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 When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥

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Maximilian Leevanston
    Date de Naissance : 18/09/1986







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Maximilian Leevanston






When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ _
MessageSujet: When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥   When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ EmptyMer 9 Mar 2011 - 22:14






Aylian.


1er soir :
- Que diriez-vous que nous partagions un Amour Sanglant, la prochaine fois ?
- Personnellement, j'ai une préférence pour le Septième Ciel... Bonne soirée, Monsieur Leevanston.

3 ème soir :
- Dites, vous n'avez jamais rêvé de connaître le baiser d'un ange?
- Si... Il paraît que c'est meilleur qu'un painkiller
- Certes, mais pas autant qu'un Aphrodisiaque
- Ni qu'un Sex on the Beach

5ème soir :
- Notre rencontre pourrait être assimilée à un Oh My God, non?
- Oui, ou encore à un Royal Temptation.
- Vous êtes trop Optimist

7 ème soir :
- Le Baiser d'Amour de Matthew était vraiment excellent.
- Je suis certain qu'il ne fait pas le poids face à la Nuit de Folie de Kat
- Quoi, la pétasse s'est prise pour une Porn Star?
- Sois pas jalouse, chérie, tu sais bien que mon préféré est le Tu e Io
- C'est cela, va te noyer dans ton Puits d'Amour mon chou.

9 ème soir :
- Etes-vous plutôt Libertine ou My Lady ?
- Ni l'une, ni l'autre. Je suis plutôt du genre Plaisir des Yeux, vous le savez bien.
- Vous ne pourrez donc jamais apprécier une Royal Romance
- Non, plutôt une Romance Sauvage
- Un jour, je serai votre Ice Breaker

11 ème soir :
- Vous m'offririez un Empire Céleste ?
- Je préfèrerais plutôt vous faire cadeau d'un Typhoon, vous auriez plus de chance d'y succomber.
- Je ne vous succomberais qu'avec un Pink Panther. Graw!
- Succomber dans le sens du Démolition, voyons.
- Oui, évitons de donner dans le Sentimental.

13 ème soir :
- Demain, c'est sympa pour un First Kiss, vous ne trouvez pas?
- Je ne sais pas si j'ai envie de revoir votre Sourire d'Ange.
- Ce n'est pas comme si je vous proposais un Marry Me
- Non, vous proposez simplement un Rendez-Vous.
- Et peut-être une Nuit Blanche
- Vous rêvez vraiment de Sensations, vous.


Aujourd’hui, cela faisait quatorze jours qu’Aylin Stevens était entrée dans la vie de Maximilian Leevanston. Quatorze jours qu’ils échangeaient un jour sur deux quelques répliques par textos, en utilisant des noms de cocktails pour s’exprimer. Quatorze jours qui avaient fait grandement réfléchir le Vagabond au sujet de ce qu’il ressentait à l’égard de son alter-égo féminin. Il ne l’aimait pas, évidemment, mais elle continuait à exercer une sorte d’attraction relativement déplaisante sur lui. C’était d’ailleurs cela qui l’avait poussé à continuer de lui écrire ou de lui répondre, même si c’était assez brièvement à chaque fois étant donné qu’il luttait du mieux qu’il pouvait contre le magnétisme de la jeune femme afin d’éviter de recouvrer la sensation de malaise qu’il avait éprouvée dans les toilettes du casino. Dans ce but, il avait également pris soin de ne jamais rester inactif pendant ces quatorze jours, papillonnant toujours de droite à gauche autant dans les casinos que chez ses coups d’un soir et relançant Aylin seulement dès qu’il commençait à être légèrement soûl pour ne pas avoir à directement assumer ce qu’il écrivait. Même si son interlocutrice n’était pas obligée de comprendre qu’il n’avait pas les idées claires quand il lui écrivait…. Tout aurait pu continuer selon ce schéma longtemps encore mais hier soir, il avait commis une erreur. Poussé par une jeune femme avec laquelle il venait de coucher, une certaine Jolene, il avait envoyé un texto proposant une nouvelle rencontre à Aylin en étant parfaitement sobre et depuis, il le regrettait. Certes, la jeune femme avait fini par accepter le rendez-vous qu’il lui proposait mais il n’empêchait que ce qu’il avait fait était tout à fait idiot étant donné qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’ils allaient faire lorsqu’ils se retrouveraient, ni même où ils allaient se retrouver étant donné que c’était à lui de définir leur lieu de retrouvailles. L’envie de tout simplement omettre d’envoyer le texto pour ne plus jamais avoir à faire avec Aylin, qui, il en était sûr, ne viendrait pas lui demander des comptes par pure fierté le tentait énormément… Surtout parce que même s’il appréciait le sens de la répartie de la jeune femme et que dès qu’il se remémorait son visage pur ou les battements de son cœur contre son torse il partait toujours rendre visite aux étoiles, il se souvenait également du puissant sentiment d’insécurité qu’il avait ressenti à cause de ces évènements et les deux partis s’affrontaient ainsi en lui sans qu’il ne puisse arriver à trancher. Après, pour parvenir à se décider, il pouvait toujours écouter Jolene, selon qui il devait aller au rendez-vous parce que s’il n’y allait pas, il le regretterait le reste de sa vie mais il avait aussi la possibilité de se fier à l’une de ses maximes préférées, à savoir Courage, fuyons ! donc le choix était loin d’être fait pour lui.

L’idée qu’il pouvait toujours y aller puis partir s’il ne se sentait pas à l’aise traversa finalement ses pensées et un sourire satisfait s’imprima instantanément sur le visage du jeune homme. C’était une excellente idée. Il était idiot de ne pas y avoir songé plus tôt mais au moins, son dilemme était désormais résolu. Attrapant sans se lever de son lit le portable qui était posé sur sa table de chevet, il pianota un dernier texto à l’attention d’Aylin –Rendez-vous à minuit sur le toit du British Museum, au-dessus du département asiatique, Cendrillon - puis lâcha le portable sur le sol et se repelotonna sous sa couette en espérant que le texto réveillerait la jeune femme. Après tout, il était sept heures du matin et pour les gens tels qu’eux, c’était juste le début de leur cycle de sommeil, pas sa fin… Malheureusement même s’il resta éveillé, Morphée ne venant pas l’emporter dans ses bras, le brun ne sut pas ce qu’il en était pour son interlocutrice parce qu’elle ne répondit pas et il passa ainsi deux longues heures à tourner dans son lit, ses cartes dans les mains, en songeant à Aylin Stevens, Aylin Stevens et encore Aylin Stevens, se demandant si elle allait vraiment venir avant de se mettre à la maudire et à la bénir tour à tour mais préférant de loin s’autofustiger pour avoir cédé à la tentation du jeu séducteur qu’elle lui avait proposé. Surtout lorsqu’il se souvenait qu’il avait franchi le dernier pas menant aux portes de sa perte, dans les toilettes du casino et que s’il avait envoyé un sms à la jeune femme dans le but la revoir, c’était plus parce qu’il cheminait présentement sur la route qui le mènerait directement à sa décadence personnelle que parce que Jolene l’y avait forcé. Le reconnaître enfin le fit plonger sa tête dans son oreiller et essayer de s’étouffer avec. Ce fut néanmoins un échec, l’instinct de survie du brun associé à l’envie autant inavouée qu’inavouable qu’il avait de revoir Aylin le raccrochant sans difficultés à la vie. Il repoussa alors sa couverture, posa ses cartes et partit tenter se suicider sous sa douche, projetant en même temps de faire passer le reste de sa journée avec trois DVDs de James Bond dont les noms lui paraissaient plutôt appropriés à sa situation. Il est vrai que «Casino royal», «Dangereusement vôtre » et «Rien que pour vos yeux» résumaient plutôt bien la galère dans laquelle il s’était mis.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

