commencer enfin un nouveau jour. Le rythme décalé d’Aloysius était l’une des choses qu’il affectionnait le plus, dans son existence. Avec le café. D’ailleurs, posée sur le plan de travail de sa cuisine, une cafetière achevait d’en préparer grâce à Lou, une fille avec laquelle le jeune homme travaillait parfois. Une droguée qui était étrangement serviable et peu dérangeante tant qu’il la logeait et la protégeait de ceux qui voulaient sa peau. Sous l’eau, il se demanda quand est-ce que la fille prendrait la dose de trop, celle qui lui serait fatale, et un éclat de rire amusé échappa à sa gorge lorsqu’il s’imagina la trouver en rentrant au petit matin, ses éternelles Loose Socks aux pieds et sa peau définitivement glacée par la mort. Grâce à cette image qu’il jugeait être parfaitement hilarante, il acheva de se préparer avec une bonne humeur malsaine et alluma une cigarette dès qu’il eut fini de d’habiller. La nicotine agrandit son sourire aussi efficacement que s’il venait de vaincre l’ensemble de ses opposants après un combat acharné. Quelques instants plus tard, il remplissait une tasse de café en faisant attention à ne pas faire tomber la cendre de sa cigarette dedans et passa jeter un coup d’œil dans la chambre de Lou le temps de finir son bâtonnet de nicotine. Allongée sur le dos, le bas de son corps positionné sous le lit, elle paraissait très heureuse et Aloysius lui lança un salut qu’il doutait qu’elle ait entendu puis alla enfin boire sa tasse de café. Une longue nuit l’attendait, il devait normalement retrouver quelques contacts et faire valoir de nouveau son autorité dans quelques époques mais il avait auparavant prévu de se rendre à Hyde Park pour s’aérer l’esprit après la journée enfermé dans son appartement de deux mille onze qu'il venait de passer. Claquant la porte de l’entrée après avoir fini de boire quatre tasses de café noir, il dévala l’escalier sale et non-entretenu qui menait à l’extérieur du bâtiment et entra enfin dans sa chère nuit. Quand il était enfant, jusqu’à ses cinq-six ans, il avait eu très peur de ce monde obscur qu’il ne pouvait pas appréhender parfaitement ni contrôler mais sa mère lui avait un jour conseillé de se convaincre qu’il était l’être le plus horrible que la nuit renfermait et depuis, il n’avait plus eu peur d’elle. C’était peut-être le seul conseil utile qu’Esther Ludrige ait pu donné à son fils et celui-ci avait donc fait en sorte de le faire devenir complètement juste. Retrouver l’univers sombre dans lequel il évoluait désormais constamment était ainsi pour lui un plaisir qu’il pouvait réellement goûter à sa juste valeur.

Cela ne l’empêchait pourtant pas d’avancer rapidement, la semelle de ses chaussures effleurant à peine le macadam tant sa cadence était fluide et prompte et son esprit scindé en deux parties : l’une se concentrant sur l’instant présent, l’autre planifiant plus en détail ce qu’il allait faire. Quoiqu’il en fut, sa première étape restait Hyde Park et ses jambes le conduisirent ainsi mécaniquement vers le lieu-dit sans aucun heurt. Parfois, quelques personnes croisaient son chemin mais la plupart du temps, dès qu’elles apercevaient ce jeune homme au visage fermé et dur, elles changeaient immédiatement de trottoir pour ne pas attirer son attention plus que nécessaire. Lorsqu’il voyait cela, Aloysius se disait à chaque fois que l’on sous-estimait bien trop l’instinct primitif des humains et un sourire digne du Croque-mitaine se dessinait alors sur ses lèvres fines. Il adorait vraiment cet ascendant naturel qu’il avait sur la plupart de ses congénères. Bientôt, l’une des nombreuses grilles d’Hyde Park fut en vue et il la passa avec ravissement. L’immensité du lieu lui donnait toujours l’impression de pénétrer dans un autre monde lorsqu’il y venait. Néanmoins, lorsqu’il songeait à ce que deviendrait l’endroit quelques siècles plus tard, il ne pouvait s’empêcher de dire qu’il était pour l'instant bien trop «parfait » pour être réellement agréable. Aucune bête sauvage, les écureuils et les pigeons ne comptant pas, n’évoluait en son sein et c’était bien dommage. Heureusement qu’il était là, lui, pour donner au parc son côté indompté. Sortant son couteau de sa poche et le plaçant dans le creux de la paume de sa main gauche, le jeune homme commença à marcher sur les sentiers dessinés par les jardiniers rattachés à la ville, en admirant le début de libération végétale que les pelouses, anciennement entretenues au millimètre près, laissaient désormais voir. Aussi rapidement qu’il était arrivé, il s’enfonça dans le lieu, sans bientôt plus se soucier de suivre les chemins tracés, et un bruit de glissement appuyé attira soudainement son attention. A pas de velours, il s’approcha de son origine en essayant de déterminer ce qui pouvait bien le provoquer et, après avoir écarté les branches basses d’un arbre feuillu, il distingua la haute silhouette d’un homme qui paraissait négligemment traîner quelque chose derrière lui. Par malchance, la lumière de la lune ou des lampadaires disséminés dans le parc, n’atteignait pas l’endroit qu’Aloysius aurait aimé voir alors il se résolut à s’approcher en tâchant de faire le moins de bruit possible, s’arrêtant fréquemment dans ce but. La silhouette commençait à se préciser, la forme de ce qu’il trainait aussi et la gracilité du corps de la jeune morte fit sourire le Vagabond blond. Qui que soit l’inconnu, il avait l’air d’être sacrément intéressant et le jeune homme prit alors la décision de retarder le reste de ses projets nocturnes pour faire sa connaissance. Dans ce but, il marcha ostensiblement sur un bâton qui craqua fort peu discrètement dans la nuit silencieuse et se plaça à découvert, ses appuis néanmoins suffisamment souples pour lui permettre de se remettre à couverts, si besoin était. Dans sa paume gauche, la lame de son couteau était dépliée et étincelait à la lumière de la lune dans ce qu’Aloysius espérait orgueilleusement être un effet plutôt impressionnant. Un sourire désabusé était posé sur ses lèvres et son regard était fixé droit sur le dos de l’inconnu qui n’avait pas encore daigné se retourner vers lui.
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Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River _
MessageSujet: Re: Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River   Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River EmptyLun 4 Juil 2011 - 15:34