'cause I want it now, I want it now
Give me your heart and your soul

oOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Il était onze heures et quarante-deux minutes, d’épais nuages recouvraient le ciel et la lune mais Maximilian avançait avec assurance en direction du British Museum, jouant pour essayer de se dérider à ne jamais être pris par l’un des nombreux faisceaux lumineux qui trouaient régulièrement la nuit. Afin de se décharger du stress, il avait préféré venir à pieds plutôt qu’appeler un taxi mais désormais, il le regrettait presque tant la tentation de se tromper sciemment de chemin l’appelait, alors il faisait en sorte de compliquer son jeu, se forçant à emprunter toutes les ruelles les plus sombres et plus hideuses qu’il trouvait et qu’il savait tout de même mener à sa destination finale. Les mains dans les poches, il ne cessait de nerveusement caresser l’emballage de l’un de ses précieux paquets de cartes ou son téléphone portable sans parvenir à s’en empêcher. Il avait l’étrange sensation de se trouver enfermé en cage alors qu’il se trouvait plus que jamais à l’air libre. La perspective de d’ici peu retrouver Aylin l’agitait décidément bien plus qu’il ne l’aurait voulu comme en témoignait également son allure qui s’accélérait inconsciemment à chaque pas qu’il faisait et qui le fit arriver presque en courant à l’arrière du British Museum. Il avait l’impression que le moindre de ses muscles l’enjoignait à se défouler physiquement, jusqu’à ne plus avoir une seule once d’énergie en lui, malheureusement il lui restait seulement assez de temps pour escalader l’ancestrale façade du bâtiment et arriver parfaitement à l’heure au rendez-vous qu’il avait lui-même fixé. Sortant ses mains de ses poches, il échauffa ses articulations avec l’habitude d’un professionnel puis entama souplement la montée vers le toit, ses pensées cessant de bourdonner autour d’Aylin pour se focaliser uniquement sur les mouvements qu’il allait devoir faire pour monter jusqu’en haut de l’édifice. Ses jambes répondaient aussi parfaitement qu’immédiatement à ses bras et grâce à ça, il ne tarda pas à parvenir à destination, aussi tranquillement que s’il avait emprunté l’ascenseur pour y arriver. Finissant de vivement se hisser à l’aide de ses bras vers la barrière en pierre qui servait de rebord au bâtiment, il l’enjamba avec aisance, arrivant véritablement sur le toit et se mit à détailler l’endroit du regard, attentif à une éventuelle présence humaine. Présence qui ne tarda d’ailleurs pas à s’exprimer à travers un sifflement perçant. Instantanément, le Vagabond repéra sa source et un sourire bref éclaira son visage en voyant qu’en plus d’être là, Aylin Stevens avait choisi de les faire monter au plus près des étoiles en s’installant sur l’espèce de cube dans lequel se trouvait autrefois le groupe électrogène de secours de la partie asiatique du musée. Hâtant le pas dans le but de la rejoindre, il sentit une goutte tomber sur son épaule mais ne s’inquiéta pas, l’ensemble de ses pensées étant trop dirigée vers celle qu’il allait retrouver. La crainte qu’il ressentait précédemment était submergée par la satisfaction de bientôt revoir celle qui le perturbait tant et le jeune homme dut se forcer pour ne pas se mettre à courir vers le dernier obstacle le séparant de la brune. Celle-ci était nonchalamment assise sur l’espèce de balustrade en fonte qui entourait la moitié du toit et l’accueillit avec un sourire provocateur lorsqu’il eut fini de grimper le cube. Le lui rendant, Maximilian s’approcha avec assurance d’elle et plaça ses bras de chaque côté d’elle, ses yeux plantés dans les siens, éprouvant le plaisir enivrant du jeu de situation en situation réelle. D’un geste lent, il se pencha vers la gorge blanche de la jeune femme en veillant à ne pas la déséquilibrer puis effleura sa peau de ses lèvres en remontant vers son oreille pour chuchoter les premiers mots de leur entrevue:

- Votre regard Blue Devil m’avait presque manqué, mademoiselle Stevens… Presque.

Le dernier mot chuchoté, il embrassa enfin la peau délicate qui était si proche de lui puis s’éloigna légèrement de la brune pour s’appuyer à ses côtés, sans cesser un seul instant de la regarder. Contrairement à ce qu’il avait craint, il n’était absolument pas troublé. Ou du moins, pas comme la dernière fois… Son cœur battait certes un peu plus vite que d’habitude dans sa poitrine mais nulle envie de fuir ne le tenaillait. A vrai dire, le seul désir qu’il avait présentement était d’embrasser Aylin au lieu de jouer avec mais bien que facilement réalisable, ce désir ne serait pas assouvi tant qu’il existerait entre eux l’esprit de compétition qui s’était dégagé dès le début de leur non-relation et attirance ou pas, le Vagabond était tout à fait déterminé à ne pas se laisser faire. D'ailleurs, pourquoi ne le montrerait-il pas d'entrée à la jolie brune en assouvissant par la même occasion l'envie qui le tenaillait? Se redressant instantanément, il revint ainsi face à elle et leva sa main droite pour se saisir délicatement du fin menton féminin d'Aylin qu'il coinça entre ses doigts avant d'écraser violemment ses lèvres comme celles de la jeune femme, les pressant sans douceur durant quelques secondes au bout desquelles il relâcha entièrement son étreinte sur elles et regarda leur propriétaire, son moqueur regard vert fermement planté dans celui bleu et furieux de sa vis-à-vis :

- Vous avez failli gagner la dernière fois, je ne laisserai pas ça se reproduire...chuchota-t-il en relevant sa main pour caresser sa joue aussi tendrement qu'hypocritement.

Sur sa bouche était posée l'ébauche du goût de la jeune femme et il le sentait comme si l'espèce de "smack" qu'il venait d'obliger Aylin à faire s'était trouvé être un véritable baiser, tant la brune avait un charme qui réveillait l'ensemble de ses hormones normalement endormies. Au fond de lui, il se haïssait néanmoins pour ce qu'il venait de faire mais l'excitation qu'il ressentait en surface supplantait, trop aisément pour être positive, le sentiment moralisateur au sujet du respect d'autrui qui était l'essence même de ce qu'il était habituellement. On séduisait pour avoir ce qu'on voulait, on n'obligeait pas : ça manquait beaucoup trop cruellement d'élégance.
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When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ _
MessageSujet: Re: When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥   When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ EmptyMer 16 Mar 2011 - 17:33

And I'm breaking out
I'm breaking out
Last chance to lose control.




- Que diriez-vous que nous partagions un Amour Sanglant, la prochaine fois ?
- Personnellement, j'ai une préférence pour le Septième Ciel... Bonne soirée, Monsieur Leevanston.

* * *

- Dites, vous n'avez jamais rêvé de connaître le baiser d'un ange?
- Si... Il paraît que c'est meilleur qu'un painkiller.
- Certes, mais pas autant qu'un Aphrodisiaque.
- Ni qu'un Sex on the Beach.

* * *

- Notre rencontre pourrait être assimilée à un Oh My God, non?
- Oui, ou encore à un Royal Temptation.
- Vous êtes trop Optimist.

* * *

- Le Baiser d'Amour de Matthew était vraiment excellent.
- Je suis certain qu'il ne fait pas le poids face à la Nuit de Folie de Kat.
- Quoi, la pétasse s'est prise pour une Porn Star ?
- Sois pas jalouse, chérie, tu sais bien que mon préféré est le Tu e Io.
- C'est cela, va te noyer dans ton Puits d'Amour mon chou.

* * *

- Êtes-vous plutôt Libertine ou My Lady ?
- Ni l'une, ni l'autre. Je suis plutôt du genre Plaisir des Yeux, vous le savez bien.
- Vous ne pourrez donc jamais apprécier une Royal Romance.
- Non, plutôt une Romance Sauvage.
- Un jour, je serai votre Ice Breaker.

* * *

- Vous m'offririez un Empire Céleste ?
- Je préfèrerais plutôt vous faire cadeau d'un Typhoon, vous auriez plus de chance d'y succomber.
- Je ne vous succomberais qu'avec un Pink Panther. Graw!
- Succomber dans le sens du Démolition, voyons.
- Oui, évitons de donner dans le Sentimental.

* * *

- Demain, c'est sympa pour un First Kiss, vous ne trouvez pas?
- Je ne sais pas si j'ai envie de revoir votre Sourire d'Ange.
- Ce n'est pas comme si je vous proposais un Marry Me.
- Non, vous proposez simplement un Rendez-Vous.
- Et peut-être une Nuit Blanche.
- Vous rêvez vraiment de Sensations, vous.

* * *

C'était la énième fois qu'Aylin relisait ces messages, se demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête, se morigénant encore et encore. Cela faisait quatorze jours qu'elle échangeait des textos avec le jeune homme, s'exprimant à travers le nom de cocktails dont l'interprétation était plus ou moins ambigüe. Quatorze jours. Quatorze misérables jours qui avaient remis toutes ses certitudes en cause. Au fil des jours et des messages, elle avait sentit sa carapace se fissurer. Se craqueler dangereusement. Puis elle avait finalement explosé en mille morceaux lors du treizième soir, lorsqu'il lui avait proposé un rendez-vous. Lors de certains soirs, Aylin Stevens était complètement saoule. Royalement déchirée. Et cela c'était d'ailleurs ressenti lors de quelques réponses. Elle aurait aimé que ce soit également le cas lors de cette treizième nuit, au moins n'aurait-elle pas eu à répondre de ses actes. Sauf qu'elle était parfaitement sobre. Maître d'elle-même. Et qu'elle avait accepté, sans trop savoir pourquoi en réalité. Peut être que le jeune homme lui manquait, et que ses regards et gestes provocateurs avaient laissé une sorte de vide dans la vie de la belle brune. Une petite voix narquoise lui soufflait que c'était effectivement le cas, mais Aylin avait pris l'habitude de la museler pour ne plus avoir à l'écouter. Elle n'éprouvait pas de sentiments pour lui, ni pour aucun autre. Ce n'était qu'une sorte d'attirance physique tout à fait banale qui disparaitrait lorsqu'elle aurait fini de jouer avec sa proie. Et à force de se le répéter, Aylin Stevens avait fini par s'en persuader.

Il était sept heures du matin. La jeune femme était déjà debout, et ayant passé la journée précédente dans le futur à régler quelques différents, elle s'était couchée assez tôt. Elle s'observait d'un œil critique dans le large miroir qui lui faisait face, détaillant la cicatrice que la lame de Seth Dowson avait laissé sur son visage. Celle-ci avait beau s'être en partie résorbée grâce à la technologie avancée de l'époque natale de la jeune femme, il n'en restait pas moins une fine marque blanche sur le haut de sa pommette, et Aylin ne voyait que cela. Elle soupira, se disant que le fond de teint se chargerait de l'effacer pour la soirée. Elle ignorait où elle devait retrouver le Vagabond et se demandait si il allait véritablement fixer le rendez-vous. Peut être ne le ferait-il pas et dans ce cas là, Aylin l'oublierait, purement et simplement. Et au fond d'elle-même, elle espérait que ce soit le cas. Le vibreur de son téléphone vint anéantir ses minces espoirs, et elle s'empara de celui-ci avant de déchiffrer le message inscrit sur l'écran. Rendez-vous à minuit sur le toit du British Museum, au-dessus du département asiatique, Cendrillon. L'allusion au cocktail qui portait le nom d'une pauvre princesse de conte de fées lui arrache un sourire. Aylin était tout sauf une Cendrillon des temps modernes. Elle ne croyait ni en l'amour, ni au prince charmant. Elle savait pertinemment que les citrouilles ne se changeaient pas en carrosses, que les haillons ne devenaient pas des robes de bal et qu'aucun prince ne viendrait passer une chaussure de vair à son pied. Elle avait vu et connu les horreurs de la guerre, ainsi que la souffrance que l'humanité allait endurer. Elle avait été violée, souillée et humiliée par de prétendus êtres humains. L'amour n'existe pas. Il n'est qu'illusions et chimères. Il n'y a qu'une règle à respecter : manger, ou être mangé. Et Aylin avait depuis longtemps cessé d'être la proie. Elle ne prit pas la peine de répondre, retournant vaquer à ses occupations dans l'attente de la soirée.

ᘛ ܤ ᘚ

Minuit moins vingt. Dans l'ombre des rues, la silhouette d'une jeune femme à l'allure assurée se profilait. Aylin avait choisi sa tenue avec un grand soin, optant pour une simple robe noire et des escarpins à talons de même couleur. Elle s'était donné un petit côté femme fatale en ne maquillant que très peu ses yeux, les embellissant d'un léger trait de liner noir et de mascara, préférant mettre en valeur ses lèvres à l'aide d'un rouge à lèvres de couleur rouge. Elle était belle. Elle voulait l'être. Elle désirait être irrésistible. Bizarrement, elle désirait plaire à Maximilian Leevanston plus qu'à quiconque. Tout en marchant, la désagréable image de lui en train d'embrasser Katleen Ryan lui vint à l'esprit, la faisant accélérer un peu plus. Elle avait tiré sur la corde de la jalousie et lorsqu'il lui avait renvoyé l'ascenseur, la flèche de ce sentiment mauvais s'était fichée en plein dans son cœur. Il lui appartenait. Il était sa cible, sa proie. Et aucune autre n'avait le droit de l'approcher. Si Aylin avait écouté sa raison, celle-ci lui aurait murmuré que cette soudaine crise de possession était le résultat de l'attirance qu'elle éprouvait pour le jeune homme. Seulement, sa raison avait été enfermée à double tour quelque part dans sa tête et Aylin l'étouffait continuellement pour ne pas avoir à regarder la vérité en face. Elle arriva bien vite au British Museum et emprunta l'escalier de service qu'elle avait repéré un peu plus tôt dans la journée, celui-ci l'amenant directement au lieu de rendez-vous. Elle observa les lieux, déserts, avant que son regard ne s'arrête au niveau du cube abritant autrefois le groupe électrogène. D'ici, elle pourrait avoir une vue d'ensemble sur le toit et ainsi repérer le jeune homme dès qu'il arriverait. Elle se hissa dessus avec aisance puis s'assit, entourant ses genoux de ses bras. En levant le visage vers le ciel, elle réalisa que les nuages avaient disparu, laissant le clair de lune illuminer Londres. Son esprit s'égara parmi les étoiles, ces astres qu'elle avait si longuement admiré lorsqu'elle était enfant. Sa mère lui racontait toujours que chacune d'elle était l'âme d'un défunt et que du haut de la voûte céleste, ils veillaient continuellement sur les mortels. Même si Aylin savait désormais que c'était faux, elle se plaisait à imaginer ses parents dans le ciel étoilé, les yeux rivés sur elle. Cela lui procurait un sentiment de sécurité dont elle avait besoin en permanence.

Des bruits de pas vinrent briser le silence, ramenant la jeune femme à la réalité. Tournant la tête, elle vit se profiler une silhouette masculine dans la pénombre. Un sourire étira ses lèvres. Il était là. Et à en croire son attitude, il la cherchait. Elle manifesta sa présence d'un bref sifflement afin d'attirer l'attention du Vagabond vers l'endroit où elle se trouvait, puis elle l'observa s'approcher. Chaque pas qu'il faisait en sa direction la rapprochait un peu plus de sa déchéance, et Aylin ne le réalisait que trop tard. Il fut bientôt assez proche pour qu'elle puisse discerner ses traits, ce qui arracha un soubresaut douloureux à son cœur. Il serait sa perte. Elle en avait conscience, mais elle ne se départit pas pour autant de son assurance. Elle lui adressa donc un de ses sourires provocateurs habituels lorsqu'il parvint finalement à la rejoindre, malgré son envie de fuir très loin de ce toit. Le Vagabond anéantit la distance qui existait entre eux en quelques secondes, le même genre de sourire que celui qu'Aylin arborait dessiné sur ses lèvres. L'assurance qu'il dégageait charma la jeune femme, il ne semblait plus aussi démuni que lorsqu'elle avait eu raison de lui lors de lors première rencontre, et cela lui plaisait. La partie reprenait là où elle s'était arrêtée. Il s'approcha, plaçant ses bras de chaque côté d'elle en un geste parfaitement calculé. Aylin se retint de sourire, le fait qu'il se montre plus audacieux que l'autre fois l'amusait. Elle avait craint, pendant un très court instant, qu'il ne fut pas celui qu'elle pensait. Mais cette crainte s'évanouit bien vite lorsqu'il approcha son corps du sien. Il se pencha doucement vers sa gorge, effleurant presque avec tendresse sa peau de ses lèvres avant de lentement remonter jusqu'à son oreille. Le bref contact avait arraché un frisson qui avait courut le long de la colonne vertébrale d'Aylin. Cet homme avait un don pour perturber ses hormones, le moindre contact semblant incendier chaque parcelle de son corps.
- Votre regard Blue Devil m’avait presque manqué, mademoiselle Stevens… Presque.
Aylin n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il venait de dire qu'il l'embrassait dans le cou en un contact éphémère, manquant de la faire défaillir alors qu'une sorte de feu s'allumait doucement en elle. Il s'éloigna alors que leurs regards restaient accrochés, comme inséparables. Ces deux iris noisettes emplis de provocation lui avaient manqué. Elle aimait se perdre en eux, oubliant le reste du monde. Tout s'effaçait lorsque le regard de Maximilian était rivé dans le sien. Et bien que ce soit assez alarmant comme sensation, cela plaisait à Aylin. Se demandant comment allaient évoluer les choses, elle vit le jeune homme se redresser brusquement avant de revenir vers elle. Il se saisit de son menton, le relevant légèrement et, avant qu'elle ne puise réagir, il l'embrassa. Son cœur se tordit violemment, douloureusement alors qu'il gardait ses lèvres contre les siennes durant quelques secondes. Une foule de sentiments contraires envahirent la jeune femme. Attirance et répulsion, désir et mépris, amour et haine. Il s'écarta d'elle, et l'expression moqueuse qu'elle lut dans ses yeux attisa la colère qui pointait en elle.
- Vous avez failli gagner la dernière fois, je ne laisserai pas ça se reproduire...
Elle ne fit pas attention à ses mots alors qu'il caressait sa joue, mais ce contact n'avait rien de tendre aux yeux d'Aylin. Elle avait au contraire envie de lui broyer les os. Elle détestait qu'on la force. L'obliger à faire quelque chose contre sa volonté était vraiment stupide. Il fallait être masochiste ou même carrément suicidaire pour s'y risquer, et c'était exactement ce qu'il venanit de faire. Il voulait jouer ? Bien, ils joueraient. Mais selon ses règle à elle. Et en cet instant précis, Maximilian Leevanston venait de signer l'équivalent d'un arrête de mort.