Être un assassin avait de nombreux avantages. Dès l'instant où la mort devenait un jeu, l'univers prenait un autre sens. La peur, le dégoût, la morale... Tout s'évanouissait dans le néant pour ne laisser place qu'à la satisfaction pure et simple de n'en faire qu'à sa tête. De se jouer des conventions fondamentales de l'Humanité, de rire au nez des trouillards qui craignaient autant de vivre que de voir le fil de leur existence tranché brutalement. De n'obéir qu'à ses propres règles, aussi sordides soient-elles. Parfois ─ lorsqu'il daignait s'attarder sur ces pitoyables mortels qui l'entouraient ─, River en venait à avoir pitié des simples meurtriers. Eux qui avaient le courage de libérer leurs semblables de l'étreinte inutile de la vie, ils demeuraient prisonniers d'un carcan de moeurs ancestraux, simples hors-la-loi quand lui édictait la sienne propre. Et il était d'autant plus avantagé qu'il n'avait même pas à se soucier des autorités, l'anneau lui offrant la possibilité de ne plus exister en changeant tout bêtement d'époque. Insaisissable à jamais.

A vrai dire, seuls les cadavres étaient pénibles. Et les frais de pressing, évidemment, mais il avait depuis longtemps pris son parti de tout simplement jeter ses vêtements, pas assez bon menteur pour inventer une nouvelle histoire pour chaque tissus couvert de sang séché et franchement lassé des regards suspicieux qu'il recevait en échange. Restaient donc les cadavres. Lourds, encombrants et pas vraiment du plus seyant. Il les aurait bien abandonnés sur place mais, après avoir constaté que certains morts devaient pourrir des jours durant avant que l'odeur n'attire les curieux, il s'était obligé à toujours leur offrir une sépulture, plus ou moins digne de ce nom selon ses envies et le temps dont il disposait mais une sépulture malgré tout. Et il n'y avait rien de plus pénible au monde que de devoir creuser une tombe. Vraiment rien. Il en était même parfois arrivé à piquer de véritables crises, à vouloir les balancer dans la première rivière venue ou à les immoler sans autre forme de procès. Mais les noyés étaient absolument affreux à ramasser et l'odeur de chair brûlée attirait inévitablement l'attention, l'obligeant parfois à commettre un nouvel assassinat. Or, il détestait tuer par nécessité, ça avait le don de lui couper ses effets, de le rendre lent et pitoyable. Alors, il creusait. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ou qu'il se retrouve au beau milieu d'un foutu parc en pleine nuit.

Il allait pousser un soupir agacé lorsqu'une branche craqua dans son dos, à quelques mètres de distance seulement. Une montée d'adrénaline vint aussitôt s'emparer de son être et il lui fallut tous ses siècles d'expérience pour ne pas bondir vers l'importun pour l'égorger. Se figeant sur place, il s'obligea à reprendre une respiration lente et mesurée afin de calmer les battements affolés de son coeur comme le désir animal d'attaquer qui lui tordait les entrailles. Quel imbécile ! Après toutes ces années à s'entraîner pour devenir évanescent, il se faisait surprendre de la manière la plus stupide qui soit tel un débutant. Un mauvais débutant, en plus de ça. Si le craquement d'une brindille ne lui avait pas paru suffisamment cliché pour être ridicule, il se serait sûrement fichu des baffes.