La main d'Aylin vint intercepter celle du jeune homme, l'éloignant immédiatement de son visage, la serrant avec une certaine force. Ce qui surprit visiblement Maximilian, une étincelle de stupeur illuminant désormais son regard. La jeune femme qu'il pensait sans aucun doute frêle et fragile ne l'était pas le moins du monde, et il allait bientôt le découvrir. Elle lâcha ses doigts tout en souriant faussement, une mèche de cheveux venant tomber devant ses yeux. La tueuse se mêlait à la charmeuse, le danger se mélangeait à la séduction. Aylin était une femme qui avait été dangereusement blessée, et il arrivait souvent que les frontières entre ses deux personnalités se craquèlent. Comme en cet instant précis. Elle le gifla, le bruit résonnant dans le silence de la nuit, hurlant dans son esprit. Sans se départir de son sourire, elle glissa ses mains autour de la nuque du jeune homme, ses doigts venant se mêler à ses cheveux. Elle l'attira brutalement contre elle, collant son front au sien. Elle lâcha alors ses premiers mots de la soirée.
- Dites moi, où est passée votre galanterie ? Vous venez de faire une grossière erreur, Monsieur Leevanston... susurra-t-elle doucement à quelques centimètres de ses lèvres.
Elle émit un sifflement réprobateur tandis qu'elle repoussait le Vagabond sur le côté, sans pour autant le lâcher. Aylin s'installa tranquillement sur les jambes de sa victime, caressant lentement son visage jusqu'à la base de son cou. Telle un serpent, elle colla son corps contre le sien, ses yeux rivés dans ceux du Vagabond qui semblait légèrement perturbée par la façon dont elle avait inversé la situation. Ses lèvres vinrent s'approcher de son oreille, et elle sentit le jeune homme se crispé lorsqu'elle posa son autre main à plat contre son torse, au niveau de son cœur. Elle sentit le rythme de celui-ci s'emballer, son sourire s'agrandissant. Elle jouait avec le feu, surfant sur les vagues de l'Interdit mais bizarrement, l'idée que la situation puisse déraper totalement et ne devienne incontrôlable lui plaisait. Elle fit donc doucement courir ses doigts le long du torse du jeune homme, appréciant sentir sa respiration devenir de plus en plus difficile. Il n'était visiblement pas du tout insensible à elle et elle comptait bien en profiter. Son nez frôla lentement sa gorge alors que ses lèvres papillonnaient sur sa peau douce.
- Vous savez... Personne. Ne. M'embrasse. Sans. Ma. Permission, chuchota-elle en ponctuant chaque mot d'un baiser contre le cou du brun.
Elle laissa sa joue reposer contre celle de Maximilian avant de se redresser vivement en le repoussant en arrière, un sourire moqueur aux lèvres. Elle s'éloigna de quelques pas afin de le laisser se remettre, profitant de cet instant pour reprendre elle-même ses esprits. Se plaçant au bord du cube, elle observa la vue que cela lui donnait sur la ville. Quelques part, brisant le silence, Big Ben sonna les douze coups de minuit. Et Cendrillon redevient souillon... Aylin détestait les contacts qu'elle ne maitrisait pas, car cela lui rappelait des souvenirs qui étaient toujours présents, jusqu'à en être gravés dans sa chair. Elle avait peur lorsqu'elle n'avait pas le contrôle des choses, et c'était un sentiment qu'elle haïssait. La belle brune se retourna de nouveau, avisant le jeune homme à l'air un peu hagard qui se trouvait encore au sol.
- After midnight, lança-t-elle avec un clin d'œil.


Dernière édition par Aylin Stevens le Ven 27 Mai 2011 - 18:59, édité 1 fois
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Maximilian Leevanston
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When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ _
MessageSujet: Re: When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥   When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ EmptyMer 13 Avr 2011 - 15:52

Les doigts de Maximilian s’attardèrent sur la peau douce des joues d’Aylin, profitant de la caresse qu’ils offraient presqu’amoureusement pour assouvir l’envie proche de devenir une nécessité que leur propriétaire avait de toucher la jeune femme. Le contact ne tarda pourtant pas à se rompre lorsque l’une des fines mains de la jolie brune vint se saisir des doigts du Vagabond pour l’éloigner fermement de son visage, sans qu’il ne s’y attende. Il était tellement calme à tranquillement effleurer l’épiderme délicat de son interlocutrice que l’idée que ça lui déplaise ne lui aurait jamais traversé l’esprit, malgré ce qu’il venait de se passer. Le baiser forcé lui paraissait s’être passé à des années-lumière. Il était déterminé à ne pas perdre la face devant Aylin Stevens mais ses repères s’effritaient invariablement dès qu’il entrait réellement en contact avec la susnommée, sans qu’il ne puisse faire quelque chose pour remédier à la situation qu’il appréhendait de loin. Comme un observateur l’aurait fait. Les charmants doigts de la jeune femme toujours serrés autour des siens l’empêchaient de quitter cet état mais, de la prison de son corps pour la première fois trop fortement soumis aux stimulations hormonales, il se promit de désormais éviter tout contact prolongé avec la jolie brune afin de conserver un esprit relativement clair. Sûrement inconsciente de l’effet qu’elle avait sur lui, cette dernière lâcha sa main, un sourire délicieusement hypocrite étirant ses lèves et une mèche de cheveux cachant une partie de son regard bleu électrique, avant de soudainement le gifler. Le bruit sec de la claque résonna dans l’obscurité les entourant mais Maximilian ne réagit pas. De toute manière, même s’il l’eut voulu, Aylin semblait déterminée à ne pas lui en laisser le temps car à peine sa main s’était-elle retirée de la joue masculine qu’elle venait de frapper que, déjà, elle se collait à lui, l’emprisonnant dans les fils invisibles de sa toile mortelle. Les connexions nerveuses du jeune homme semblaient être sur le point d’imploser, tant il faisait d’efforts vains pour ne pas faire attention aux doigts qui enserraient son cou et glissaient dans ses cheveux. Le souvenir de ce qu’il s’était passé dans les toilettes du Casino, quatorze jours auparavant, lui revint brutalement et, durant quelques secondes, il retourna là-bas. Il éprouva ainsi à nouveau la colère de s’apercevoir que sa vis-à-vis passait outre ses efforts de séduction pour le séduire en premier mais à cette ancienne colère collait désormais celle qu’il éprouvait d’avoir une fois encore sous-estimé Aylin Stevens. Il n’aurait pas du réagir aussi impulsivement, dès le début. Avec quelqu’un d’un peu moins fort, ça aurait pu fonctionner, certes, mais il devait désormais se rendre à l’évidence : la brune n’était certainement pas n’importe qui. Une nouvelle sensation, encore empruntée au souvenir, le submergea, remplaçant par la même occasion la colère et une vague nausée naquit en lui tandis que le trouble, plus violent que jamais, s’installait sans gêne aucune, en lui. Avant la fichue jeune femme, il ne s’était jamais senti faible étant donné qu’il n’avait jamais perdu le contrôle sur quoique ce soit mais cette immunité paraissait être maintenant finie à cause de son corps qui acceptait les sollicitations d’Aylin. La stupidité dont faisait preuve l’un de ses outils de « travail » créa au sein du Vagabond une sensation de dégoût assez violente pour qu’il abandonne le souvenir et se concentre sur ce qu’il était en train de vivre avec une distance suffisante pour, pour l’instant, échapper aux stimuli hormonaux. Le front collé contre celui de la jeune femme, sans qu’il ne se soit rendu compte du rapprochement dont il avait été l’objet, il n’avait qu’à s’avancer de quelques dérisoires centimètres pour embrasser les lèvres rosées de sa vis-à-vis et la muraille d’indifférence que la répulsion était parvenu à construire trembla sur ses fondations, à cette méprisable pensée.

- Dites moi, où est passée votre galanterie ? Vous venez de faire une grossière erreur, Monsieur Leevanston...

La voix de la brune avait susurré ces mots et Maximilian décelait encore la trace de son souffle sur ses lèvres, sans même avoir cherché à le faire. Il était trop concentré sur le sens de ce qui avait été dit, ou faisait en sorte de trop l’être, pour s’intéresser plus que nécessaire à la façon dont ça avait dit. Ou plus exactement à la manière dont ses hormones auraient pu réagir à la sensualité de la jeune femme, alors même qu’elle le menaçait sans ambigüité. Alors, son esprit essaya de déterminer les risques qu’il courrait et ne cessa d’arriver à la même conclusion : tant que son corps ne recommençait pas à réagir d’une façon purement bestiale, il pouvait tout encaisser. L’envie de jouer avec ses cartes s’insinua en lui mais Aylin, après avoir sifflé pour insister sur ce qu’elle venait de dire, le repoussa sur le côté et s’installa posément sur ses jambes, l’empêchant ainsi de se saisir du paquet que renfermait ses poches. Relativement dépité par la tournure que prenait la situation tout en étant profondément satisfait de ne plus être que dépité par les actes de la jeune femme, Maximilian la laissa caresser doucement son visage et se coller lascivement à lui sans ciller, même si quelque chose lui disait que le léger trouble qu’il recommençait à ressentir malgré lui devait malheureusement se lire sur son visage. Faisant de son mieux pour ne pas laisser le bouleversement prendre trop d’emprise sur lui, il accorda son entière attention au regard délicieusement profond de la jeune femme et sut immédiatement que c’était une mauvaise idée. Le contrôle glacé qu’il lisait dans le bleu de ses pupilles lui fit comme un coup de l’estomac. Un coup trop agréable pour être innocent et, à cause de ça, il fut presque content lorsque le visage de la brune quitta son champ de vision pour sa périphérie. Néanmoins, comme si elle connaissait toutes les manières de le mettre dans une situation déplaisante, sa main droite vint se poser sur son torse masculin, exactement au-dessus du cœur et le Vagabond n’eut pas la moindre idée de comment il fit pour ne pas brutalement se lever et partir en courant ou à travers le temps. Sûrement étaient-ce ses battements de cœur qui vibraient dans ses oreilles à l’en assourdir qui l’avaient empêché de réagir si spontanément en faisant naitre en lui la peur de la chute due à un quelconque déséquilibre ou alors peut-être était-ce le fait que ses jambes lui paraissaient être faites de guimauve… La réponse se dérobait sans cesse à lui mais ça ne le dérangeait pas. Il valait mieux qu’il ne soit pas entièrement conscient de ses propres faiblesses pour éviter d’y prêter trop attention. Pendant ce temps, les doigts fins d’Aylin Stevens s’étaient mis à tranquillement cheminer sur son torse et sa respiration s’était machinalement faite plus profonde au fur et à mesure que les caresses se répercutaient au plus profond de son être. S’en apercevoir donna à Maximilian la désagréable impression de tomber dans le vide mais la jeune femme sur ses genoux l’avait déjà fait s’engager trop loin sur le chemin de leur perte pour qu’il puisse désormais espérer changer quelque chose en agissant. Il était trop tard pour sauver son âme et il comptait faire en sorte que ce soit la même chose pour la brune dont les lèvres papillonnaient aisément sur sa gorge, la parsemant de très légers baisers jusqu’à ce que son souffle ne vienne troubler ses caresses pour signifier que de nouveaux mots allaient être lancés dans l’atmosphère sensuelle et presque sexuelle qui les entourait :

- Vous savez... Personne. Ne. M'embrasse. Sans. Ma. Permission, chuchota-elle en ponctuant chaque mot d'un baiser contre le cou du brun.

Brusquement, alors que le dernier mot venait d’être prononcé, Maximilian se rendit compte qu’il était tendu à l’extrême. En faisant en sorte de ne pas être troublé, il avait en fait simplement occulté les réactions hormonales de son corps et elles lui revenaient désormais de plein fouet, comme pour venger l’honneur d’Aylin qu’il avait précédemment bafoué. Leurs joues collées l’une contre l’autre, ils auraient certainement pu passer pour un couple à cet instant T mais le Vagabond savait au fond de lui que ça ne serait jamais aussi simple entre eux. A moins que quelque chose d’imprévisible et extraordinaire ne survienne. Quelque chose ressemblant à la mort. Peu désireux de se plonger dans de telles pensées morbides, il était sur le point de rompre le contact physique qu’il avait toujours avec son interlocutrice quand celle-ci se redressa prestement en le repoussant en arrière, un sourire narquois posé sur ses jolies lèvres. Maintenant qu’il n’avait plus son poids plume sur les genoux, Maximilian sentait comme un souffle de vent frais, agréablement rafraîchissant, l’entourer et la certitude qu’il allait effectivement réussir à perdre Aylin avec lui s’imposa à lui avec plus de netteté que jamais auparavant. Entièrement tournée vers Londres endormie, la jeune femme donnait l’impression de revenir de loin et le jeune homme se demanda si le monde qu’elle venait de visiter était aussi détestable que celui dans lequel elle le forçait à se rendre dès qu’elle le touchait. Il l’espérait sincèrement tandis que sa respiration s’apaisait tranquillement, redevenant calme et mesurée à chaque seconde qui passait. L’ensemble des secondes finirent par mener à minuit et Big Ben célébra le début de ce nouveau jour en sonnant, comme d’accoutumée. Notant distraitement qu’il avait donné à l’origine donné rendez-vous à minuit à la jolie brune, le Vagabond se dit qu’il ne contrôlait décidément plus rien mais ça ne lui importa plus lorsque, se retournant de nouveau vers lui, Aylin lui décocha un clin d’œil et deux nouveaux mots qu’il jugea être étrangement remplis de promesse :

- After midnight.

Hochant lentement la tête pour lui signifier qu’il avait bien entendu ce qu’elle venait de dire, il se releva lentement du sol sur lequel il était encore installé et recula jusqu’à la rambarde qui entourait à moitié le cube sans quitter des yeux la jeune femme. Ses mains, obéissant à une habitude que le jeune homme ne voudrait jamais perdre, allèrent fouiller dans ses poches et en sortirent un paquet de cartes qui tomba au sol dès que son contenu eut été attrapé par les doigts agiles et, immédiatement, les rectangles de plastiques se mirent à virevolter dans l’air au rythme que les mains de Maximilian leur imposaient machinalement pendant que son esprit retrouvait un semblant de clarté La légèreté qu’il avait ressentie lorsque la jolie brune s’était levée de ses genoux ne l’avait pas quitté et lorsque le ciel craqua au-dessus de leurs têtes quelques secondes avant que des milliers de gouttes d’eau ne s’écroulent sur la ville, il ne bougea pas, restant immobile à jouer avec ses cartes tout en regardant la gracieuse silhouette de la jeune femme devenir de moins en moins nette à travers le rideau aquatique. Le monde devenait entièrement flou à être ainsi brouillé par les filets de pluie mais ce n’était peut-être pas plus mal. Ca donnait une dimension parfaitement irréelle au moment, une dimension qui promettait de leur laisser faire tout ce qu’ils voulaient, alors Maximilian quitta la barrière de métal sur laquelle il était jusque là appuyé et, les cartes glissant de ses mains sans qu’il ne s’en aperçoive, à chaque pas qu’il faisait, s’approcha une nouvelle fois d’Aylin Stevens. Son pas était lent du fait de la peur instinctive de la glissade qui le contrôlait inconsciemment mais il ne le remarqua pas, trop occupé par le fait de mentalement reconstruire les traits floutés par la pluie de celle vers qui il allait. La chemise sombre qu’il avait choisi de porter ce soir-là lui collait au torse mais il ne s’en rendait même pas compte, pas plus qu’il ne s’apercevait du fait qu’il en était de même pour Aylin dont le charmant corps souple était lascivement entouré du tissu mouillé de sa jolie robe noire. La distance entre eux redevint quasiment nulle alors que leurs regards ne s’étaient pas lâchés et, mécaniquement, comme si son corps ne lui appartenait plus vraiment, le jeune homme leva une fois encore l’une de ses mains pour caresser le visage de son interlocutrice. Le contact avec l’épiderme mouillé lui plut, allant même jusqu’à presque le fasciner et il caressa de la pulpe du pouce les lèvres roses de la jolie brune avant de rapidement faire glisser sa main jusqu’à la gracile nuque féminine et de plaquer la seconde au niveau du cou fin d’Aylin dans le but de l’empêcher de se dérober au baiser qu’il lui donna, un instant plus tard. Bien que la violence soit toujours présente, le Vagabond faisait là en sorte de ne pas réellement brutaliser les lèvres de la jeune femme. Il désirait simplement lui faire ressentir tout ce qu’elle déclenchait en lui, l’ouragan qu’elle provoquait et qui dévastait la moindre parcelle de self-control qu’il possédait ordinairement sans toutefois lui manquer de nouveau de respect, malgré le fait qu’il n’était pas certain qu’elle verrait les nuances existant entre les deux baisers forcés. La pluie tombait toujours à tout rompre sur eux et Maximilian loua ce fait étant donné qu’il avait l’impression que les gouttes d’eau lui permettaient de ne pas se laisser entièrement submerger par le brasier qu’Aylin créait en lui. Se sentant près du point de fracture entre le désir qu’il avait de briser la jeune femme pour les bouleversements qu’elle lui faisait ressentir et celui de simplement céder à l’étrange tentation de l’aimer, il la lâcha brusquement en la repoussant quelque peu de lui, exactement de la même manière que si la peau de la jeune femme était soudainement devenue incandescente sous ses doigts, tandis que lui-même se reculait pour agrandir la distance entre eux, s’éloignant sans vraiment s’en rendre compte des barrières de sécurité qui entouraient la moitié du cube pour doucement s’approcher du vide.

- Vous êtes comme un Soleil de Minuit : parfaitement indécent de par son goût sensuel, cria-t-il pour couvrir le bruit des gouttes en train de s’écraser sur le sol. Donc ne venez pas ensuite vous plaindre de mon comportement, surtout alors que vous faites tout, depuis le début, pour me séduire.

Prononcer ces mots rendait la situation dans laquelle ils se trouvaient beaucoup plus concrète qu’elle ne l’avait jamais été auparavant et Maximilian fut d’autant plus déterminé à conduire Aylin aussi bas qu’il était lui-même en train de tomber. Il était capable de la séduire, il n’avait qu’à se rappeler le trouble jumeau au sien qu’il avait pu percevoir lorsqu’ils s’étaient trouvés dans les toilettes du casino ou bien même seulement les textos qu’ils s’étaient échangés. L’un comme l’autre n’y aurait pas répondu s’ils n’avaient pas été un tant soit peu intéressé par leur nouvelle rencontre. Ils étaient chacun un défi pour l’autre alors le Vagabond ne s’en voulait pas d’avoir été précipité en premier dans le gouffre de leur perte : après tout la jeune femme aussi glissait vers leur attractif précipice en l’y projetant. Ecartant d’un mouvement de main les cheveux qui s’étaient collés à son visage et menaçaient de restreindre son champ de vision, il reprit la parole, sa voix toujours aussi forte et tremblant presque de la fureur excitée qu’il ressentait à la perspective de bientôt toucher le fond du gouffre en compagnie de son interlocutrice :

- Je le suis, ne devriez-vous pas être satisfaite ? Vous m’avez fait perdre ma galanterie, vous devez assumer. Je ne suis responsable de rien, mademoiselle Stevens. Vous êtes en train de cause ma perte. A vous de voir si vous êtes apte à le supporter.