Abandonnant le poignet de la fille ─ dont le bras s'abattit violemment contre la terre battue ─, River inspira profondément, révisa ses appuis et adopta une posture de combat. Il avait beau tourner le dos à son potentiel ennemi, il se savait suffisamment bon combattant pour prendre ce risque. De toute façon, si l'autre était un lâche, il avait eu bien assez de temps pour l'agresser par surprise, voire même le poignarder dans le dos sans même qu'il ait le temps de se défendre. Il ne risquait donc rien, hormis de se retrouver avec un macchabée supplémentaire à mettre en terre. Une fois assuré de sa parfaite maîtrise sur ses émotions, le jeune homme pivota lentement sur ses appuis et adressa un sourire charmeur à l'obscurité.

« Bien le bonsoir, audacieux badaud. La nuit a beau être splendide, je ne suis guère persuadé du bien fondé d'une promenade nocturne et je ne saurais que trop te conseiller de t'en retourner à tes pénates. »


Ce ton ampoulé, il avait essayé de s'en débarrasser à de nombreuses reprises mais effacer des années et des années d'éducation impitoyable s'était avéré au-dessus de ses forces et il avait appris à s'adapter à ce défaut, allant jusqu'à en faire un atout. Outre les précieuses secondes qu'il glanait grâce à la longueur de ses phrases, il profitait surtout de la surprise que son parler causait à ses interlocuteurs. Et un gamin faussement blasé, armé d'un minable poignard, avait peu de chance d'échapper à la règle. Le sourire de River s'élargit lorsqu'il s'imagina lui enfoncer sa pauvre lame rutilante dans l'aine. Le hoquet ébahis et le flot de sang qui résulteraient de ce geste valaient bien qu'il perde du temps à enterrer deux corps.
Deux.
Il était vraiment en veine.
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Aloysius Vasteels
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Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River _
MessageSujet: Re: Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River   Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River EmptyMer 7 Sep 2011 - 14:52

Le son mat que provoqua le bras de la morte en heurtant le sol faillit faire remettre Aloysius à couvert mais il se contint heureusement avant cela en comprenant ce qui s’était passé. Le regard rivé sur la silhouette masculine à quelques pas de lui, il vit ses épaules se soulever, sûrement à cause d’une inspiration, et le reste de son corps se placer d’une façon qu’il put clairement identifier comme étant une posture combattante. A défaut d’avoir de profondes connaissances culturelles, il était quasiment incollable sur la violence, ce qui l’engendrait et ce qu’elle engendrait. Affermissant sa prise sur le manche de son couteau, il observa l’inconnu se retourner vers lui en prenant son temps, un sourire parfaitement superficiel sur les lèvres. Un sourire comme on en voyait lors des galas ou autres rassemblement de gens « éduqués ». Des gens qu’Aloysius n’avait pas l’habitude de croiser en train de traîner un cadavre. Un instant décontenancé, il se reprit lorsque la voix au timbre grave et raffiné de l’homme se répercuta dans l’air :

« Bien le bonsoir, audacieux badaud. La nuit a beau être splendide, je ne suis guère persuadé du bien fondé d'une promenade nocturne et je ne saurais que trop te conseiller de t'en retourner à tes pénates. »

Un malaise naquit au sein du jeune homme, près de son estomac, où se forma comme un creux, tandis qu’il réalisait que même s’il avait compris ce qui lui avait été dit, cela avait été plus difficilement que d’habitude. Le vocabulaire avait été soigné, nouvelle preuve que l’inconnu venait d’un milieu qui avait su l’éduquer et Aloysius, pour la énième fois de sa vie, se prit à penser qu’il devait sincèrement se mettre à lire. Ecouter les autres discourir n’était pas suffisant pour acquérir une aisance orale telle que celle de l’homme face à lui. Machinalement, ses doigts s’étaient remis à doucement jouer avec son couteau et ce fut le sourire grandissant de son vis-à-vis, tâche plus claire dans l’obscurité environnante, qui le fit revenir à lui. S’il continuait sur cette voie, il se ferait tuer avant même d’avoir eu le temps de répéter la phrase avec laquelle il avait été accueilli.

« Je crains que vous ayez raison, monsieur, lorsque vous doutez du bien fondé de ma promenade mais voyez-vous, ce n’est pas pour moi que c’est un mal mais pour les autres… Je crois que cela vous parle, au vu de l’état de votre compagne, si je puis dire cela ainsi. Et pardonnez mon langage, je n’ai pas eu l’éducation nécessaire pour rivaliser avec vous. »

Le ton nonchalant de sa voix contredisait le temps, les cinquante secondes trop longues, qu’il avait pris à rassembler les mots de sa réponse et il se dit qu’il devait moins bien se débrouiller qu’un étranger tout juste arrivé. Une bouffée de rage l’étreignit alors mais il se força à se calmer. Peut-être qu’échanger quelques répliques, voire même combattre, avec l’inconnu face à lui, lui prouverait qu’il n’était pas si nul que cela en matière de vocabulaire.
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MessageSujet: Re: Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River   Bitter blood, I could not resist it. - Aloysius & River Empty

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