Mentalement, il rajouta une note à sa propre intention (et de même pour moi, parce que c’est ce que je suis depuis vingt-quatre ans qui est train de se fissurer puis croisa fermement les bras sur son torse, le menton levé en une attitude provocatrice à l’intention de celle qui méditait sûrement sa nouvelle vengeance. Malheureusement, il se sentait beaucoup trop fébrile pour rester ainsi plus que deux secondes et, de ce fait, se rapprocha prestement de la jolie brune avec la ferme intention de la prendre dans ses bras afin de lui faire sentir sa supériorité physique mais le bleu regard meurtrier qu’il put discerner lorsqu’il fut à quelques centimètres d’Aylin le fit immédiatement s’immobiliser. Les paroles d’introduction d’une chanson lui revinrent brusquement et ses lèvres les murmurèrent muettement It's bugging me, grating me and twisting me around, yeah I'm endlessly caving in and turning inside out pendant que la sensation d’être vivant le transcendait. Aylin Stevens, loin de le changer, le faisait en fait simplement repousser les limites de son être et, maintenant qu’il en avait une conscience aigüe, c’était aussi jouissif qu’irritant.
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When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ _
MessageSujet: Re: When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥   When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ EmptyDim 17 Avr 2011 - 2:11

Il y a comme une étincelle, dans le ciel de ce soir.
Je sens trembler la terre, l'Apocalypse c'est ce soir.


Sous le ciel nocturne, Maximilian Leevanston apparaissait différemment aux yeux d'Aylin. Il lui semblait... irréel. Comme si il était une sorte de rêve, une illusion que la lumière du jour dissiperait dans la brume de l'aurore. Une chimère, c'était cela. Ces yeux, ce visage, ces lèvres et ce corps n'étaient que mirages. L'intérêt qu'elle lui portait était risqué car bien trop intense, et le risque que le jeune homme ne s'évapore dans la nature était grand. Après tout, ils ne s'étaient rien promis. Ils avaient juste lancé un jeu. Un jeu malsain qui les poussait dans un abysse dont ils ne pourraient sortir, mais qu'ils pouvaient néanmoins abandonner à tout moment. Elle ne s'était pas encore investie au point de perdre le contrôle des choses, et elle pouvait sentir que l'attraction qu'exerçait le Vagabond sur elle lui était pesante sans pour autant être déplaisante, sans qu'il ne s'agisse toutefois d'un danger immédiat. Le souvenir des lèvres de Maximilian pressées contre ses lèvres à l'encontre de sa volonté lui revint, éclaircissant ses idées. Elle observa donc le jeune homme se relever, leurs regards ne se séparant pas, tandis que la colère refaisait surface en elle. Dans la pénombres, ses prunelles noisette étaient captivantes. Il s'appuya contre la barrière et, poussés par une habitude qu'Aylin définissait désormais comme un charmant toc, ses doigts allèrent s'emparer d'un paquet de cartes qu'il se mit à battre. Maximilian était quelqu'un de peu expressif, son visage restait la plupart du temps impassible mais il ne pouvait contrôler les battements de son cœur ou encore sa respiration, qui trahissaient bien souvent son état. Il en était de même pour sa manie de faire virevolter ses cartes qui semblait destinée à calmer ses nerfs. Aylin l'observa donc en silence, profitant de cet instant pour réfléchir à la façon dont la situation risquerait d'évoluer. Elle n'eut guère le temps de réfléchir bien longtemps, car le tonnerre gronda soudain au dessus de la ville, la faisant sursauter légèrement. Priant pour qu'il n'ait rien remarqué, la jeune femme leva son visage vers le ciel en même temps que des milliers de gouttes d'eau s'abattaient sur Londres, appréciant le contact de l'eau sur ma peau. En quelques secondes, elle fut trempée, sa robe lui collant à la peau. Aylin se félicita d'avoir choisi un maquillage Waterproof, chose qui n'arrivait que rarement. Reportant son attention sur le toit, elle remarqua qu'elle n'arrivait plus à discerner ce qui se trouvait autour d'elle. La sensation d'être seule s'infiltra mesquinement en elle, lui faisant faire un pas en avant, un peu au hasard.

Entourée par ce rideau de pluie, Aylin se sentait vulnérable. A moitié aveuglée et assourdie par le bruit des gouttes s'abattant furieusement au sol, elle avait l'impression d'être une faible proie à la merci de n'importe quel prédateur. C'était un jour de tempête qu'elle avait été capturée, sans avoir pu se défendre. Et depuis ce jour, malgré le fait qu'elle tentait souvent de faire abstraction de son angoisse, les orages étaient toujours assez particuliers pour la brune. Alors qu'elle commençait de nouveau à perdre contact avec la réalité et à s'égarer dans le doux cauchemar de ses souvenirs, Aylin distingua la silhouette de Maximilian qui s'approchait de nouveau d'elle. La pluie donnait un autre aspect au moment qui se déroulait sur le toit du Bristish Museum : elle était telle une promesse. La promesse que quelque chose allait changer, se passer. Et Aylin n'était pas vraiment sûre d'apprécier cela. Inconsciemment ou non, ses yeux détaillèrent le corps de Maximilian, nettement mis en valeur par la chemise de couleur sombre qui lui collait désormais à la peau. Il semblait plus musclé qu'elle ne l'avait cru au premier abord. Malheureusement ou non, le jeune homme ne lui laissa pas le temps de continuer ses réflexions sur son physique car il effaça de nouveau la distance qui existait encore entre leurs deux corps, tandis qu'Aylin se perdait dans ses yeux. Il porta la main à son visage, caressant doucement de ses doigts la peau trempée d'Aylin. Celle-ci sentit une boule se former au creux de son estomac alors qu'un frisson la parcourait. Le contact était agréable. Un peu trop même. Comme déconnectée de la réalité, la Vagabonde le laissa effleurer ses lèvres sans se dérober. Elle n'en avait même plus envie, à dire vrai. Son cœur battit un peu plus fort lorsqu'elle comprit qu'il risquait de l'embrasser une fois encore. Sa conscience lui hurlait de le repousser, voire même de fuir ce toit. De le frapper, ou encore de le tuer afin d'être certaine que le danger serait écarté. Seulement son corps refusait de bouger et, lorsqu'il passa ses doigts derrière sa nuque, Aylin sut qu'elle venait de perdre une bataille. Les lèvres de Maximilian entrèrent de nouveau en contact avec les siennes, ébranlant la jeune femme au plus profond de son âme. Les barrières aux sentiments d'Aylin tremblèrent tandis qu'elle sentait la carapace de son indifférence feinte se craqueler et se fissurer. C'était la deuxième fois qu'il l'embrassait et pourtant, tout semblait différent. Elle mit immédiatement cela sur le compte de la pluie qui s'abattait sur eux, les plongeant dans un autre univers. La pensée qu'elle ne pourrait bientôt plus avoir le contrôle des choses la saisit, mais elle ne fut pas pour autant capable de se défaire du baiser du jeune homme. Car en réalité, elle aimait ce contact. Même si elle ne l'avouerait jamais, par pure fierté.

Brutalement, la féérie du moment prit fin. Maximilian s'écarta soudain d'elle, la repoussant même, comme si son contact était devenu insupportable. Il se recula de quelques pas sans qu'Aylin ne comprenne ce qui le prenait.
- Vous êtes comme un Soleil de Minuit : parfaitement indécent de par son goût sensuel. Donc ne venez pas ensuite vous plaindre de mon comportement, surtout alors que vous faites tout, depuis le début, pour me séduire.
Ses paroles lui firent l'effet d'une gifle, sans qu'elle ne sache réellement pourquoi. Peut être parce qu'elle percevait une sorte de colère dans l'intonation du jeune homme, mais elle était prête à parier qu'il n'était pas en colère à cause de ce qui se déroulait entre eux. Plutôt parce qu'elle avait deux batailles d'avance sur lui.
- Je le suis, ne devriez-vous pas être satisfaite ? Vous m’avez fait perdre ma galanterie, vous devez assumer. Je ne suis responsable de rien, mademoiselle Stevens. Vous êtes en train de cause ma perte. A vous de voir si vous êtes apte à le supporter.
L'excitation de la situation s'était mêlée à la fureur du jeune homme, et Aylin eut un sourire triste à l'entente de sa dernière phrase. Il ne la croyait donc pas capable d'assumer ce qu'elle avait elle-même lancé... Puis, elle pensa au fait qu'il admettait presque qu'elle avait gané en reconnaissant qu'il était totalement sous son charme. L'attitude provocatrice qu'il avait adopté à la fin de ses paroles ne semblait pas coller à la personne qu'il était, aussi Aylin ne fut pas étonnée lorsqu'il l'abandonna soudain afin de revenir vers elle. Elle lui décocha aussitôt un regard noir, l'empêchant ainsi d'approcher davantage. Il était hors de question qu'il l'embrasse une troisième fois. Il s'arrêta donc, ses yeux plongés dans les siens. Il attendait une réponse. La brune inclina légèrement la tête de côté, réfléchissant à la façon dont elle allait désormais faire tourner les choses. Elle s'approcha avec lenteur de lui, jusqu'à ce que la distance entre leurs corps soient quasi inexistante. Étant plus petite que Maximilian, Aylin dû lever le visage vers lui afin de ne pas rompre le lien de leurs regards. Vu de l'extérieur, tous deux ressemblaient à deux adolescents sur le point de s'embrasser pour la première fois, hésitants et maladroits. Mais la réalité était toute autre.
- Je crois, Monsieur Leevanston, que vous n'avez pas idée de ce que j'ai dû supporter avant vous... Cela dépasse, hélas, l'imagination.
Les mots lui avaient échappés et Aylin regretta aussitôt de les avoir prononcés, surtout avec une voix aussi triste et presque éteinte. Elle détourna les yeux quelques instants, refoulant les souvenirs cruels qui l'assaillaient. Lorsqu'elle fit de nouveau face à Maximilian, les larmes avaient tracés leur chemin sur son visage et elle espérait de tout cœur qu'elles seraient invisibles parmi les gouttes de pluie.
- Vous dites que je suis en train de causer votre perte... Soit. Mais vous, êtes vous capable d'assumer cela ? Êtes-vous réellement capable d'assumer la descente jusqu'aux Enfers dans laquelle je vous entraine ?
Les derniers mots avaient été prononcés à quelques millimètres des lèvres du jeune homme, Aylin devant fortement résister à l'envie d'y apposer les siennes avec violence pour se venger de tout ce qu'il lui faisait subir. Car dans le fond, il n'était pas le seul à chuter. Elle plongeait également tête la première. Et pour elle qui avait juré de ne plus jamais faire confiance à aucun homme, elle sentait les barrières qui retenaient sa raison et son humanité se fragiliser, menaçant à tout instant de se rompre. Et si ces derniers barrages lâchaient, plus rien ne retiendrait alors le cœur d'Aylin qui se risquerait alors à aimer de nouveau. C'était une perspective qui la terrifiait, car elle souffrirait de nouveau. Et Aylin Stevens était quelqu'un qui avait déjà souffert pour une vie entière...

Il fallait qu'elle fasse quelque chose. La proximité de Maximilian était dangereuse, risquait même de s'avérer fatale. Elle se devait de proposer une dernière chose qui permettrait peut être d'oublier à jamais ce qui s'était déroulé entre eux.
- Je vous laisse une chance. Vous pouvez encore abandonner, et choisir de partir. Si vous le faites, si vous choisissez de partir maintenant, vous ne me reverrez jamais. Vous retrouverez votre galanterie et pourrez vous en servir pour séduire toutes les femmes que vous voudrez, sans avoir à craindre que je ne vous précipite au fond d'un gouffre dont vous ne pourriez sortir.
Elle avait ancré son regard bleu dans celui noisette du brun, essayant de ne pas ciller. Ils s'observèrent ainsi quelques secondes avant qu'Aylin ne lève doucement la main à hauteur du visage de Maximilian, effleurant avec tendresse la peau trempée de sa joue avant de s'écarter de lui. Elle lui tourna alors le dos, allant s'appuyer sur la barrière de sécurité du cube. Une partie d'elle-même espérait qu'il allait accepter, lui permettant ainsi de retourner à son existence froide et dénuée de sentiments tandis que l'autre priait de toutes ses forces pour qu'il refuse, restant ainsi avec elle dans leur déchéance commune. Aylin se savait déjà perdue. Maximilian était gravé en elle, comme tatoué sous sa peau, marqué dans sa chair. Même si il partait, elle sentait déjà qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. Elle ferma les yeux en essayant de refouler ses larmes, sans pourtant autant y parvenir. Elle essuya donc ses yeux avec sa paume en un geste rageur. Elle le détestait. Elle se haïssait. Et plus que tout, elle méprisait les sentiments qui recommençaient à affluer, ainsi que son âme qui n'était pas aussi sombre qu'elle ne l'avait espéré...


Dernière édition par Aylin Stevens le Ven 27 Mai 2011 - 19:00, édité 1 fois
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Maximilian Leevanston
    Date de Naissance : 18/09/1986







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MessageSujet: Re: When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥   When passion rules the game, love is never so far away - Aylian II ♥ EmptyVen 6 Mai 2011 - 0:11

I’m
g o n n a
s t e a l
y o u r
h e a r t.




Maximilian était toujours immobilisé à quelques mètres d’Aylin, ses yeux fixés dans les siens, lorsque celle-ci inclina légèrement la tête sur le côté dans une attitude songeuse qui fit se demander au jeune homme si elle sentait vraiment la pluie qui tombait toujours sur son corps. Et sur le sien aussi, d’ailleurs, comme ne cessait d’en témoigner la chemise trempée contre son torse. A cause d’elle, il avait la désagréable impression d’être plus lourd que d’accoutumé, entravé par le tissu mouillé, mais ne pouvait cependant pas se résoudre à la retirer du fait de l’éducation stricte qu’il avait reçu à ce sujet : vendre son corps pour réussir était tolérable mais s’exhiber pour rien était tout à fait inadmissible. Alors qu’il était stupidement sur le point de demander à la jolie brune de le payer pour qu’il puisse ôter sa chemise en toute tranquillité d’esprit, celle-ci se mit à lentement avancer vers lui, raccourcissant la distance qui existait encore entre eux à chaque petit pas qu’elle faisait jusqu'à ce que finalement ils se trouvent suffisamment près l’un de l’autre pour parvenir à sentir la chaleur corporelle de l’autre malgré la pluie qui n’avait pas cessé. Ou alors peut-être était-ce la chaleur émanant de son propre corps que Maximilian sentait mais si c’était le cas, il estima qu’il avait une forte fièvre à cet instant précis. Peu désireux de creuser davantage la question, il préféra incliner la tête pour conserver le contact visuel avec Aylin qui elle levait son visage vers lui plutôt que continuer à s’enquérir de sa propre santé. Le visage de la jeune femme était incroyablement saisissant, mouillé par la pluie, et la gravité que le brun put lire dessus lui serra instantanément le cœur sans qu’il ne puisse rien y faire, pendant qu’elle se mettait à répondre à ce qu’il venait de lui hurler.

- Je crois, Monsieur Leevanston, que vous n'avez pas idée de ce que j'ai dû supporter avant vous... Cela dépasse, hélas, l'imagination.

La voix qui accompagna ses mots étaient cependant bien pire que l’expression faciale du visage qui l’avait prononcé et Maximilian se prit à vouloir serrer son interlocutrice contre lui dans le simple but de la protéger du monde environnant. Personne n’aurait jamais du faire de mal à Aylin Stevens, selon lui. Personne n’aurait du avoir eu la possibilité de lui conférer cette voix aussi amère que sombre… Aspiré par son élan protecteur, il s’imagina tourner l’anneau qui habillait sa main droite et tuer celui qui avait causé tant de mal à la jeune femme avant qu’il ne le fasse si bien qu’il mit quelques secondes à remarquer que l’envoûtant regard bleu de la jolie brune ne se trouvait plus relié au sien. Pour cause, elle avait tourné la tête sur le côté et instinctivement, le Vagabond sut qu’outre les gouttes de pluie, des larmes étaient en train de mouiller les joues de la jeune femme. Néanmoins, lorsqu’elle le remit dans son champ de vision, il ne dit rien sur cette certitude inexplicable et se contenta de continuer à l’observer attentivement sans rien faire de plus, si proche mais en même temps fatalement loin d’elle.

- Vous dites que je suis en train de causer votre perte... Soit. Mais vous, êtes vous capable d'assumer cela ? Êtes-vous réellement capable d'assumer la descente jusqu'aux Enfers dans laquelle je vous entraine ?

Au fur et à mesure que les mots sortaient de la bouche d’Aylin qui semblait s’être approximativement remise de l’instant de faiblesse qu’elle venait d’avoir, l’écart entre leurs visages se réduisait et les dernières syllabes furent ainsi articulées à quelques dérisoires millimètres de la bouche de Maximilian qui était en train d’essayer de gérer au mieux la situation dans laquelle il se trouvait. Dans le plus pur esprit cartésien, il se rendit ainsi tout d’abord compte qu’il fallait impérativement qu’il s’occupe des paroles qui venaient de lui être dites avant toute autre chose, leur contenu étant bien trop important pour son futur ainsi que pour celui de sa vis-à-vis pour être mis en attente. Ensuite, il s’occuperait de la façon dont la jeune femme avait fait en sorte de dire ça… Un peu rassuré par le plan qu’il venait d’établir, il s’empressa de le respecter et commença ainsi à réfléchir au premier point. Etait-il apte à faire face à ce qui se passait ? A ce dans quoi il se précipitait en restant près d’Aylin ? Il n’en savait rien. Il avait juste conscience du fait que même s’il le voulait, il ne pourrait partir du toit sur lequel ils se trouvaient. Premièrement parce qu’il aurait risqué de se tuer à cause de la pluie et secondement parce qu’il n’avait pas la moindre envie d’arrêter de repousser les limites de son être, la règle de l’exhibition précédemment exposée, mise à part. Maintenant qu’il avait clarifié cette partie, il expira profondément à l’intérieur de lui-même puis s’attaqua à la seconde et dernière partie du problème que venait de lui confier à résoudre, Aylin. L’une des raisons probables pour lesquelles elle aurait pu agir de la sorte était un désir de vengeance légitime et tout à fait agaçant. Une autre était qu’elle appréciait peut-être flirter avec lui. Des deux possibilités qu’il avait jusque là trouvées, Maximilian ne savait pas vraiment ce qu’il préférait même s’il se sentait dangereusement pencher pour la seconde. Il eut brusquement la sensation que l’atmosphère entre eux était devenue électrique et eut la distraite pensée que l’eau ne faisait pas bon ménage avec l’électricité. Il n’y avait qu’à voir ce pauvre chanteur français et blond des années soixante. Coupant court à ses pensées, la voix redevenue plus confiante de la jolie brune tout contre lui recommença à envahir l’air et il se remit à attentivement l’écouter avec cependant une once de curiosité, là, qui n’existait pas auparavant :

- Je vous laisse une chance. Vous pouvez encore abandonner, et choisir de partir. Si vous le faites, si vous choisissez de partir maintenant, vous ne me reverrez jamais.

Le Vagabond crut que son cœur allait s’arrêter en entendant ces derniers mots mais fit en sorte de rester en état d’écouter dans l’espoir que le reste de la phrase soit plus intéressant du point de vue relationnel: Vous retrouverez votre galanterie et pourrez vous en servir pour séduire toutes les femmes que vous voudrez, sans avoir à craindre que je ne vous précipite au fond d'un gouffre dont vous ne pourriez sortir.

Par chance, il se trouva qu’elle le fut et que sous la nonchalance qu’Aylin affichait, Maximilian décelait quelque chose comme de l’amertume ou du mépris. Peut-être même exprimait-elle à voix haute ce qu’elle ne voulait pas qu’il arrive. Au vu des différents films et notamment des James Bond qu’il avait visionné dans sa vie, le jeune homme savait que c’était une technique que nombre des membres de la gente féminine affectionnaient même s’il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Néanmoins, s’il se trouvait que son interlocutrice usait bien de cette technique, son cœur allait exploser de joie ou de stupidité, il ne savait pas très bien encore. Sur ce point aussi, le brun se sentait indécis. Le fait que leurs regards soient de nouveau reliés l’encourageait pourtant à considérer que la voie de l’explosion de son cœur allait être celle qu’ils allaient prendre et il ne fut même pas effrayé par cette perspective. Il se sentait beaucoup trop bien, perdu dans les prunelles envoûtantes de la jeune femme, pour cela. Il en oubliait même la pluie et sa chemise mouillée qui continuait à désagréablement lui coller à la peau. Puis, Aylin leva doucement sa main jusqu’à effleurer tendrement sa joue, lui faisant de nouveau sentir que l’atmosphère était bien trop électrico-hot pour une nuit pluvieuse, avant de s’écarter de lui. Lorsque la distance entre eux exista de nouveau suffisamment pour être véritablement prise en compte, Maximilian se sentit étrangement piteux, comme un enfant pris en faute ou alors à deux doigts de trouver l’atelier du Père Noël mais qui se serait fatalement réveillé avant d’y arriver. Que son interlocutrice s’empresse de lui tourner le dos pour ensuite aller s’appuyer à la barrière de sécurité du cube n’arrangea rien mais il fit de son mieux pour ne rien en laisser paraître et tenta d’évacuer son trouble en se persuadant que l’eau qui coulait sur lui, dans ses cheveux, sur ses habits et dans son dos était une eau purifiante, spécialement conçue par Celui-Qui-N-existait-Pas-En-Haut pour les situations de ce genre.

Aussi malheureux que ce soit, ce stratagème ne fonctionna évidemment pas et le jeune homme se pinça brièvement l’arête du nez en fermant les yeux, afin de remettre un semblant d’ordre dans ses idées avant d’expirer profondément. Il avait jadis entendu quelqu’un dire que la seule façon de vaincre le mal était de le combattre avec des armes similaires. Il avait également lu quelque part que le seul moyen de résister à la tentation était d’y céder. S’il ramenait ces maximes à sa situation actuelle, cela signifiait qu’il allait devoir faire en sorte de troubler Aylin autant qu’elle le troublait afin d’avoir le même ascendant sur elle qu’elle avait sur lui. Vu sous cet angle parfaitement rationnel, Maximilian trouva cela plutôt facile comme approche alors, quelque peu rassuré, il intégra les paramètres sentimentaux à son raisonnement, ce qui le fit totalement changer son point de vue sur la question. En troublant la brune, il risquait de la blesser plus ou moins fortement et quelque chose en lui se refusait à cela. Il ne savait pas ce que c’était mais le simple fait que cela existe balayait toutes ces incertitudes présentes. Désormais, celles-ci ne comptaient plus. Il était temps pour lui de s’intéresser véritablement à la situation présente plutôt qu’attendre que tout se passe tout seul. Il était temps pour lui d’agir en homme. Mû de cette conviction, il se mit à avancer vers Aylin dans un état presque de transe, son regard noisette rivé sur la nuque recouverte de longs cheveux mouillés de la jeune femme qui ne paraissait plus faire attention à lui. En constatant cela, le Vagabond eut l’impression que ses lèvres étaient étrangement sèches malgré les gouttes de pluie qui dégoulinaient presqu’incessamment sur elles mais ne s’arrêta pas. Il avait un objectif, maintenant. Il était présentement suffisamment proche de la jeune femme pour sentir l’odeur de shampooing que ses cheveux exhalaient à cause de la pluie qui tombait sur eux et il se positionna alors derrière elle, sans faire de gestes brusques et en laissant une distance minimale entre leurs deux corps, avant de poser ses mains sur la barrière, de chaque côté de celles plus petites et plus délicates d’Aylin qui se raidissait. Lui, au contraire, se sentait détendu. Peut-être un peu trop pour l’instant présent mais il ne voyait absolument pas comment changer son état alors il finit par décider que c’était un très bon état pour ce qu’il s’apprêtait à faire avant de se lancer à l’eau.

- Malheureusement, mademoiselle Stevens, je crains de me ficher éperdument de ma galanterie, commença-t-il à dire avant de ménager une pause purement théâtrale. Si elle ne revient pas, c’est qu’elle n’était pas réellement pas une partie de moi, voyez-vous… reprit-t-il d’un voix calme, penché au-dessus de l’épaule gauche de la jeune femme, sa bouche parlant au niveau de sa tempe. Car ce qui fait définitivement parti de moi, c’est l’envie que j’ai de vous enfermer dans mes bras et de ne plus jamais vous laisser repartir, aussi étrange que cela puisse paraître, acheva-t-il en faisant glisser ses mains de la barrière aux hanches fines de son interlocutrice avant de les lâcher et d’effectuer quelques pas en arrière, dans l’attente d’une réponse à ce qu’il venait de dire.

Il avait conscience que ses paroles pouvaient avoir un aspect menaçant vue sous un certain angle et également qu’au vu de son passé et de leurs précédents, Aylin risquait de voir cet aspect avant l’autre, diablement plus romantique mais ça lui importait peu. Il avait eu besoin de dire ce qu’il avait sur le cœur. Peu importe qu’il doive subir la colère de la jeune femme à cause de cela. En cas de besoin, il finirait bien par parvenir à lui expliquer ce qu’il en était réellement, il en était convaincu. Et si avant il fallait qu’ils se battent, et bien soit ! Lui, ne ferait que parer les coups qu’elle tenterait de lui asséner, il se le promit avant de prendre la décision d’ôter cette fichue chemise qui ne servait plus à rien hormis à le gêner, désormais. Baissant les yeux sur la ligne de boutons humides qui maintenait encore les deux pans de tissus ensemble, il entreprit de patiemment les défaire tandis qu’il supposait que son interlocutrice réfléchissait et une fois qu’ils furent tous déboutonnés, il fit de son mieux pour se débarrasser de cette camisole souple et la jeta au sol sans le moindre regret avant de relever les yeux, machinalement, et de croire voir le regard d’Aylin Stevens braqué sur lui à travers la pluie. Un instant décontenancé, il porta les mains à sa poche dans le but de se saisir de ses cartes mais ses doigts ne rencontrèrent pas la protubérance rectangulaire qu’il y aurait pourtant du se trouver là et le jeune homme se souvint alors qu’il avait laissé ses précieuses cartes s’éparpiller sur le sol en rejoignant un peu plus tôt son interlocutrice. Parfois, il avait la cruelle impression d’être totalement dénué de cerveau mais au moins, avait-il un cœur d’après ce qu’il pouvait juger. Une fois encore l’incertitude le saisit lorsqu’il se demanda si c’était une bonne chose.
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